-𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟖-

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« Un moment de colère, c'est brûler en un instant le bois amassé depuis longtemps »

« Un moment de colère, c'est brûler en un instant le bois amassé depuis longtemps »

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Je manque de lâcher la bombe de chantilly quand la porte d'entrée retentit dans un claquement des plus bruyants. Mon cœur s'accélère et je préfère fixer le bol rempli de boules de glaces plutôt que de le voir arriver.

Aucun doute sur la personne, je n'ai pas répondu à ses nombreux, très nombreux, appels.

─ Ania, qu'est-ce qui se passe ? me demande Thibault d'une voix dure.

Il est énervé et moi, je tente de garder contenance en rangeant ce que j'avais dans les mains dans le réfrigérateur. Respire et parle calmement.

J'affronte enfin son regard vert que je redoutais tant. Alors qu'il se fait sévère, mes yeux se battent avec ma raison pour ne pas pleurer à nouveau.

─ J'ai besoin de m'éloigner un peu, d'être seule pour réfléchir, répondis-je doucement.

Ses sourcils se froncent, perplexes.

─ Réfléchir à quoi ? Je ne comprends pas, tout va bien entre nous, non ?

─ Je me suis rendu compte de quelque chose et j'ai juste besoin de faire le point.

─ Tu ne peux pas m'ignorer, puis m'envoyer le pire des messages, pour finalement ne rien me dire. Tu t'imagines la journée de boulot que j'ai passé ? La pire de toutes !

Je n'ai aucune envie de me confier sur mon doute, pour l'instant du moins. Tout est flou, je veux rester seule, c'est trop demandé ?

─ Je te signale que toi tu as carrément foutu le camp pendant une semaine, moi je te préviens, alors ne viens pas me faire des reproches !

Bien sûr que je hausse la voix, je voudrais tellement être en colère contre lui, mais voyons la vérité en face : c'est impossible face à tous ces sentiments à son égard.

─ Par téléphone ! surenchérit-il.

─ Il était hors de question que je pleure devant toi !

Aussitôt avoué, le silence engloutit mon cri. Je ne veux pas qu'elles apparaissent. J'attrape les deux bols pour Adrian et moi et me prépare à fuir à l'étage.

─ Pourquoi ?

─ Je crois que la dernière fois que j'ai pleuré avant ce matin, c'était quand l'assistante sociale est venue pour me séparer de mon frère.

Je repose les récipients sur le plan de travail, néanmoins mes mains ne les quittent pas. Sa question retarde ma fuite de quelques secondes, c'est tout.

─ Ça fait trop longtemps, c'est... Je ne suis plus cette petite fille qui pleurait le soir par peur de perdre sa mère, d'accord.

Rien qu'en prononçant mes phrases, tout me paraît beaucoup trop dur pour ne pas flancher.

Près de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant