Pour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ?
À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans.
Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...
« Une chute profonde mène souvent vers le plus grand bonheur. »
Williams Skakespeare
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La luminosité du séjour slash cuisine me pique littéralement les yeux ; j'ai dû me lever tard pour que le soleil décide de me piquer autant.
Je reste figée quelques instants, encore troublée de me retrouver ici, devant lui.
─ Mais qu'est-ce que tu fais là ?
─ Je vis ici, peut-être, me répond-il de façon détachée en mettant du lait dans un bol derrière le comptoir central de la cuisine.
─ Pourquoi je suis ici et pas chez moi ?
─ Je te signale qu'Adrian ne savait pas où tu habitais, et tu étais en train de dormir. Donc on n'avait pas trop le choix.
Puisque je n'ai rien d'autre à ajouter, Thibault continue de préparer son petit déjeuner, en y ajoutant ses céréales. Toujours avec mon mal de crâne, je m'assois sur un tabouret en face de lui. Je commence à me rappeler des événements de la veille. Dont j'aurais préféré ne pas me souvenir...
Les choses que provoque l'alcool sur mon comportement sont horribles. D'abord, j'ai parlé à mon frère de façon aimable, ensuite j'ai trouvé Thibault craquant et, pour couronner ces magnifiques souvenirs, j'ai vomi devant lui. Déjà que Thibault me méprisait avant, maintenant je dois certainement le répugner.
─ Je peux avoir un doliprane si tu en as, s'il te plaît ?
Depuis que je lui parle, c'est la première fois que je le fais avec autant d'amabilité, et pourtant il me regarde comme si j'étais une sale bête qui traîne dans ses pattes. C'est la dernière fois mon pote que j'essaye d'être gentil.
C'est donc encore dans le silence qu'il me donne ce que je lui ai demandé avec un verre d'eau. Je le remercie d'un léger sourire gêné. J'ai horreur de ce silence. Enfin silence, il y a le bruit du croquant quand il mâche.
─ Au fait, il est où mon frère ?
Thibault lève enfin le regard de son bol pour me faire face.
─ Il est parti travailler, se contente-t-il de dire.
Je souffle un grand coup avant de râler :
─ Tu parles toujours aussi peu ou c'est seulement avec moi ?
Il ne me répond pas et continue de manger. Pourvu qu'il s'étouffe avec sa nourriture !
─ Thibault, je te parle !
Attention, sa seule réaction est d'arrêter de mâcher. Je pose ma tête entre mes coudes sur la table. Il est chiant ma parole.