Pour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ?
À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans.
Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...
« Un coup de fils de ton passé peut tout changer »
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
»»————-—————-————-————-««
─ Si j'ai bien compris, tu ne me diras pas quel film on est venu voir ? m'interroge Thibault, agacé face à mon sourire dans la file d'attente.
File d'attente presque inexistante, puisque le cinéma dans lequel je l'ai forcée à venir en est un avec très peu de salles et des films qui sont déjà sortis depuis longtemps.
Avec sa phobie, je n'allais pas l'emmener en plein milieu d'une horde de personnes qui bousculent sans s'excuser avec comme unique but : prendre la meilleure place disponible sans se préoccuper des autres.
Le cinéma n'est pas bien grand, à peine on passe la porte que le guichet slash vente de collations se dresse devant nous. Juste à côté, une simple porte menant sur un couloir avec quelques salles.
─ Non. Pour l'instant, contente-toi de choisir entre pop-corn salé ou sucré.
Je vois bien que Thibault n'a nulle envie d'être ici, mais alors qu'une bande de jeunes rentre, je lui attrape la main pour le pousser à avancer et lui montrer que rien ne peut lui arriver. De toute façon, que quelqu'un essaye, je lui jetterais mon sac dessus.
─ Bonjour, monsieur, pour moi ça sera une grande portion de pop-corn salés avec une petite bouteille d'eau.
J'ai préféré réserver en ligne afin que Thibault ne puisse pas se défiler. D'ailleurs, je resserre ma prise sur ce dernier pour qu'il daigne commander.
J'aime l'air dégagé qu'il arbore en permanence, comme si le monde pouvait bien faire ce qu'il lui chante, il n'en avait rien à faire. Alors qu'en réalité je sais quel combat il mène. Vêtu d'une veste en jean qui met sa carrure en valeur, je ne veux qu'une seule chose : m'y fondre et y rester. On se tient la main, mais il ne m'a jamais serrée contre lui. De toute façon, c'est à lui de décider, moi je ne peux rien tenter, je ne vais pas le forcer.
─ Sucré pour moi, répond-il simplement à l'employé.
Après l'avoir pris de court pour payer, on se dirige vers la salle numéro deux comme l'indiquent nos tickets. Le couloir étant assez étroit, je fais exprès de garder une certaine distance entre nous.
Thibault ouvre la porte puis entre avant moi, un sourire aux lèvres. Qu'il est galant ! La salle peut contenir facilement cinquante places et c'est sans surprise qu'il décide de s'installer au fond. Toujours loin de lui, je m'apprête à me placer pour qu'il y ait un siège d'écart entre nous, quand mon colocataire se redresse pour lier nos mains.
─ Tu sais que je n'ai pas la peste, me taquine-t-il en m'attirant à côté de lui.
Je me fige, surprise. Avec Thibault, j'ai l'impression d'avoir vécu toute ma vie dans l'inconscience totale. Chaque être humain se touche, se frôle, mais Thibault est mis à l'écart de nous sans même qu'on le veuille.
