Pour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ?
À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans.
Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...
« Ah l'alcool ! La cause et solution à tous nos problèmes »
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Je tire sur le bras de mon frère pour l'entraîner sur la piste de danse : ce soir, les Esteves mettent le feu. Adrian s'enfile son verre et me rejoint en levant les bras en l'air, ravi de me suivre.
Il ne reste déjà que deux jours avant de retrouver les bancs de l'Université et une chose est sûre : je compte bien en profiter le plus possible.
Malgré le fait que Charlotte monopolise mon frère, on parvient tout de même à passer du temps ensemble. On est parti faire de la bouée tractée sur la mer : tout allait bien jusqu'au moment où Adrian m'a poussée dans l'eau, sous prétexte qu'il a faillis tomber, bien évidement. Ou la fois où, posée tranquillement sur un flamant rose gonflable, monsieur n'a pas trouvé plus drôle que de me sauter dessus et de me couler par la même occasion.
Ce soir, c'est petite soirée dans un bar. Charlotte boit son cocktail sans alcool à la table accompagnée de Thibault qui est sur son portable. Comme lui aussi ne boit pas, cela signifie que je ne vais pas me gêner pour faire un concours de shots avec mon frère. Je déteste perdre donc il a intérêt à suivre.
Voir Adrian boire ne me dérange plus tellement, bien qu'une pensée me frôle que sans cette boisson, il n'y aurait pas eu l'incendie. Mais je préfère laisser ça derrière nous.
─ Prêt pour un petit duo ? me sort Adrian de mes pensées.
─ Essaye de ne pas perdre le rythme, le taquiné-je.
Il lève les yeux au ciel, et commence doucement à se laisser porter par la musique. On ne va pas se le cacher, il n'est pas si horrible que ça. Je balance mes cheveux en suivant moi aussi le rythme puis bouge les hanches en adéquation avec mes bras, le long de mon corps.
─ Colle-moi encore tes cheveux en pleine tête et je te les coupe moi-même.
J'éclate de rire sous l'euphorie du moment. Adrian me suit sans me quitter des yeux. En plus de la couleur me faisant penser à notre mère, notre échange visuel me ramène à toutes les fois où nous avons éclaté de rire étant jeunes.
J'imite mon grand frère en souriant, ce dernier ne se doute pas de l'affection qui me submerge à ce moment-là. Alors que la musique se termine, je me jette dans ses bras.
─ Je sais, je danse comme un dieu, se vante-t-il.
Je lui tape l'arrière du crâne pour le calmer. Adrian resserre sa prise, et bouge doucement en rythme malgré celui-ci beaucoup plus rapide.
─ C'est sous les néons que tu as remarqué que j'étais indispensable à ta vie ?
─ J'ai juste eu envie de te faire un câlin, soufflé-je.
