Pour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ?
À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans.
Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...
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Cela fait quelques jours que je n'ai pas vu Thibault. Ce lâche s'arrange toujours pour ne pas être à la maison quand j'y suis. On a passé l'âge de s'esquiver, nan ? Surtout que je souhaite seulement que l'on se parle normalement afin que la cohabitation se passe bien. Mon frère m'a demandé après en avoir marre de nous voir nous disputer, pourquoi on le faisait autant, moi-même ne sachant pas quoi dire, je lui ai simplement répondu que c'était entièrement de sa faute.
Bien que je ne lui ait fait qu'une unique blague non volontaire. Enfin, presque. Il est vrai que j'ai accidentellement mis une de mes chaussettes colorées dans la machine où résidait une pile de ses vêtements blancs. Ça lui apprendra juste à ne pas se moquer de mes chaussettes arc-en-ciel qu'il jugeait ridicules. Je me demande bien qui est ridicule maintenant ?
─ Voilà, on est arrivés, me coupe Adrian de mes pensées.
Comme le mercredi je termine les cours plus tôt, Adrian m'a proposé de l'accompagner à son travail afin de voir la réparation de ma voiture. Bien que j'ai refusé au début—je n'allais pas m'incruster à son travail quand même—il a réussi facilement à me convaincre en m'expliquant que son patron est très sociable. Ce qui est étonnant, sachant qu'il est l'oncle de mon détestable colocataire, il lui aurait donné un travail peu de temps après l'avoir rencontré. En plus de vivre ensemble, les deux amis bossent ensemble. Ce qui m'a complément refroidi à l'idée de passer mon après-midi là-bas, mais Adrian m'a assuré que je ne le croiserais pas.
─ Super, je vais te regarder suer, le visage couvert d'huile, le taquiné-je en sortant à mon tour de la voiture.
─ Petit conseil, ne râle pas trop sinon c'est toi que je vais recouvrir d'huile.
Je plisse légèrement les yeux face à son sourire provocant : il n'oserait pas ? Quelle question, c'est Adrian.
─ Très bien, je tenterais de réduire mes commentaires.
Nous pénétrons au sein du bâtiment, largement plus grand que ce que je m'étais imaginée. Ça a l'air de bien marcher ici : il y a de nombreuses voitures, ainsi que des clients patientant à la réception, sans doute pour prendre rendez-vous. Il y a également des voitures mises en vente et plus loin, un grand panneau où il y est inscrit « Ateliers ».
─ Viens, suis-moi, je vais te montrer où elle est.
Je m'exécute et on avance donc dans un des ateliers, plus précisément le numéro 8. Tiens, ma voiture est encore là. Je pensais qu'Adrian l'aurait complètement bousillée.
─ Tu es sûr de l'avoir réparée ? On dirait qu'elle n'a pas changé.
Mon grand frère me dépasse en courant pour arriver le premier.
