« Qui ne tente rien, n'a rien... »
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─ Tu es sûr que je suis la bienvenue ici ? demandé-je à mon frère, un verre de jus d'orange à la main.
─ Mais puisque je te dis que oui, arrête d'insister chaque matin ! me répond-il, son café à la main.
Cela fait une semaine que notre cohabitation a débuté, et je dois dire que je m'y suis bien habituée. Mes gâteaux sont parfaitement inscrits sur la liste des courses, mon frère me dépose et me reprend chaque jour à l'université, et je ne m'approche pas de Thibault, comme me l'a conseillé, enfin ordonné, Adrian.
─ Si j'insiste chaque matin, c'est peut-être parce qu'il continue encore à me fixer tel un psychopathe.
Adrian prend une gorgée avant de tourner la tête en direction de Thibault qui mange son croissant tout en m'adressant un regard des plus sympathique.
─ Il va s'y faire, t'inquiètes, ignore-le.
Sept jours qu'il me regarde manger, car bien évidemment, il se trouve en face de moi. Au début, je lui lançais des remarques, mais maintenant je suis dans l'obligation de rentrer dans son jeu à mon tour.
Pour conclure, le petit déjeuner est devenu un duel de regard. C'est lui qui cessera le premier. Je refuse catégoriquement de perdre.
─ Ania, je m'habille et on pourra y aller, m'informe Adrian en quittant la table.
Bien que je meurs d'envie de me resservir en jus de fruits, je ne dois surtout pas rompre l'échange. Je crois que je prends cette affaire beaucoup trop à cœur, ça en devient ridicule.
─ Tu peux arrêter de me regarder, me demande subitement Thibault.
─ Il se trouve que c'est toi qui me regardes donc toi arrête.
Le grand brun me considère un instant, puis réplique durement :
─ Ça me dérange de voir la personne que je fixe, me fixer.
─ Tu te rends compte que ce que tu viens de me dire est complètement stupide ?
Thibault hausse les épaules et s'enfonce dans sa chaise.
─ C'est ton arrivée ici qui est d'autant plus stupide.
─ Pourquoi je te dérange ? Je t'évite le plus possible, je te signale.
Il se penche doucement sur la table afin de se rapprocher, comme s'il était prêt à m'accorder une confidence que personne n'aurait le droit d'entendre.
─ Il serait mieux que tu ne m'évites pas, commence-t-il. Et que tu prennes la porte pour de bon.
Je me mords la lèvre aussi fort que je le peux, afin de contenir la fusion qui se propage doucement à l'intérieur de moi. Pourquoi cherche-t-il à vouloir me mettre dehors ? D'accord on ne s'entend pas, mais je suis la sœur de son ami, il devrait souhaiter que l'on se réconcilie au lieu de venir intoxiquer tout ça avec ses remarques.
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Près de moi
RomancePour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ? À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans. Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...