Pour vous, est-il possible d'aimer quelqu'un sans vous en approcher ?
À la mort de leur père, Adrian, tout juste majeur, décide de prendre la garde de sa petite sœur de quatorze ans.
Quelques mois plus tard, suite à un incendie dans le domicile fa...
« Quand on était petit : on se disputait pour des bêtises, en grandissant on se dispute parce que tout est devenu compliqué »
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Chaque personne est constamment en quête du bonheur. Ce sentiment qui nous donne l'impression que notre vie est enfin accomplie, que tous ces moments de tristesse n'avaient que pour unique but de nous conduire à cette paix tant attendu.
Je me vois enfant, grandir avec l'espoir, avec la hâte de découvrir la vie par moi-même. Puis adolescente, quand les membres de ma famille m'ont abandonnée les uns après les autres. Je viens indéniablement de prendre place sur le banc de touche lors de la grande course ayant pour prix le bonheur à la ligne d'arrivée.
Un flash, blanc, qui brille de mille feux m'aveugle pendant quelques instants avant de disparaître peu à peu, laissant place à une douce musique entraînante.
Je marche en souriant le long de l'allée centrale, une cinquantaine de regards se posent sur moi. Je ne parviens pas à les reconnaître, ils sont comme tous trop loin pour que je puisse déterminer leurs identités.
Au fur et à mesure que je marche, j'aperçois au loin une silhouette. Pourquoi est-il tout seul celui-là ? Je ne peux arrêter mes jambes de bouger ; elles continuent de me porter pour que j'atteigne la fin de cette interminable allée.
Ce n'est qu'une fois que je suis suffisamment proche, que la vision floue que j'avais éclate subitement en mille morceaux.
J'ai une robe blanche, un bouquet entre les mains et Thibault se trouve en face de moi, un sourire collé au visage. Comment j'ai pu me retrouver là, moi ?
Le prêtre, qui apparaît comme par magie, nous adresse un signe de tête et ouvre la bouche afin de commencer la cérémonie :
─ Comment as-tu osé ? crie-t-il.
─ J'ai rien fait, bafouillé-je en me redressant subitement.
Je tente d'analyser où je me trouve, tout en essayant de calmer le rythme endiablé de mon pauvre petit cœur. Je suis dans mon lit. Un mauvais rêve... c'est tout.
On dirait que le fait d'avoir accepté de jouer sa fausse petite amie est la cause de ce cauchemar. Cet étrange cauchemar...
Des cries viennent me casser les oreilles. Je tourne alors la tête, mes sourcils se froncent immédiatement. Une femme brune est en pleine dispute avec Adrian. Vu sa tête, lui aussi ne comprend rien à la situation.
─ Qu'est-ce que tu fais là ?
─ Je viens de rentrer de Miami sans aucune nouvelle de toi. Tout ça pour te retrouver avec une autre fille dans ton lit ! hurle-t-elle.
Après m'être levée, je me glisse en toute discrétion dans le couloir. Franchement, ça aurait été un réel plaisir d'y assister. Mais tout le monde sait qu'on ne s'embrouille pas le matin. Un samedi qui plus est.
