-𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟒-

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« Ce que la voix peut cacher, le regard le livre. »

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À quatorze ans, quand Adrian m'a laissée, j'ai fait en sorte de remplir le trou béant qu'il avait laissé. Je l'ai rebouché comme je le pouvais avec n'importe quel sentiment. Je déversais principalement ma colère sur n'importe qui, m'amusais à séduire juste pour passer le temps. Parce qu'il ne me restait plus que ça pour avancer : perdre mon temps.

Maintenant, je dois reprendre mes habitudes avec lui. Je dois découvrir ce que c'est à nouveau d'avoir un grand frère. Je pense avoir à peu près réussi, bien qu'il nous reste du chemin, beaucoup de chemin, à parcourir. Par exemple, qu'il se décide enfin d'arrêter de bouder quand il est contrarié.

Adrian a plus été impacté par le fait que je lui ai caché ma relation avec Thibault, que ma relation avec lui. D'abord muet pendant un bon moment, ce n'est qu'une fois dans le lit, il m'a posé des dizaines de questions, mais aucune en lien avec mon couple. Il cherchait juste à savoir pourquoi.

« Pourquoi tu ne m'as rien dit ? », « Est-ce que c'est parce que j'ai fait un truc qui ne fallait pas ? » « Tu me fais confiance ? »

J'ai cette impression qu'Adrian a ressenti le besoin de s'assurer que j'ai confiance en lui. Je lui ai donc tout expliqué, il a compris, puis on s'est endormis. Enfin, rectification, il m'a confondue avec son oreiller. Un homme de vingt-cinq ans, c'est lourd.

─ Je sens que je vais le regretter, se moque Thibault quand on dépasse la porte d'entrée.

Je lui tire la langue innocemment sans me priver de le dévorer des yeux. Il est bien plus que canon dans son costume noir et blanc accompagné d'un nœud papillon que je lui ai forcé de mettre. Question qu'il soit deux fois plus craquant ! C'est évident.

Thibault est, et restera toujours, différent. C'est à la fac, au milieu d'autres garçons, que j'ai remarqué cette lueur qui brille en lui qu'aucun n'autre n'a. Thibault est tellement plus que sa gueule d'ange, que sa carrure qui ferait baver n'importe quelle fille : il est unique.

─ Comment tu comptes conduire avec tes talons ?

─ Ne t'inquiète pas, j'ai préparé des baskets pour la route. Il ne faudrait pas que j'abîme ta voiture, hein ?

Lui et Adrian sont pareils. Le simple fait d'évoquer que je puisse abîmer leur précieuse voiture les foutent en rogne. Mais, j'ai réussi à le convaincre de me laisser conduire.

─ Je peux très bien conduire. Tu sais, il ne faudrait pas froisser ta robe.

Bien plus élégante que le soir de notre premier rendez-vous, j'ai sorti le grand jeu : une robe couleur prune, au col rond, coupée au-dessus du genou avec un magnifique décolleté dans le dos. Elle est fluide, donc il peut se la garder son excuse à la noix.

Près de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant