Chapitre 1

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Dans la vie, il y a ceux qui vous font passer en priorité, tel un membre de votre famille puis il y a ceux qui préfère vivre leur vie pour eux, s'épanouir dans leur métier et se soucier peu de vous. Malheureusement, pour mon petit-ami et moi c'est ce qu'il nous ait arrivé : étant sur les routes à longueur de temps et jonglant entre les aéroports, je ne suis pas souvent chez moi ; donc pas souvent avec mon copain.

***

Alors voilà, je m'appelle Harry, plutôt connu sous le nom de « Harry Styles », j'ai 27 ans (dans quelques jours) et je vais vous raconter mon histoire.

Tout d'abord, je suis né à Holmes Chapel ( une petite bourgade au Sud de Manchester ). J'ai grandi avec mes deux parents, ma sur aînée Gemma ; mon père nous a quitté lorsque j'avais cinq ans. Je me souviens encore ; je suis rentré un soir de l'école comme à mes habitudes, me dirigeant vers la cuisine pour raconter ma journée à maman. Quand je suis arrivé, papa était au milieu de la cuisine, trois cartons étaient disposés sur le sol puis une grande valise désordonnée était ouverte en plein milieu du salon. À l'époque, je ne comprenais pas très bien ce qu'il se passait entre eux puis ma mère m'a expliqué par la suite qu'il était allé voir une autre femme pendant qu'elle, partait au boulot. J'étais qu'un gosse donc je ne lui en voulais pas mais les années qui ont suivi, quand j'ai découvert la galère dans laquelle mon père nous avait laissé, je le haïssais.
Oui, d'avoir trompé maman, de l'avoir abandonné puis d'être parti comme si c'était de la faute de ma mère. Il a été hypocrite et menteur durant toute mon adolescence et ce n'est pas aujourd'hui que je compte lui reparler. Bref, vers mes treize ans j'ai changé d'école ; je me faisais harceler dans l'ancienne car je portais des petites chaussures à talons et j'aimais bien mettre quelques colliers de ma mère mais apparemment, j'étais « une fillette ». Tous les jours, lorsque j'arrivais a l'école, j'avais le droit à des moqueries de mes camarades, sur mes vêtements, ma coiffure, mes chaussures puis mon sac d'école aussi. J'aimais dessiné quelques formes de fleurs, des rosaces puis des coeurs de couleurs. Je le faisais surtout en classe quand je m'ennuyais ; le niveau n'était pas très haut et les élèves de ma classe étaient relativement bêtes, sans vouloir être prétentieux. On revoyait plusieurs fois par jour les tables de multiplications et, étant très perfectionniste, je les connaissais déjà par cur. Alors forcément, lorsqu'eux s'entraînaient à les réciter et que moi je les connaissais, on me traitait « d'intello complément barré ». J'ai souffert de tout ce harcèlement pendant un peu près deux ans et demi avant d'en parler à ma mère ainsi que le directeur de l'école et qu'ils décident de me changer d'école. Après cette année-là, je n'ai plus jamais eu le droit de porter des « accessoires de filles », de peur que l'on me fasse des réflexions. Et étant donné que ma mère a galéré tant d'années à cause de papa, du boulot mais aussi de moi et de mes problèmes de harcèlement, je n'ai plus voulu en porter, de peur de lui faire du mal et de la peine.

Du coup, de mes treize ans jusque mes seize ans, j'avais opté et décidé de m'habiller uniquement en « garçon ». Je portais uniquement des jeans sombres, des tee-shirts blancs ou noirs et des boots voir des baskets. Rien de plus, pas un seul accessoire, zéro boucle d'oreille, plus de bagues ni de bracelet. J'en ai beaucoup souffert de ne pas pouvoir m'habiller comme je le souhaitais, je faisais pour les autres et pas pour moi. Je pensais à ce que les autre allaient bien pouvoir dire ou bien aimer mais pas à ce que moi j'en pensais, alors que c'était mon corps et, uniquement moi, aurait dû en décider ainsi. Bref, forcément j'avais ce côté « bad boy » du gars qui en cache beaucoup, je faisais plutôt mystérieux avec mes boucles qui tombaient sur mon front et mes vêtements sombres. J'attirais les filles, j'avais de la popularité auprès de mon lycée, alors je me suis résigné à devenir cet homme et à cacher mon côté féminin. J'en avais honte et j'ai fini par me dire que ce n'était que de passage, « l'adolescence » comme disent nos parents. Je me suis dis que ça allait me passer et que je deviendrais un homme viril, qui attirerait les filles grâce à son physique et non pour les moqueries du à son look.
Le pire dans tout ça, c'est qu'il m'a fallut presque onze années pour me rendre compte que le style vestimentaire ne définit pas une sexualité. Nous ne naissons pas homosexuel, lesbienne ou transsexuel. Nous le devenons.
D'ailleurs, je me suis rendu compte que j'étais gay quand j'avais un peu près dix-neuf ans : après avoir couché avec des dizaines de filles à des soirées dont je ne me souvenais même pas le début, et être sorti avec un nombre incalculable de filles, je me suis rendu compte que pas une seule fois, j'ai ressenti ce petit sentiment au bas de mon ventre ; comme l'explique si facilement mes auteurs préférés. Alors j'ai fini par arrêter de vouloir me caser dans des catégories du style : est-ce que je suis gay ? Suis-je bi ? Est-ce que je suis efféminé ? Ou peut-être que c'est juste mon style de vêtements ? Est-ce que ça veut dire que vu que je porte des vêtements féminins, je suis homosexuel ? Ai-je des mimiques d'homosexuels ?

Toutes ces questions in censées dont on ne devrait même pas se poser. Aujourd'hui, j'ai enfin compris et arrêté de vouloir à tout prix me définir : si je tombe amoureux d'un garçon, d'une fille, peu importe si je porte un collier, des talons, du mascara... Je porte ce que je veux à présent sans avoir le réflexe de me demander ce que cela peut représenter. Avec l'âge, j'ai enfin réussi à m'assumer, porter ce qui me fait plaisir et arrêter d'écouter les critiques. De toute façon, il faut bien ça quand on est chanteur mondialement connu, non ?

Et puis, l'année dernière, lorsque j'avais vingt ans, nous avons appris que ma mère était atteinte d'un cancer, du sein. Elle a eu des dizaines de traitements, de la chimiothérapie puis des rendez-vous infinissable avec des spécialistes. Il y a tout juste quelques mois qu'elle est rétablie, elle est encore affaiblie mais elle va beaucoup mieux. On nous a dit qu'il y avait toujours une infime chance pour que le cancer reprenne, mais aujourd'hui, elle va mieux et nous espérons que lui ne revienne jamais.

Behind The Stages | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant