Chapitre 12

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Je ne sais pas quelle heure il est lorsqu'une envie d'aller aux toilettes me vient. Je me dirige vers le salon, puis vers les toilettes. Je crois que j'ai un peu bu : mes jambes tiennent à peine debout, j'ai mal à la tête et au ventre, aussi. Il faut que j'appelle Louis, il saura quoi faire. Attends, quoi Harry ? Non , bien sur que non. Quelle idée stupide ! Il est probablement avec sa morue à l'heure qu'il est, autant le laisser tranquille. Déjà, faut que je pisse, après on avisera.

Les toilettes au bout du couloir sont bondées. Des tas de gens s'agglutinent devant ; je ne sais pas si ils veulent tous y aller alors je me faufile entre eux. Un gars complètement bourré me bafouille quelque chose que je ne comprends pas. Un autre à ma gauche est en train de pisser tout ce qu'il peut dans le pot de fleur à gauche...Charmant, mec ! Tout devient flou, je ne sais même plus où je suis jusqu'à ce que je reprenne conscience. Je secoue la tête et parvient enfin à atteindre les toilettes. Une fois mes affaires finies, je commence à remonter mon pantalon quand d'un coup, je sens le vomi monter. Je gerbe littéralement partout, c'est dégueulasse : ça pue l'alcool et les toilettes pas lavées. Berk, il faut que je sorte de là. Je tire malgré tout la chasse d'eau et sors de la cabine. Une fille derrière moi gueule " et mec, c'est dégueulasse, t'aurais pu laver !" mais je n'y prête pas attention et me précipite en direction de la vérandas. L'air frais me saute aux poumons et me fait du bien. Ça libère de l'odeur de cannabis et d'alcool dans la baraque. Je m'assois quelques instants sur une pierre qui me fait de l'œil. Je commence à regarder les gens autour de moi, à la recherche de la fille...comment elle s'appelle déjà ? Ah oui...Roxane ! Non...non, Romane...oui c'est ça ! Ma vision se trouble, je crois que je vais tomber, alors je me pose sur l'herbe fraiche. Et là, je ne sais ni comment, ni pourquoi mais des larmes tombent sans s'arrêter. Le visage de Louis me vient à l'esprit et mes pleurs redoublent. Je me mets à penser à lui, à notre relation, ma carrière, ma famille et cette idée d'être venu ici. Pourquoi j'ai bu d'ailleurs ? Et d'ailleurs, depuis quand je suis là ? Je sors mon IPhone de ma poche et me mets à composer le numéro de Louis. Il répond dès la deuxième sonnerie :

- Harry ? (une voix endormie me répond)

Ne sachant pas quoi répondre, je préfère raccrocher. Quelle idée stupide putain !

Il me rappelle dans la minute qui suit et je décroche dès la cinquième sonnerie :

- Louis ?

- Harry (il expire longtemps, je crois qu'il est soulagé de cet appel mais pourquoi ?) Mon dieu ! Je suis tellement soulagé de t'entendre ! Mais, où es-tu s'il te plaît ? Non, d'abord...Comment vas-tu ?

- J'ai mal, Louis...Et, oh ! J'ai vomi. (un rire qui ne me ressemble pas sort de ma bouche et j'en suis le premier étonné) Ca fait du bien d'oublier un peu sa vie de merde de temps en temps, tu ne trouves pas ?

Un petit moment se passe avant qu'il ne me réponde.

- Harry...Es-tu bourré ?

- OUI Louis ! Je suis bouuuurré !!! (je suis complètement torché, oui !)

Avant qu'il n'ait le temps de répondre, je poursuis :

- Louis, réponds à ma question.

- Laquelle, Harry ?

- Est-ce que tu m'aimes ?

- Qu...Quoi ?

- Réponds à ma question, s'il te plaît !

Il souffle un bon coup, comme si je l'exaspérais et que ma question était des plus stupide.

- Bien sur, Harry. Depuis toujours.

- Alors pourquoi tu m'as fait mal ? Pourquoi tu me détruis chaque jour ? Ahhh, ça te fait plaisir de me faire du mal, c'est ça ? Louis...je...je..euh Louis ? J'veux te baiser. Euh..j'veux dire...j'veux te briser.. Ouais c'est ça...évidemment !

La ligne se coupe de l'autre côté et je reçois un message de Louis :

Louis

Plus de réseau, je suis dans l'avion.

Bouge pas, Styles.

Quoi ? Dans...dans l'avion ? Mais ? Comment il a fait si rapidement ??? N'empêche qu'il doit vraiment se faire chier pour venir me voir. Quel idiot !

En attendant, moi je suis fatigué. Mes paupières se ferment toutes seules, sous le poids de la longue journée. N'ayant toujours pas dormi de la journée, je décide de monter à l'étage à la recherche d'une chambre libre. Une au bout du couloir est encore vide, je m'approche et entre. C'est une petite pièce avec des cadres de différents peintres accrochés au mur, je crois que celui en face du quel je me trouve est La nuit étoilée, de Van Gogh, classique. Je referme la porte derrière moi et tourne à clé. Mieux vaut être prudent dans cette maison qui m'ait totalement inconnue. Je m'approche du lit et m'assois sur le parquet, le dos contre le bout du lit. Je renverse la tête en arrière et m'endors plutôt rapidement.

***

Le soleil qui passe par la fenêtre me rayonne le visage, je suis bien là. Je ne sais absolument pas quelle heure il est mais j'ai envie de rester là toute la journée. J'entends des voix en bas qui discutent : des voix de femmes mais aussi des voix d'hommes. Il y en a une qui ressort parmi les autres ; une voix qui m'ait beaucoup trop familière...Louis ! Il est venu ? Les événements de la veille me revienne peu à peu à l'esprit et la honte me submerge à l'idée qu'il soit là et que je doive l'affronter.

Je me lève difficilement et m'approche de la porte ; des cris retentissent en bas, me donnant encore plus mal à la tête. Je serre les paupières de douleur puis me force à sortir de cette pièce, pour rejoindre les escaliers. En descendant les marches, je l'entends crier :

- Mais bon sang, est-ce que quelqu'un, dans cette foutue baraque, pourrait me dire où il est ??!

- Je suis là. m'entendis-je répondre.

Lui ainsi que les quelques personnes autour de lui se retournent et me regarde. Je descends complètement les marches et me frotte le front, la douleur se multipliant. Une fille que je ne reconnais pas prend la parole et dit :

- Mais, attendez...Ce ne serait pas...Harry Styles ?

Louis s'approche de moi et me prends par la main. J'ai tellement l'esprit embrumé que je ne réagis pas et le laisse faire ; il me tire vers la sortie avant de se retourner et de dire, complètement las :

- Non, c'est Bob l'Eponge pauvre cruche !

Il m'empoigne le poignet et m'amène à une voiture noire, qu'il ouvre et me fais asseoir sur le siège passager. Il m'attache comme on attache un enfant dans un rehausseur. Il referme la portière en faisant attention à ne pas me faire mal et vient s'asseoir à mes côtés. Il tourne le contact et la voiture se met à vrombir, il enclanche la première puis démarre. Je n'ai même pas le temps de répondre qu'il hurle :

- Nom de Dieu Harry, ou est-ce que tu étais ? Pourquoi étais-tu dans cette baraque, avec ces gens ?! Et, d'abord, pourquoi ici ? Il m'a fallut plus de onze heures pour te retrouver ! Il aurait pu t'arriver n'importe quoi ! Pourquoi as-tu bu ? Pourquoi être parti comme ça ? A l'autre bout du monde ? Et pourquoi...

Je le fais taire en levant ma main.

- Pas envie de parler. J'ai mal partout, alors merci d'être venu mais tu peux me déposer au bord de la route, je me débrouillerais.

Je m'étire le cou, lourdement engourdi d'être resté dans la même position toute la nuit. Je mets ma main contre la vitre et dépose ma tête dessus. Au moment où je sens mes paupières s'alourdirent, j'entends Louis prononcer ces mots :

- N'y penses même pas, Styles. Je ne te lâche plus.

Behind The Stages | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant