Chapitre 11

68 4 7
                                    


Samedi soir arrive plus vite que je ne l'avais imaginé. Je suis en train de me préparer lorsque mon téléphone vibre sur le meuble de la salle de bain. Je le prends de ma main gauche, c'est Louis. Un seul texto de sa part :

Louis

Bravo, Styles.
Je vois que t'as trouvé mieux à faire.

S'ensuit d'une photo de moi sur scène, de l'autre soir. Un paparazzi m'a très certainement reconnu, ou quelqu'un de la fête, qui a balancé des photos de la soirée. Je m'en fiche un peu étant donné que je ne fais que chanter.
Louis est ridicule, on dirait un gamin de sept ans.

Louis

Plutôt que de te soucier de moi et de ma vie sans toi, occupes-toi d'elle.

Son cul t'attend.

Je sais que c'est enfantin de répondre. Il ne cherche qu'à me provoquer mais au contraire, il me montre d'avantage qu'il s'intéresse à ma vie malgré tout.
Je n'aurais probablement pas dû répondre, histoire qu'il comprenne que son avis m'ait totalement insignifiant.

Je verrouille mon téléphone mais celui-ci se rallume. Ce n'est pas Louis mais Romane : 


Hey ! Je viens d'arriver à la fête, t'es déjà là ?

Je tape rapidement une réponse :

Non... Je vais seulement partir !
À toute.

Je me dépêche de me préparer, parfum et gel, puis j'emprunte les clés de voiture de Katie pour aller à cette fameuse soirée. J'ai besoin de me vider la tête et de passer une bonne soirée. A des milliers de kilomètres de Louis, sous le soleil des Caraïbes, avec de nouvelles personnes. Loin de la célébrité et de ce monde tout en paillettes et faux sourires devant les caméras.

Je monte dans la voiture, tourne la clé puis la voiture se met à vrombir. Je mets mon téléphone sur le tableau de bord, le GPS me guidant à ce fameux endroit. J'arrive sans difficultés à trouver la fête : c'est une paillote au bord de mer mais encore plus belle et chaleureuse que celle de l'autre jour.
Je sors de la voiture, prends mon téléphone puis mets mes lunettes de soleil sur la tête. La plupart des gens ici sont des jeunes de vingt, vingt-cinq ans maximum. L'endroit est encore une fois, plutôt paradisiaque :
Les gens boivent et sirotent leur cocktail tranquillement. Une douce mélodie résonne dans le lointain. Les palmiers rayonnent sous le soleil orangé et rosé. Je m'approche du bar où plusieurs personnes s'agglutinent. Romane est de dos, dans une robe blanche, très légère mais pas transparente, à côté d'une femme en robe verte sapin. Les deux ont les cheveux lâchés, virvolant sous le doux vent de ce mois d'été. Romane se retourne et me sourit, dès qu'elle m'aperçoit :

- Hey ! » dis-je a son intention. Elle me répond d'un " salut", retroussant ses fines lèvres roses.

- Tu veux boire quelque chose ?  me propose t-elle.

J'hoche la tête d'un signe d'approbation avant qu'elle ne se retourne et demande deux mojitos.
Une fois nos boissons prêtes, nous partons vers la mer. Après avoir enlevé nos chaussures, nous marchons pieds nus dans le sable. C'est agréable et honnêtement, ça faisait bien des années que je n'avais pas profité ainsi. Être debout, c'est bien mais j'ai envie de m'asseoir quelque part avec elle et d'apprendre à plus la connaître. Je ne la connais, pour ne pas dire pas du tout, presque pas et, même si je ne compte pas rester longtemps ici, me faire quelques amis ne me dérangerait pas. Ça me ferait de nouvelles connaissances autre que par la célébrité, surtout qu'elle, n'a pas l'air de m'avoir reconnu. Je repère un rocher à l'écart, dans le calme et loin des festivités.

- Ça te dit qu'on aille s'asseoir là-bas ?

- Pas de soucis. Viens !

Nous longeons le bord de mer pour nous retrouver au rocher. Elle s'asseoit dans le sable et je m'assois face à elle, sur un coin du rocher.

- Alors, parle-moi de toi ! Je ne connais presque pas après tout...!

Elle inspire puis hoche la tête et déclare :

- Oui, c'est vrai ça ! Bon... Rien de bien pertinent, hein... Je suis née à Bordeaux, au sud-ouest de la France, et j'ai deux frères et une sœur. Ils s'appellent Eliott, Theo et Marina. Le premier a 12 ans, après 15 ans et ma sœur a 17 ans. Mes parents ont divorcé peu de temps après la naissance de mon petit frère Eliott... Le divorce a été très dur pour nous tous, je pense être celle qui a le plus souffert mais j'ai surtout essayé de tenir le coup pour montrer l'exemple à mes frères et sœur...

Elle relève la tête puis regarde au loin, à l'horizon de l'océan.

- Ensuite, quand j'ai eu 18 ans, je suis partie étudier en Angleterre, loin de ma famille. Ce fut une des décisions les plus dire que j'ai dû prendre dans ma vie, mais aujourd'hui... je ne regrette pas. Le début a été extrêmement difficile, je ne parlais pas un mot d'anglais, je ne connaissais personne et je ne voulais pas, en quelques sortes, quitter ma famille. Alors j'ai douté plusieurs fois à savoir si j'allais réussir à me détacher d'elle ou si j'en étais pas capable et qu'il valait mieux pour moi que je rentre en France.

Elle reprend son souffle après sa tirade et j'en profite pour prendre la parole.

- Et donc, tu as décidé de malgré tout poursuivre tes études là-bas ?

Elle se tourne vers moi, me fixant de ses prunelles d'un bleu océan.

- Oui, je suis restée là-bas. J'y suis depuis cette année-là mais, il y a deux ans je suis rentrée en France parce que mon grand-père est décédé. (elle sourit à son souvenir) C'était un homme incroyable, toujours là pour sa famille, il a toujours tout fait pour ma mère, ma mamie et ses petits-enfants. Je suis fière de lui, et... Et il me manque. Il me manque énormément même.

Elle se tourne vers moi et me demande, d'une curiosité adorable :

- Et toi, alors ? Parle-moi un peu de toi.

Je soupire et je réfléchis d'avance à ce que je peux lui dire. Il est évident que je ne peux ni parler de ma carrière, puisque à priori elle ne m'a pas reconnu et je préfère ainsi, ni de Louis. Ce serait trop compliqué et puis, à prêt tout, je ne lui fais pas encore confiance, je n'en ai pas le droit.

- Et bien, moi...Je suis né à Holmes Chapel, une petite bourgade dans le Cheshire Est. J'ai eu une enfance plutôt banale à vrai dire Mes parents ont divorcé quand j'avais sept ans et mon père, Desmond, à quitté la maison peu de temps après. Ma mère s'est remariée avec un homme incroyable, bienveillant et intelligent. Et puis j'ai une sœur, Gemma. Elle vit encore avec ma mère mais cette année, elle a prévu de partir et de prendre son indépendance, elle aimerait bien vivre à Londres. Voilà...J'ai commencé des études de psychologie il y a environ cinq ans mais...bref, ça ne m'a pas plu, alors...J'ai voulu arrêter. »

Elle a l'air perplexe de ce que je viens de lui dire, les sourcils froncés, elle reprend :

- Et donc, qu'est-ce que tu fais maintenant dans la vie, Harry ?

- Mhhh...Je suis fleuriste. Ouais c'est ça...je suis fleuriste.

Pauvre idiot me siffle la petite voix dans ma tête.

Behind The Stages | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant