chapitre 1 : DANS LA PEAU D'OLIYA

462 15 3
                                    


Personnages principaux :
Oliya : La petite fille de 7 ans, elle est maltraitée par ses parents, elle vie dans la misère.
Samuel Lariston : Protagoniste et albinos, il est le petit fils de Charles et Louise Lariston. Il a 27 ans et possède plusieurs propriétés. Il n'aime pas grand chose et n'est pas très sociable.
Charles Lariston : Grand-père de Samuel et mari de Louise. Il est l'un des hommes les plus influents au monde.
Louise Lariston : Grand-mère de Samuel et conjointe de Charles. Elle gère un orphelinat.
John : Un riche américain et collaborateur pour le projet de Charles.
Arnold Jr Deereik : L'ambassadeur des États-Unis  il réside en france depuis 5 ans avec sa famille.

CHAPITRE 1 : DANS LA PEAU D'OLIYA

Dans un soir d'automne, aux couleurs du soleil couchant, aux arbres dévêtus de leur feuillage jaunâtre et orangé, souffle un vent frais aux allures grisonnantes. C'est le mois d'octobre, l'été a vite défilé, il est arrivé aussi vite qu'il a disparu. À Cergy-Pontoise, dans les grandes rues comme dans les petites, c'est l'heure de rentrer dans sa maisonnette ou son petit appart pour les plus démunis et pour les plus aisés, retrouver son confort à l'intérieur de sa demeure. La journée vient de se finir mais pour certains, la baisse de température ne démoralise pas les plus joyeux ou ceux désirant se retrouver entre eux dans les bistros.

Nous sommes en après-guerre, la deuxième guerre mondiale plus précisément. Elle a eu lieu il y a 10 ans déjà mais elle résonne encore dans les villes de France et chez ses hommes et femmes comme si c'était hier. Pour les plus marqués, cette guerre n'était pas encore finie. Avec les boches, on ne sait jamais, leur ego les pousserait même à en entamer une troisième, Ah ça non ! Plus jamais ! Dans les mœurs de l'Europe, on ne veut même plus en parler et donc pour cela on boit, on chante, on danse et on oublie, oui on oublie surtout. Trop de morts, des millions, des pères, des fils, des filles et des mères, des familles décimées, des laissés-pour-compte...

Et que dire de ces juifs, les grandes victimes de ces atrocités à grande échelle. Chez les plus pauvres, dans un quartier défavorisé de Cergy-Pontoise, une famille y vit, enfin si on peut toujours appeler ça une famille. Le fils aîné est mort pour la France lors de sa première campagne, il n'a pas tenu longtemps sur le champ de bataille, un des hommes des premières lignes. Un obus lui est tombé sur la tête. La tête du père lorsqu'il a vu sa dépouille... un visage macabre, mort, vidé, juste un corps sans âme. Après un tel choc, le père a depuis un visage livide. Il est devenu maigre, grognon, peu soigné, ne se soucie dorénavant plus de son apparence et de ses manières. Ça fait une éternité qu'il ne s'est pas coupé les cheveux, sa barbe est mal taillée et elle pousse de partout sur son visage.

C'est un homme de taille moyenne, pas très musclé et à cause de l'alcool, boisson dont il a besoin pour oublier, son ventre gonfle comme un ballon. C'est devant la radio qu'il passe le plus clair de son temps. Un vrai fainéant ! Affalé sur le vieux canapé sale où des habits sont posés dessus. Main gauche dans la culotte, l'ancêtre du caleçon, l'autre main tenant sa bière, le voici dans toute sa splendeur. À n'en pas douter, il ne quittera plus sa position de la journée. Sa femme n'arrive plus qu'à voir du dégoût chez son mari ou plutôt le fantôme de ce qu'il était autrefois.

Elle par contre, essaye de rester digne. De beaux yeux noir, un visage trahi par la tristesse mais tout de même bien fait, cela lui donne un air de pauvre animal délaissé dont on souhaiterait prendre soin.

C'est douloureux pour une mère de perdre son fils aîné, son tendre fils en qui elle avait placé sa tendre affection. Chaque jour, elle se remémore son Daniel, ses premiers cris, son sourire, ses premiers pas, mots, sa rentrée... et puis sans jamais s'en rendre compte, les larmes coulent à flots et le chagrin est si fort qu'il l'étouffe et empoigne son cœur d'une violence sans pareil, elle agonise. Ses yeux noirs scrutent l'appartement comme si elle était une étrangère, les murs sont marqués de taches noirâtres dû à la saleté et puis, l'odeur... oh mon Dieu, l'odeur, rien que d'y penser...

Dans la chambre de son fils Daniel, des bruits de pas se font entendre. Il y a quelqu'un à l'intérieur, un enfant, mais ce n'est pas son Daniel, lui, il n'est plus. L'enfant dans cette chambre c'est l'enfant qui ne devait pas voir le jour. C'est la gamine dont elle voulait avorter, une grossesse non voulue, une grossesse pénible et longue, sans amour. Une enfant provenant d'un acte sexuel non consenti.

Avec un père ivrogne et une mère désintéressée, la gamine de 7 ans n'a comme repère que son seul ami, son chien Popol 1er, un bichon maltais.

Une petite fille légèrement dodue, aux joues à croquer, une petite bouche bien rose, un petit nez pointu, des yeux noisette ronds, des cheveux châtains frisés aussi secs que ceux de sa mère si ce n'est même plus. Elle a la peau rougeâtre car elle se gratte beaucoup, c'est une enfant battue.

Les rats des villesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant