chapitre 10 : Un endroit austère

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Personnages principaux :
Oliya : La petite fille de 7 ans, elle est maltraitée par ses parents, elle vie dans la misère.
Samuel Lariston : Protagoniste et albinos, il est le petit fils de Charles et Louise Lariston. Il a 27 ans et possède plusieurs propriétés. Il n'aime pas grand chose et n'est pas très sociable.
Charles Lariston : Grand-père de Samuel et mari de Louise. Il est l'un des hommes les plus influents au monde.
Louise Lariston : Grand-mère de Samuel et conjointe de Charles. Elle gère un orphelinat.
John : Un riche américain et collaborateur pour le projet de Charles.
Arnold Jr Deereik : L'ambassadeur des États-Unis, il réside en France depuis 5 ans avec sa famille.







CHAPITRE 10 : UN ENDROIT AUSTÈRE !

Ses pensées défilent. Des freins qui retentissent. Le stresse qui monte, une voiture qui s'enfonce dans la pénombre, sa tête qui se fracasse contre le volant, tout devient noir. Pourtant, il est toujours vivant, bien portant. Bon, à part quelques fractures sur tout le corps, ses blessures ne sont pas aussi graves qu'il pût le penser.

Ce qui l'échappe encore plus et qui le rend comme hébété, c'est l'endroit où il se trouve.

Sans s'en rendre compte, il est en train de marcher dans un paysage qu'il ne connaît pas. Est-il mort ? Serait-ce un rêve ? Mais où peut-il bien être ? Ces questions le tourmentent si violemment qu'il en a mal au crâne. Cette douleur est si forte qu'il jurait être toujours vivant. Et puis c'est chaud ! Ça brûle ! Il est comme brûlé par la lumière du soleil. L'air est difficile à respirer, il sent son corps se faire balayer par un vent chaud et puissant. Des grains viennent piquer sa peau l'empêchant d'ouvrir ses yeux.

Au bout d'un certain temps, le vent se met à cesser de souffler. Samuel ouvre alors les yeux. Le choc ! C'est le désert ! Les graines qu'il ressentait, c'était le sable des dunes. Choqué par ce spectacle, il court à la hâte au sommet d'une dune. Enfonçant ses pieds à chaque pas qu'il fait, il prend alors conscience que ses vêtements qu'il porte sont tachés de sang. Ses vêtements sont déchirés, salis mais sa peau, elle, n'a rien.

Il continue d'escalader ces buttes puis une fois au sommet, c'est à ne plus y rien comprendre ! Le désert s'étend à perte de vue. Des dunes, des dunes et encore des dunes. Tout autour de lui, le paysage reste le même, un immense désert où le soleil alourdit l'atmosphère. Aucun nuage en vue, ni même au loin. Samuel sent son cœur battre si fort comme si celui-là voulait quitter sa poitrine. Soudain, le jeune albinos y pense : Ma peau !

En tant qu'albinos, il devait tout au long de sa vie faire en sorte de se défendre des injures et brimades qu'il subissait des autres. Cela développa chez lui un esprit de rébellion. Très vite, il se bagarrait contre ceux qui lui cherchaient des noises mais là, comment se défendre contre le soleil ?

Son albinisme avait peur d'une chose, les rayons de soleil bien trop dangereux pour lui. Elles étaient pour lui comme sa kryptonite.

Comment se cacher du soleil, et surtout ici ? Le soleil bien haut dans le ciel illuminant tout, aucune ombre ne lui résistait. Samuel enlève son manteau et se couvre la tête ainsi que sa nuque. Bien que cela lui tienne épouvantablement chaud, sa peau ne craint plus rien mais il a vite soif. Très soif !

Ayant lu dans sa jeunesse les livres de son grand-père sur les terres arabes, il se dit que peut-être, il se trouve là-bas si bien sûr, il est toujours vivant.

Il a senti son cœur battre tout à l'heure, son corps lui fait toujours mal et il ressent sa peau suer sous cette chaleur. Il pense donc qu'il est bien vivant, sinon son cœur ne battrait plus. Cela lui paraît logique car après tout, quand on meurt, on ne ressent plus rien, plus de blessures, plus de poux, plus rien. Cogitant encore, il se demande une fois de plus comment a-t-il pu arriver jusqu'ici. Ces terres lui ont fait penser au grand désert d'Afrique du Nord mais lui, ce Samuel avait comme dernier souvenir de tomber dans la Seine. Elle n'a quand même pas pu le faire dériver jusqu'ici et puis si c'était réellement le cas, il aurait atterri sur une plage ou même sur un rivage... Est-ce que quelqu'un l'a emmené ici ? Ça serait la raison la plus plausible ! Mais qui et pourquoi ? John ? ! Nan, il n'irait pas jusque-là.

La chaleur l'accable, il marche à la recherche d'une oasis. Ils sont très rares dans cette étendue de sable mais lui, espère en trouver un. Il n'a d'ailleurs pas d'autres choix que d'espérer. Il y a plus de chances par contre qu'il trouve un cactus mais de ce qu'il a lu dans ces livres, les cactus peuvent être hallucinogènes. Il continue à marcher.

Toujours en marche, cela doit faire déjà deux heures qu'il parcourt ces vastes étendues de sable. Sa montre est brisée cependant ayant été soldat, il arrive à se repérer et déduire l'heure grâce au soleil mais voilà, à chaque fois qu'il regarde le soleil, il ne bouge d'aucun mètre. Bizarre. Il tente alors de réparer sa montre mais n'y arrive pas. Il y a quelque chose d'étrange, pourquoi le soleil reste au même endroit, pourquoi ne commence-t-il pas à se coucher ? Samuel s'effondre, il a l'impression d'avoir erré pendant de nombreuses heures.

Les yeux rouges et secs, traînant le pas, fatigué et assoiffé, sa colère s'en est allée. Tantôt sur le sommet d'une dune, tantôt sur au pied d'une autre, il poursuit sa route sans réellement savoir où aller. Ne sachant combien de temps tout cela dure, Samuel sent son corps le lâcher. Il est totalement déshydraté, ses larmes ne peuvent plus couler. Ses jambes tremblent, usées jusqu'à l'os, cette fois-ci il s'effondre sur le sable mais il se doute qu'il ne se relèvera plus. Suis-je donc mort ? Le temps ne s'écoule pas, est-ce que c'est ça l'enfer ?

Non, ce n'est pas l'enfer !


Samuel pensait divaguer en entendant cette voix sortir de nulle part. Peut-être s'agissait-il de sa propre conscience. Tous ces récents événements lui ont fait perdre la raison. Il se dit maintenant fou mais n'en est pas inquiet car plus rien n'a d'importance. Samuel est en train de perdre connaissance.

Une goutte d'eau vient humecter les lèvres sèches de Samuel. Puis il s'aperçoit que quelqu'un lui tient la tête et l'abreuve d'une eau fraîche et douce.

Après avoir retrouvé ses forces, Samuel remercie cette personne. Un homme dans la trentaine, un très bel homme dont seul son visage est découvert. Il porte une tunique orangée et rougeâtre avec une capuche le couvrant de l'éclat du soleil.

Samuel est très fatigué pour avoir peur mais s'empresse tout de même de lui demander : Qui êtes-vous ? L'homme n'a pas même pas le temps de lui répondre que Samuel reconnaît son visage. Ce visage lui est familier, c'est évident, c'est celui de son jeune oncle Eliot !

Les rats des villesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant