chapitre 13.5 : EN MA FAVEUR !

59 3 0
                                    

Personnages principaux :
Oliya : La petite fille de 7 ans, elle est maltraitée par ses parents, elle vie dans la misère.
Samuel Lariston : Protagoniste et albinos, il est le petit fils de Charles et Louise Lariston. Il a 27 ans et possède plusieurs propriétés. Il n'aime pas grand chose et n'est pas très sociable.
Charles Lariston : Grand-père de Samuel et mari de Louise. Il est l'un des hommes les plus influents au monde.
Louise Lariston : Grand-mère de Samuel et conjointe de Charles. Elle gère un orphelinat.
John : Un riche américain et collaborateur pour le projet de Charles.
Arnold Jr Deereik : L'ambassadeur des États-Unis, il réside en France depuis 5 ans avec sa famille.






Chapitre 13,5 : EN MA FAVEUR !

La nuit, le ciel étoilé suivi d'un vent frais vient balayer les odeurs nauséabondes de la bataille. Calme et repos se font ressentir par les soldats de l'armée française. Leurs ennemis restent eux aussi inactifs ce soir-là.

C'est dans une tranchée qu'a été aménagée une chambre pour le colonel en charge d'une mission très importante. Cette mission est inconcevable pour ces soldats présents en ce lieu car elle consiste à retenir plus de vingt mille soldats nazis tandis qu'eux ne sont plus que mille deux cent. Ces soldats français le savent, il s'agit pour eux de leur dernière mission. Ce ciel étoilé est sans aucun doute le dernier qu'ils voient.

Assis sur le bord de son bureau, Eliot profite d'une certaine manière de son temps de répit avant de reprendre ses tâches. Certains disent qu'il y a un moment où l'on sent notre fin arriver. Eliot le ressent depuis quelque temps. Il s'est surpris il y a de cela deux jours, qu'il avait recommencé à prier. C'est aussi le cas ce soir. Il ne sait pas trop pourquoi cela lui est revenu. Peut-être qu'il a besoin d'une personne à qui parler et dire ce qu'il ne peut dire à ses camarades.

J'ai la forte sensation de vivre mes derniers instants. C'est vrai que le fait de venir te parler peut paraître étonnant, je ne suis pas une bonne personne et je ne le sais bien que trop mais pourtant, je ne peux m'empêcher d'oser te demander faveur. Cette vie de chien que nous vivons mes soldats et moi, ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions. J'ai déjà l'impression d'avoir posé un pied en enfer mais si le véritable enfer est bien pire, s'il te plaît... S'il te plaît, fais quelque chose, sauve-moi !


Eliot regarde ailleurs se demandant sous un rire nerveux comment il a fait pour en arriver à dire ces choses. Il se dit qu'il doit être arrivé à bout.

Je te demande pardon pour absolument tout le mal que je t'ai fait, pour ces moments où mère m'enseignait à ton sujet et que moi je prenais cela avec légèreté. Je ne t'ai pas suivi et j'ai mené ma vie comme bon me semblait.


Toquant à la porte, un de ses subalternes se présente à lui en restant de l'autre côté. Il le somme de le rejoindre lui et les officiers en charge de l'opération à planifier. Le colonel Lariston demande quelques instants et renvoie le capitaine à son poste d'une voix autoritaire. Il sait qu'il doit y aller et qu'il n'aura pas d'autres moments comme celui-ci.

Je dois faire vite. Seigneur, avant que je meure, il y a une chose importante que je souhaite te demander, s'il te plaît j'aimerais demander pardon à mon neveu. Je n'ai jamais pu lui dire la folie que j'ai commise et je porte ce fardeau depuis bien trop longtemps. Même ici sur ce champ de bataille j'ai tué d'innombrables gens. Je ne les connais pas mais je sais que tous ne sont pas foncièrement mauvais. Dieu, Samuel n'a pas eu une vie facile et je ne crois pas que cela va s'arranger. Je le connais assez bien pour savoir qu'il ne viendra pas vers toi avant de reconnaître qu'il a besoin de toi.


Avant de sortir de sa chambre, la main sur la poignée de la porte, il se retourne une dernière fois en direction de son lit et de son bureau.

Moi je m'en vais mais Toi, veille sur lui, ne le délaisse pas et qu'il ne soit jamais trop tard pour lui.


C'est sur ces mots qu'il s'en va déterminé à affronter son destin. Tout ceci s'est déroulé une dizaine d'années plus tôt. Chose qu'il ne savait pas est que Dieu l'a écouté cette nuit-là.

Les rats des villesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant