vingt-six

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-Mark... J'ai quelque chose qui pourrait t'intéresser. il ne prit pas la peine de frapper à la porte après avoir terminé ses devoirs dans sa chambre.

Quant à moi, coincé sur le chapitre trois de biologie, j'avançais trop lentement à mon goût pour pouvoir préparer correctement les prochains cours.
Si ce gros malin venait me narguer exprès parce qu'il avait compris l'exercice, ça risquerait de me mettre en colère.

-Si tu parles de la réponse à la question quatre de l'exercice, je veux bien. Si c'est pour te moquer, tu peux retourner dans ta chambre et fermer ta...

Un bruit strident qui résonna sur le bois de mon bureau, presque avec colère. Un objet creux rempli qu'il frappa contre la surface boisée près de mon manuel. Aucune émotion ne me traversa jusqu'à ce que sa main ne me révèle ce dernier, une fois passé derrière moi et avoir croisé les bras. La boîte cylindrique violette remplie de comprimés que je connaissais si bien attira mon regard hors de mon cahier de cours.
Mes yeux s'ouvrirent en plus grand et ma main s'approcha de ces antidouleurs étant pour moi une délivrance et un soulagement sur lequel je commençais tout juste à essayer de tirer un trait.

-Où est-ce que tu as eu ça...?  demandai-je en me saisissant de la boîte ayant l'air plus volumineuse que celles que j'avais eues jusqu'ici.

Je me fichais entièrement de la réponse mais j'étais si reconnaissant envers lui, je ne savais plus quoi dire.

-Pendant tes heures de colle, j'ai été prendre l'ordonnance de la personne dont je t'ai parlé, et je l'ai amenée à mon oncle. J'ai inventé une excuse et il a vu qu'elle pouvait encore être renouvelée cinq fois. Donc... dit-il en replongeant la main dans son sac, le rouvrit et me montra son contenu.

Quatre autres boîtes, que je ne tentai pas d'attraper étant donné qu'il referma la fermeture, ne m'y laissant pas accès. J'étais stupéfait, bouche bée et comprenais peu à peu la raison de son retour en courant pile au moment où je sortis de mes heures de colle, ainsi que son sourire satisfait. Je ressentais tant de choses et avais tant à dire.

-Tu devrais en avoir pour jusqu'à la fin des l'année si tu arrives à espacer suffisamment tes prises et à garder des doses homogènes et stables. Mais d'ici là, il faudra trouver un moyen de te soigner, pas trop envie d'aller en voler si t'as besoin d'autres, bien que je le pourrais.

-Merci, Hyuck. Tu as pensé à moi et ce n'est pas quelque chose que tu es censé faire. lui indiquai-je. Je n'attendais pas ça de ta part surtout si tu prends des risques en le faisant. Mais merci beaucoup d'avoir fait ça pour moi. le remerciai-je en resserrant ma prise sur la boîte. J'essaierai d'en prendre un ou deux par semaine.

Il acquiesça, me regarda prélever un comprimé dans la boîte, l'emmener avec moi dans la salle de bains, et l'avalai précautionneusement à l'aide d'une gorgée d'eau. L'effet fut quasiment immédiat.
Bientôt je fus à nouveau assis, ou plutôt avachis sur ma chaise de bureau, la douleur aiguë et persistante finit par s'atténuer comme si ma peau devenait engourdie et mes nerfs devenaient comme pris dans la résine. Ce n'était pas non plus agréable mais mes sens devenant tous engourdis, mes pensées vaseuses et ma vue embrumée, je n'y prêtais pas vraiment attention et profitai de cette délivrance presque étrange.
Le visage de Donghyuck éclairé par la lumière du bureau me paraissait beaucoup plus net que le reste. Le regarder ne me faisait pas mal aux yeux, c'était au contraire presque agréable de regarder les doux reflets de ma lumière miroiter sur sa peau hâlée ou ses yeux bruns scintillants de satisfaction face à mon état second. Dans un sourire très certainement ridicule, je le suivis du regard s'asseoir sur mon lit fait et me rendis compte qu'il s'agissait de la première fois que l'effet avait une telle puissance avec seulement un comprimé.

Last Fight || markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant