Last Fight || markhyuck

dix-huit

Il était beaucoup plus énergique. Plus vif et rapide. J'étais presque assez confiant pour essayer de lui installer un sac de frappe et qu'il me montre ce qu'il avait dans le ventre. Mais chaque chose en son temps; bien que je le sache parfaitement capable de m'impressionner, il ne fallait pas précipiter les choses.
Autant Jeno avait immédiatement fait preuve d'une férocité et d'une résistance suffisante, autant ce n'était pas son cas.

J'y viendrai. Quand il y sera préparé.
Pour le moment, il forgeait son corps petit à petit et faisait de grands progrès. Certains changements physiques se faisaient remarquer sur sa fine corpulence, très légers, certes, mais sa carrure se précisait. Il n'était pas bien gras à l'origine mais je voyais ses jambes s'élancer pour le moment tout comme le haut de son corps qui se dessinait au fil des mois.
Ça m'inspirait presque de la fierté; bien que ce soit naturel de subir des transformations à l'issue de plusieurs mois d'exercices physiques intenses et réguliers. Mais quand bien même, y assister me donnait ce sentiment d'avoir un rôle contributif au clan, comme un réel formateur.

-Laisse pas ton dos se cambrer. Reste gainé. lui rappelai-je.

Je n'avais plus à l'obliger à poursuivre ses efforts lorsque ses membrent se faisaient vacillants, parce que de lui-même, il se relevait lorsque l'épuisement le faisait s'effondrer. Il s'y était bien accoutumé, sans aller à dire qu'il y avait pris goût. On sentait qu'il le faisait parce qu'il y était contraint, qu'il s'agissait d'une passe incontournable. Mais à la moindre erreur de sa part, il corrigeait immédiatement le tir et parfois même sans que je n'aie besoin de le reprendre.

-Tu peux t'arrêter.

J'ignorais s'il avait cette rage explosive en lui, dont il exprimait la férocité, ou s'il était aussi performant parce qu'il avait eu assez de sommeil ces derniers temps pour que son corps soit à ce point opérationnel.

Essoufflé et encore en sueur, il s'essuya machinalement le front entre deux halètements et se dirigeant de la même manière vers l'exercice suivant. Je l'en empêchai rapidement en l'appelant par son prénom.

-T'as l'air en forme, aujourd'hui. prononçai-je une fois avoir cueilli son regard.

C'était une remarque plutôt anodine, amicale mais c'était ce qui, sortant de ma bouche,  faisait de cette reflexion une question indirecte.

-Peut-être parce que j'ai bien dormi aujourd'hui, je ne sais pas. répondit-il en levant un sourcil m'étant destiné.

J'ignorais quelle était l'intention d'un tel regard, sûrement me rappeler ce qu'il s'était passé au cours de cette nuit.
En effet, lorsque mes yeux s'étaient ouverts, Donghyuck était là, contre moi, son visage enfoui dans mon épaule, son bras gauche ayant rapidement glissé contre mes côtes, sous mon vêtement, le deuxième calme entre sa poitrine et la mienne. Sa jambe, quant à elle, avait instinctivement trouvé une place en travers de mon bassin.
J'avais découvert avec stupeur une de mes mains posée sur sa cuisse, si accessible de part sa position sur le bas de mon ventre, et les doigts logés derrière cette dernière, dans le ceux de son genou.

Avant d'effectuer le moindre mouvement pouvant le brusquer et le réveiller, j'observai la scène, me l'imaginais d'un point de vue extérieur. Mais pour le moment, tout ce que je sentais était son autre jambe frôlant presque enfantinement la mienne et quelques minuscules mèches de cheveux chatouillant mon visage, surtout mon nez et mes lèvres.

Probablement afin de vérifier ces suppositions, enfin je l'espérais, ma raison n'était pas encore bien en éveil tout comme l'aube qui était ici invisible; j'effectuais de nouveau un contact.
Je fis se frôler nos jambes, sans bouger le moindre autre membre, jusqu'à ce que je caresse la peau brûlante de sa cuisse nue sous ma paume. L'esprit encore empli de milliers d'interrogations, je reportai enfin mon regard vers le haut de sa tête pour y découvrir sans plus autant d'étonnement vis-à-vis de la tournure des évenements.
Ma joue, elle, flottant au-dessus de ses cheveux fins, se laissait effleurer par ces derniers, surtout mes lèvres presque ensevelies dans ses mèches sombres. J'essayai de bouger les doigts de mon autre main dont j'avais oublié l'existence puis réalisai qu'ils étaient eux aussi perdus dans ses brins invisibles dans la pénombre.