trente trois

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Marchant tous ensemble dans les rues de la capitale, je ne pouvais toujours prononcer le moindre mot hormis pour répondre aux questions occasionnelles que l'on me posait. Je laissais mes compères se disputer au sujet de là où nous allions, de ce que nous faisons, d'où aller pour manger, uniquement capable de répondre "comme vous voulez, ce qui vous fait plaisir" lorsque l'on me demandait mon avis. Je n'étais pas vraiment l'ami idéal avec lequel sortir, simplement parce que je ne connaissais aucun des endroits des endroits proposés et étais don incapable de juger ou comparer. Ils n'avaient cependant pas l'air de s'en formaliser et continuaient de discuter de manière anodine et de débattre gentiment. Ils devaient avoir l'habitude de mon silence et de mon absence d'avis. 

Ca me rendait triste parfois de ne participer qu'aussi peu de par mon ignorance de l'extérieur, et pourtant, cela me faisait très plaisir qu'ils continuent de m'inclure à chaque fois qu'ils en avaient l'occasion. Je n'étais pourtant ni le plus dynamique ni le plus divertissant du groupe; mais ils avaient Felix et Changbin pour ça. 

L'après-midi prit bientôt fin sans que je ne me rende compte des aiguilles galoper mais seulement à la vue du ciel orange du soir. 

-Hyuck devrait avoir fini, non? intervint Changbin qui constata qu'il était dix-huit heures passées. 

-Je l'appelle pour qu'il nous rejoigne? proposa immédiatement Felix qui sortit son portable de sa poche. 

Cela fit l'unanimité et Felix lui donna le lieu où nous l'attendrions. Le seul qui n'avait rien dit et qui peinait à camoufler sa déception, c'était moi. Une nouvelle fois. Je n'avais pas prévu de rester aussi longtemps dehors et j'avais inconsciemment attendu la venue du soir pour pouvoir rentrer. Toujours muet, je les ai suivis jusqu'au parc où ils avaient donné rendez-vous à Donghyuck. J'étais quand même soulagé qu'il nous rejoigne. Il était comme un point d'encrage pour moi dans cet environnement inconnu et l'écouter raconter sa journée m'était quelque chose d'étonnamment apaisant. Et il leur dira tout dans les moindres détails sans que je n'aie à poser mille questions. Nos amis, qui eux ne s'en cachaient pas, allaient les poser pour moi. Tout le monde le savait, dès que Donghyuck était parmi nous, c'était lui le chouchou. Tout le monde l'adorait et était friand de ses histoires. 

Pour ma part, aussi difficile cela soit-il à admettre, j'aimais juste l'écouter. Tout dans sa voix, ses expressions, intonations, même ses gestes et ses tics de parole que je connaissais par cœur, tout ça était imprégné d'une élégance non maitrisée et d'une innocence qui lui étaient propres et non intentionnelles. Il avait ce côté apaisant en plus de toujours avoir des histoires captivantes à nous offrir. Je faisais ce que j'avais à faire en son absence mais le simple fait de ne pas le croiser ou de ne pas effectuer certaines tâches en sa présence et il ne quittait plus mes pensées, pour une raison que j'ignorais. 

C'est quand je l'aperçus au loin, avant les autres qui étaient pris dans une grosse conversation, que je vis son visage brillant d'efforts et son sourire faisant étinceler son regard qui avait croisé le mien quelque part dans la distance qui se réduisait entre lui et nous. Mon paysage s'illumina alors que je demeurai stoïque, du moins je m'y efforçai.

-Mark! 

Les autres têtes pivotèrent bien sûr en sa direction et aucun d'entre eux ne se gêna pour se manifester haut et fort, au milieu des autres passants qui se retournèrent et l'appel de mon nom ne résonna pas comme d'habitude. Immobile, je m'empêchai de sourire alors que je sentais le sang cogner contre chaque centimètre de ma peau et peindre mon visage d'un pivoine très certainement visible de tous. Sûrement de honte à cause des autres marioles. Sûrement. Je manquai d'être secoué d'un frisson indescriptible alors que je réalisai n'avoir jamais entendu sa voix appeler mon nom avec tant de légèreté. De bonheur. 

Last Fight || markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant