Last Fight || markhyuck

vingt-quatre

Sous ces quelques menaces habituelles de la part de mon cher grand frère pour avoir dérogé si délibérément à ses ordres formels, je n'en étais pas ressorti beaucoup plus blessé. Peut-être avec de légères marques rouges autour du cou, chose plutôt anodine pour lui à chaque accès de colère qu'il avait à mon égard depuis aussi loin que je m'en souvienne; j'avais eu le temps de m'y faire. Suffoquer et toussoter le temps que mon arrogance redescende sous sa poigne et il me lâchait.

Devant garder la tête basse pendant que lui et mon père discutaient, je regardais de biais ma demi-soeur qui se tenait en retrait dans un coin la pièce; elle ne semblait pas très fière de moi elle non plus et remarquait sans nul doute les marques qui ornaient le tour de ma gorge. Ce que j'avais fait n'était pas très louable, certes mais la connaissant, elle devait être convaincue que mon frère aurait pu réagir d'une manière différente. Pour elle, si l'on ne voulait pas qu'un enfant se batte dans l'enceinte scolaire, on ne l'éduquait pas avec des coups. Elle se demandait parfois comment j'ai pu obtenir une indépendance d'esprit aussi tôt avec Taeyong comme grand frère dans un environnement pareil. Je devais beaucoup la décevoir, peut-être même qu'elle devait me penser pas si différent de ces autres brutes finalement.

Je ne les écoutais qu'à moitié et ne reportai mon attention sur eux que lorsque mon père prononça mon prénom pour me faire part de sa décision. Elle était très claire et voir mon visage amoché et recouvert de sang par endroits l'avait peut-être influencé. Il n'y aurait pas de règlement de compte ou de leçon supplémentaire à me donner, ils estimaient que Jeno m'avait déjà bien assez amoché comme ça; je m'étais déjà bien sanctionné tout seul et ça allait continuer pendant un bon nombre de jours voire semaines.

L'entièreté du lycée avait été averti que Jaehyun et moi nous rétablissions à l'hôpital, avant de revenir en cours au plus vite alors qu'en vérité, aucun de nous deux n'avaient posé un pied ne serait-ce que chez un médecin. Tout se passait ici, c'était nos soigneurs qui s'occupaient de nous, épongeaient notre sang, changeaient nos pansements, appliquaient divers produits sur nos tuméfactions. Donghyuck s'intéressait à cela de très près, sans oublier l'aspect scientifique et physiologique de chaque substance que l'on déposait sur moi. Junhui n'était pas systématiquement capable de répondre à toutes ses questions et ça me faisait sourire. Je ne pouvais pas trop solliciter ces muscles, car en suivant la retombée d'adrénaline, une douleur insoutenable dont je devinais mal la source accablait le moindre centimètre de mon visage. Peut-être que la première impression que Jaehyun avait eue de Donghyuck n'était pas si faussée, car en me voyant, sa première hypothèse fut "T'as le nez cassé, j'en suis sûr" et c'était également le diagnostic de Junhui. J'étais bon pour au moins trois semaines de plâtre. Ma côte me lançait aussi, à chaque geste, je savais d'avance qu'elle était fêlée car ce n'était pas la première fois que ça m'arrivait. C'était une sensation que je connaissais un peu.

Je savais que Hyuck et Jisung retourneraient en cours demain matin sans ignorer qu'une sanction allaient leur tomber dessus sans le moindre doute; même s'ils ne s'étaient pas "battus" à la même échelle que Jaehyun et moi, ou Jeno. Etait-ce normal que je me demande comment s'en était sorti Jeno? Pas comme si je m'en inquiétais, il était évident qu'il était bien plus robuste et résistant aux coups que moi mais le fait d'avoir à nouveau eu à faire face à lui redonnait lieu à une curiosité réflexe que j'étais censé avoir perdue. C'était plus fort que moi; à chaque fois que Jeno se battait, j'avais l'habitude de constater les séquelles qu'il en avait gardé, surtout lorsque c'était contre moi.

Je le verrai bien vite de toute façon, quand je retournerai en cours dans quelques jours.

J'avais une course à faire aujourd'hui. Mon frère refusait que j'y aille et voulait donc que Hyuck s'en charge à ma place. Je l'avais regardé, ce dernier ne montrait pas de désaccord et seul moi voyait la peur dans son regard; alors je tournai à nouveau la tête vers mon frère.