Adrénaline

11. Je te vois

— Alors comment ça se passe au travail ? demande ma mère entre deux bouchées.

— Très bien. Et toi ?

— Écoute tout de passe très bien, les affaires marchent pas mal en ce moment.

— C'est bien dis-je en buvant mon verre de vin.

— Tu ne veux toujours pas travailler ailleurs ? J'ai une amie qui a un poste vacant, ça pourrait vraiment te plaire.

— Je t'ai dit que je ne veux pas changer de métier.

Ma mère continuait de critiquer ce que je faisais, elle a même fait référence à mon père en disant que lui aussi ne voulait pas changer de carrière. Elle a même ajouté que rester au sein de la même entreprise autant d'années n'avait aucune plus value sur mon cv. C'est étrange comme à chaque fois elle essaie de me faire changer de carrière. C'est comme si elle savait que ce que je faisais était dangereux pourtant, elle pense que je travaille dans une entreprise de transport. Ou alors c'est probablement l'instinct maternel. Au moment où elle évoque mon père, je l'ai interrompu.

— Ne parle pas de lui.

— Ah bon et pourquoi pas ?

Je me lève de ma chaise et ramasse mon sac.

— Assieds-toi m'ordonne ma mère

— Pas si tu parles de lui.

— C'était mon mari avant d'être ton père. J'ai le droit de parler de lui.

— Tu ne l'as jamais aimé je crache à ma mère

Ma mère ne répond pas, je lui tourne le dos et je sors du restaurant. Je déteste ces dîners avec elle.

Je monte dans ma voiture, les larmes aux yeux. Elle n'a jamais aimé mon père, je l'ai vu tous les jours de ma vie. Lui l'aimait, mais pas elle. Parfois, je me demande pourquoi elle s'est mariée avec lui si elle ne l'aimait pas.
Cette femme n'aime personne, pas même moi.

Je rentre tranquillement chez moi, je retire mon manteau et me pose devant la fenêtre. J'ai une vue exceptionnelle, j'adore.

La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées, je répond tout de suite:

— Allô ?

— Amara. C'est moi.

— Ivan ?

— Oui. Comment ça va ?

— Je vais bien.

— Amara ?

— Oui ?

— Il se passe quelque chose de bizarre.

— Qu est-ce que tu veux dire ?

— Tu es sous surveillance.

— Quoi ? je lui demande en me levant

— Quelqu'un t'as mise sous surveillance. J'ai réussis à accéder aux enregistrements en cours. Il y a une caméra qui donne sur ta fenêtre. Je te vois là. Tu es près du balcon et tu viens de te lever.

— Ivan si c'est une blague...

— Je ne plaisante pas.

Je ferme les rideaux et tourne en rond dans mon salon.