35 bis: Afghanistan

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Après avoir fermé mon ordinateur, je me jette sur le lit en soupirant.

Ça fait plus de deux heures que je cherche un travail sur pleins de sites internet. J'ai écris des CV, des lettres de motivations un peu partout, et par partout je veux dire partout en dehors de Washington évidement.

J'ai postulé à des postes de secrétaire, de manager dans des petites et grandes entreprises. J'espère vraiment être prise. Il faut que je quitte la ville au plus vite.


J'étais allongée dans mon lit à regarder mes messages. Ma mère voulait que je vienne dîner chez elle ce soir. Mais honnêtement je n'en ait aucune envie. En ce moment je suis devenue très casanière. À part pour courir, je ne sors plus tellement. Je me suis tellement concentrée sur ma recherche d'emploi, que je ne pense à rien d'autre.

Mais c'est surtout parce que je n'ai pas envie de penser. Je me suis rendue compte à quel point j'étais mal ces dernières années. Et la seule chose qui m'aider à noyer mon chagrin, c'était le travail et l'alcool. Ce sont les seules choses qui m'empêchaient de penser, de réfléchir, de m'apitoyer sur mon sort. Je suis comme ça depuis ma rupture avec Jack. Il m'avait laissée totalement seule dans ce monde dangereux.

J'ai tellement bien fait de quitter cet environnement toxique.


On toque à la porte, je me lève avec mon arme à la main droite pour aller ouvrir. Par le judas, j'ai vu qu'il s'agissait de Stefen.

Je lui ouvre en espérant qu'il n'est pas venu me convaincre de rester à l'agence.


— Je suis venu t'apporter ça. C'est Jack qui m'envoie dit-il en me donnant l'arme qu'il m'avait offerte quelques années plus tôt.

— Je n'en veux pas

— Autrement c'est lui qui viendra te l'apporter. Il savait que tu dirais ça alors il m'a demander de te faire passer le message.



Je cède et je la prend. L'arme que j'avais gardée était cachée dans mon pantalon. Je ne veux que personne ne sache que je l'ai, à tout moment ils pourraient me la reprendre.


— Ça va toi ?

— Oui. Et toi ?

— Cool. Un peu triste que tu nous ait abandonné mais c'est cool

— Tu devrais partir toi aussi.



Stefen a le cerveau complètement ravagé par le travail. Surtout que le sien consiste principalement à torturer des gens pour des informations, pirater des systèmes, qui impliquent de faire des aller-retours sur le darkweb. Enfin bref, c'est quelqu'un qui fait peur. Tout le monde le dit. Moi-même lorsque je suis arrivée dans l'agence, j'étais terrifiée par lui et sa cave.

Il n'a aucune famille, aucun amis. Rien ni personne.



— Je m'y sens bien dit-il en haussant les épaules.

— Moi aussi je pensais que je me sentais bien.

— Bref, ne m'entraîne pas dans tes histoires. Je ne veux pas savoir. Prend soin de toi, et si tu as besoin, appelle.

— Merci.



Stefen s'en va, je referme la porte. Je suis triste pour lui, il mérite mieux lui aussi. On mérite tous mieux. Ou peut-être pas. Nous avons tous du sang sur les mains. Mais en même temps, on a sauvé des milliers de vies.



Flashback.


— Qu'est-ce qu'on fait ? je demande à Kilyan.

— On va sur le terrain dit Stefen en regardant encore l'écran sur lequel on voyait des talibans devant des américains à genou et mal en point, les menaçant avec des armes.

Adrénaline Où les histoires vivent. Découvrez maintenant