PSYCHO

MASKS ON

Hey ! Alors oui, j'étais censée ne pas publier pendant un petit moment... Mais le café que je m'enfile pour ne pas sombrer dans la déprime des exams à aussi un bon côté : il me permet d'être énergique aussi sur l'écriture mdr. Puis je commence à me rendre compte que passer un mois sans rien écrire, c'est extrêmement frustrant... J'ai l'impression que c'est une sorte de drogue maintenant haha.

Donc voilà je vous propose ce chapitre bien plus tôt que prévus, j'espère qu'il vous plaira !

Bonne lecture :)

- & -

- Jeudi matin, 8h47 -

Il était extrêmement rare qu'elle vienne bosser aussi tôt les jeudis matins.

La gérante jeta un coup d'œil au planning accroché entre le calendrier des pompiers et des cartes postales envoyées par son cousin - Pérou, Ghana, Canada et, dernièrement, Islande. Elle ne vit nulle part noté le prénom de l'adolescente.

Qu'est-ce qu'elle fiche ici ? se demanda-t-elle encore en la regardant se mettre à la tâche au niveau de la caisse comme si de rien n'était.

Pas un message, pas un appel et même pas une lettre (enfin qui envoie encore des lettres de toute façon ?). Bref, rien pour prévenir sa patronne qu'elle viendrait travailler ce jeudi matin dès huit heures quarante sept.

Jihyo la jaugea de haut en bas ; un chemisier blanc froissé, une veste morne mal mise sur les épaules, une jupe tout aussi colérique. Puis y'avait ses cheveux encore humide qui s'égouttaient.

"Qu'est-ce que tu fous ici ? lança-t-elle en déposant un gros carton sur le sol près du présentoir à bonbons. Je ne t'ai pas vu notée sur le planning et je ne me souviens pas de t'avoir envoyé un message,

- Mes profs sont absents pour la journée, répondit vaguement Chaeyoung. Et j'avais pas envie de rentrer chez moi, alors je me suis dit que je pourrais venir te filer un coup de main."

Jihyo fronça les sourcils mais ne dit rien, feignant l'intérêt pour le remplissage du présentoir.

D'un côté elle rangea soigneusement les différentes marques de chewing-gum, au centre elle disposa quelques-uns de ses bonbons acides dont raffolaient les mômes, et, tout à gauche, elle dispersa des sucettes dont deux terminaient leurs courses dans ses poches de veste.

En voyant toutes ces couleurs criardes de colorants, elle songea au teint blême de son employée.

Les cheveux mouillés l'intriguèrent étrangement sans qu'elle ne sache pourquoi. Peut-être était-ce dû au soleil narquois de ce mois d'avril ; pas une goutte de pluie n'était tombée depuis le lundi dans la nuit. Alors pourquoi la gosse avait les cheveux à moitié trempés ? Jihyo se convainc que la jeune femme avait juste pris sa douche à la hâte avant de quitter sa maison et détourna le visage de ces "pètes-yeux-colorés". Elle observa l'adolescente de façon plus appuyée, comme si elle essayait de décrypter des écritures anciennes sans logique aucune.

La plus âgée fut surprise de ne pas la voir écrire, siffloter ou juste fixer le vide de façon rêveuse. Elle fut surprise de ne rien voir. Juste Chaeyoung, debout, son sac encore sur le dos, les jambes immobiles, les mains agrippées à sa veste.

Soudain cette dernière, se sentant sûrement dévisagée, se détourna pleinement pour la fixer à son tour.

Ce fut avec un soupir vaincu que Jihyo s'avança vers la caisse.

"T'as vachement de chance que tes profs soient absents, fit remarquer Jihyo en déposant ses coudes sur un des bords du tapis de caisse. Enfin (reprit-elle), je veux dire que t'as d'la chance qu'ils soient absents tous au même moment."