PSYCHO

NEVER ENOUGH

Je m'excuse d'avance. Je trouve que ce chapitre n'est vraiment pas bon... M'enfin bref, bonne lecture tout de même :)

- & -

- Lundi soir, 21h00 -

Chaeyoung donna un dernier coup de pédale et grimpa sans plus d'effort la petite côte où l'herbe rayonnait sous le joug de la lune.

De ses paupières qu'elle plissaient, elle découvrit sa silhouette, floue, entourée d'une fine fumée, le dos courbé en avant. Sa camarade était assise sur le haut d'un abri pour les remplaçants. Ce genre d'abri qui, si vous y restiez plus de deux matchs, vous signalait qu'en vérité vous étiez plus destiné à donner l'eau aux joueurs qu'à, justement, être le joueur. Ce genre d'abri qui avait protégé un lot innombrable de futur ratés assoiffés.

La jeune fille à la teinture se fit la réflexion qu'elle était toujours la remplaçante lorsqu'il fallait jouer au foot. Peut-être qu'elle était une raté parmi tant d'autres. Ou peut-être bien qu'elle était juste nul au foot, mais rien qu'au foot.

Elle pédala encore et sentit une goutte de sueur se faufiler jusqu'à sa clavicule droite, laissant son épiderme frissonner à ce contact incongru. Il faisait une chaleur bien inhabituelle qui ne présageait rien d'autre qu'un futur orage.

Elle détestait ce temps purement coréen.

Leur lieu de rendez-vous habituel était le vieux stade municipale mal entretenu de la ville. Presque laissé à l'abandon, il n'écopait plus que des matchs de l'équipe poussin et celle des seniors. Dans les deux cas c'était loin d'être la Champions League tous les dimanches : D'un côté on avait l'impression d'assister à une kermesse géante où tous les parents finissez par filmer, les yeux dans le vide, les représentations de leurs gosses et de l'autre, on avait le sentiment de subir une troisième mi-temps interminable, une belle brochette de ratés essoufflés et bourrés qui taclaient à tout vas.

M'enfin bon, Chaeyoung pouvait bien se moquer d'eux autant qu'elle le souhaitait, elle ne parvenait pas à se cacher que, oui, en y repensant, ce n'était pas si minable que ça en avait l'air. Enfin si, mais ça lui permettait de trouver un endroit où la bière était moins cher que dans les bars. Les matchs des Seniors attiraient les jeunes, la foule des grands soirs... juste parce que la bière n'était pas dégueu. Cela pouvait vous donner une bonne description des habitants qui constituaient cette petite-ville coréenne.

Elle se mordit la lèvre tout en accélérant encore un peu.

L'herbe sous les roues de son vélo était coupée tous les mois mais seulement une fois car il fallait faire des économies. Ce n'était pas grand-chose, quelques won de gagnés par ci par là, cependant, c'était déjà bien suffisant au maire pour faire croire à la population que le marché du travail allait bientôt reprendre.

De l'herbe pour du travail. Sa ville était sacrément conne quand elle prenait le temps d'y penser. Et Chaeyoung ne faisait que cela : penser.

Sa camarade dû discerner le son des roues pâtinant maladroitement sur les derniers mètres car, pivotant sa tête, elle lui lança un magnifique sourire avant de sauter d'un bond de son perchoir blanc - ou plutôt gris tagué de partout - pour lui bloquer le passage.

Chaeyoung ralentit, le souffle un peu sec, descendit de sa bicyclette rouillée et la plaça contre le métal blanc de l'abri à gros nuls.

« T'en as mis du temps ! » Lança Momo les bras levés au ciel pour exprimer son mécontentement.

Chaeyoung se fit la réflexion qu'on aurait dit une enfant. Une gosse pas encore entrée dans l'adolescence et qui, pourtant, était plus ingénieuse que n'importe lequel d'entre eux. Momo possédait totalement cette attitude étrange qui ne faisait que surprendre son amie, jour après jour, tel un mauvais calendrier de l'avent.