NIGHT CRAWLING

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Hey ! Je vous présente le premier chapitre ''flash-back''. Il est entièrement rédigé en italique pour bien montrer la démarcation avec les précédents. J'espère qu'il vous plaira autant que les autres. Il est un peu - bcp ? - long, veuillez m'en excuser haha, bref, bonne lecture ;)

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- Mardi matin, 0h31 -

Elle posa sa bicyclette contre l'établi de bricolage, là où son père avait pour habitude de passer ses dimanches matins.

Chaeyoung se rappelait parfaitement de sa silhouette légèrement tordue et penchée en avant, des grimaces qu'il tirait sans cesse, des éraflures qu'il lui arrivait de se procurer à travers le maniement d'outils quelconque. Chaeyoung se rappelait de bien des choses.

Elle fit glisser la pulpe de ses doigts contre sa nuque. Grimpa de huit centimètres. Frôla ses petits cheveux trempés. Remonta encore de deux centimètres. Et elle la sentit gronder. Toujours aussi gonflée, toujours aussi poisseuse. Plus elle grandissait, plus cette marque s'étendait telle la faille d'un immense séisme.

Elle s'élargissait sans jamais bouger. Chaeyoung se demandait constamment comment cela était possible.

Figée dans cette position grossière, elle se demanda aussi s' il la trouverait minable, ce soir. Elle se demanda ce qu'il aurait pu ressentir en la découvrant ainsi.

Un petit grattement retentit mais le vélo se maintient droit et elle détourna son regard floue de cette vision qui lui filait déjà une surdose de peine. Son bras droit retomba mollement contre ses côtés.

Dans son reniflement, elle sentit quelque chose craquer et son nez se remit à se vider de sang comme un porc que l'on étripait sur le chemin de l'abattoir.

Qu'elle devait paraître bien minable en cet instant.

Il m'aurait trouvée minable, ça ne fait pas de doute.

L'hémoglobine s'écoula lentement sur le bas de sa gueule d'ange pour s'estomper contre sa gorge nue. Le rouge paraissait si claquant sur sa peau d'ébène qu'on aurait pu la comparer à ces muses grecques poussées au suicide par le destin.

Le magma pourpre paraissait vouloir s'attirer les peines de sa maîtresse. La pensée qu'elle aurait pu se péter le nez contre le bitume la fit sourire pleinement. C'était un sourire très curieux qu'elle montrait là. Ce genre de sourire qu'on lançait à ses amis quand on s'apprêtait à vomir au-dessus de la cuvette d'une boîte de nuit bondée. Ce genre de sourire qui apaisait votre souffrance pour un instant.

Elle retira maladroitement son sweat-shirt, grogna à l'instant où son coude lui envoya une décharge douloureuse, mit en boule son vêtement et le colla contre ses narines. Cela ne stoppa rien du tout mais lui évita de tacher la moquette quand elle posa les pieds dans le couloir de l'entrée.

Elle tendit l'oreille mais ne perçut rien, elle supposa que sa mère devait être endormie.

Sa traversée se fit à l'aveuglette totale car, dans son empressement précédent, elle avait remarqué que son portable était définitivement fichu.

" Putain de technologie de merde ", avait-elle maugréée en imitant Jihyo.

Elle tituba bêtement.

Tâtonna les murs, les meubles, manqua de faire tomber un tableau et parvint enfin à appuyer sur la lumière de la cuisine. Le jaune pâle mit plusieurs instant à bien éclairer la pièce et elle regretta son ancien engouement pour ces ampoules plus économiques et écologiques.

PSYCHOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant