Chapitre 17

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Dimanche matin.

Je suis chez mes parents, au fond de mon lit, devant mon ordinateur. J'ai pas envie de sortir aujourd'hui, j'ai juste envie de profiter de calme. Hier, j'ai eu une journée très chargée, des demandes de visites à la dernière minute que je ne pouvais décliner et que j'avais vraiment pas prévu, je suis restée tard au bureau. C'est mon père qui m'a dit de venir à la maison, j'ai pas refusé, j'étais vraiment crevée. 

Alors que je suis tranquillement en train de regarder ma série, j'entends mon portable sonner. Je ronchonne en le prenant, ce n'est qu'un message. Je le lis, il vient d'Eden, il souhaite me voir et savoir si je suis chez moi. Je réponds rapidement que je ne suis pas à la maison, pose mon portable et me reconcentre sur mon épisode. J'ai pas du tout envie de bouger de chez mes parents, jusqu'à ce soir. 

Une réponse arrive rapidement, je regarde mon portable, il vient d'Eden, encore. Il souhaite vraiment me voir, je soupire et l'appelle. Et sans le moindre étonnement, il me réponds rapidement. 

-Salut Zoé.

-Salut Eden. Pourquoi tu insistes pour me voir ? C'est dimanche, je suis crevée et, si je dis que je ne suis pas dispo, c'est que je ne le suis pas.

-J'ai vraiment besoin de te voir. Je sais que ça frise le harcèlement, mais s'il te plaît, vient me voir.

-On est pas encore au harcèlement. Et envoie ton adresse, je viens sinon tu vas pas arrêter de me faire chier.

-Merci.

Je raccroche et me lève en fermant mon ordinateur, je reçois l'adresse quand je me dirige vers ma penderie. C'est dans un coin un peu reculé de New-York, quartier sud. Je lance mon portable sur mon lit et vais chercher une tenue, je sors un short en jean, un débardeur tout simple, mes sous-vêtements et prends mes baskets en toile. Je file dans ma salle de bains et je me change en quatrième vitesse, pas besoin de mettre trop de temps. Je mets déo, parfum, mes chaussures et sors de ma chambre après avoir pris mon sac à main.

Je croise ma mère en descendant, elle est sur le canapé. Elle sourit en me voyant et vient vers moi.

-Bah alors, tu sors ? Je croyais que tu voulais profiter de ton dimanche pour dormir et regarder tes séries.

-Je le croyais aussi, mais un ami m'a appelé, alors je vais le voir.

-"Le" ? 

-Maman, je suis grande et je suis amie avec beaucoup de personnes.

-Je sais. Fais juste attention à toi. On sait jamais. 

-Oui maman.

Je lui fais un bisou sur la joue et file, ma mère rigole. Je lui fais un coucou quand j'entre dans l'ascenseur, elle m'envoie un baiser. J'adore ma mère. Je reprends mon portable que j'ai glissé dans mon sac avant de partir et tape l'adresse sur mon GPS. 

Une fois dans le garage, je prends la clé de ma voiture et m'installe, pour une fois, c'est moi qui conduit. J'ai le permis depuis des années mais je n'ai pas la patience de conduire en semaine ou quand j'ai de longue distances à faire. Je préfère prendre le train, l'avion ou bien me faire conduire. Après, je suis bonne conductrice, je tiens à mon permis. 

Enfin, je pose mon portable à l'endroit prévu, lance le GPS, je ne connais pas du tout l'endroit qu'il m'a indiqué, et je démarre. La route est assez fluide jusqu'à ma destination, je trouve un parking, me gare et me dirige tranquillement l'adresse. J'arrive devant un bel immeuble, ils sont récent, ils ont été construit il y a cinq ans.

Je cherche le nom d'Eden et sonne à l'interphone. Il réponds rapidement et ouvre la porte en m'indiquant son étage, cinquième. Je vois l'ascenseur dans la cage d'escalier, je n'hésite pas une seconde et l'appelle, hors de question de monter tout ça à pieds. 

L'ascenseur s'arrête au cinquième, je sors de la cabine et cherche l'appartement d'Eden. C'est la porte de gauche, j'ai pas le temps de toquer qu'il vient ouvrir. 

-Salut Zoé, ça fait plaisir de te voir.

-Pareil. Mais je me demande vraiment pourquoi tu m'as fait me déplacer un dimanche.

-Entre, je vais t'expliquer.

-Tu vas pas faire de connerie hein ?

-Non, bien sûr que non.

Eden se décale, j'entre chez lui. Nous entrons directement dans le salon, il est très beau et propre. La décoration est vraiment simpliste, j'aime bien. Eden ferme la porte d'entrée, je ne l'entends pas tournée la clé, ça me rassure. Il vient à ma hauteur, je le regarde en souriant.

-Il a l'air cosy ton appartement. 

-Il l'est. Je l'aime beaucoup.

-J'imagine bien.

-Installe-toi. Je vais chercher à boire.

-OK.

Je vais m'asseoir sur le canapé, il est très confortable. Je pose mon sac sur le côté et envoie un SMS à Ame, pour lui dire que je suis chez Eden et je lui donne l'adresse. Elle sait que si elle n'a pas de nouvelles demain à deux heures, elle doit essayer de m'appeler chez moi, sur mon portable et au boulot avant d'appeler la police. On fait ça depuis des années, ça nous évite bien des galères. 

Eden finit par revenir pile quand je ferme mon sac, il a plateau dans les mains. Il le pose sur la table, je vois deux bouteilles de bières fermées et d'eau, c'est sympa.

-Prends ce qu'il te plaît.

-Merci.

Je prends une une bouteille d'eau, l'ouvre, la vide dans un verre et boit tranquillement pendant qu'il s'installe et décapsule une bière. Je pose mon verre et me tourne vers lui, il y a quand même une question qui me trotte dans la tête.

-Alors pourquoi tu m'as invité ici ?

-Pour te parler de vendredi soir.

-Du baiser ? Mais c'était rien, une envie débile.

-Vraiment une idée débile ? Tu semblais y prendre beaucoup de plaisir pourtant.

-Eden, j'étais crevée, je ne sais pas ce que je faisais. Je te jure que j'ai regretté après. Tellement que j'ai du appeler ma meilleure amie pour ne pas me flageller.

-Zoé, il y a un truc que j'ai appris quand les femmes embrassaient comme ça, surtout en couple, c'est qu'elles en avaient envie. Il ce peut que tu ai regretté, mais au fond de toi, quand même, t'as ressenti du plaisir.

-Je ne vais pas te mentir, oui, j'ai pris du plaisir à t'embrasser. Mais Eden, n'oublie pas que je suis en couple. J'ai regretté ce baiser.

-D'accord. C'est tout ce que je voulais savoir.

Eden regarde sa bouteille, je sens qu'il est déçu de ce que je viens de dire.

-Eden, comprends moi. J'aime Caleb, je n'ai pas envie de le trahir plus que ça. Je tiens à toi, mais je préfère qu'on reste simples amis.

-Je comprends.

Je prends la main de mon ami, il lève les yeux vers moi et me sourit. Je sens qu'il est sincère, ça me rassure.

Erreur FataleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant