Chapitre 4 : Fugue

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Coucou, voici la suite. Bonne lecture.

~   ~   ~

Mes parents sont couchés depuis maintenant une heure et j'entends mon père ronfler à l'autre bout du couloir.

C'est le moment. Je sors de mon lit. Je m'habille avec des vêtements confortables et pratiques pour bouger. Je sors de sous mon lit mon sac à dos d'où je pioche une feuille que je pose sur mon lit. Je sors silencieusement de ma chambre pour me diriger vers la cuisine. Je passe devant la chambre de mes parents. Tout à coup le parquet se met à grincer sous mes pieds. Je grimace, m'arrête et tends l'oreille. C'est alors que j'entends une voie :

« Sophia c'est toi ? Questionne ma mère.

- Oui maman j'ai soif, je voulais donc aller boire à la cuisine, lui répondis-je en sueur

- Tu as besoin d'aide ? me demande-t-elle gentiment.

- Non, c'est bon, merci. Je suis désolée de t'avoir réveillée, fis-je, priant tous les dieux existants ou non, pour qu'elle ne décide pas de se lever quand même.

- Ce n'est pas grave. Retourne vite te coucher après mon ange.

- Oui maman. Bonne nuit.

- Bonne nuit ma puce ».

Je soupirais de soulagement quand je compris qu'elle n'avait pas l'intention de se lever. Je n'avais pas vraiment envie qu'elle me voie habiller un sac sur le dos prête à fuir. Parce que oui, c'est ce que je suis en train de faire. Je fugue de chez moi à dix ans alors que dans ma vie précédente je n'ai même jamais fait le mur. Mais je n'ai pas le choix.

J'entre dans la cuisine et ouvre la réserve. Je prends les boîtes de conserve que je trouve et fouille un peu dans le frigo. Je ne prends que le strict nécessaire. Je ne veux pas embêter mes parents à cause de toute cette histoire.

Puis je vais dans le bureau de mon père. J'avance jusqu'à la grande photo qui nous représente tous les trois et la décroche du mur en m'aidant d'une chaise. Une cache apparaît alors. Mince, un code. J'essaye différentes possibilités sans succès. Ce qui me frustre au plus haut point et me fait paniquer. J'ai peur que quelqu'un finisse par s'en rendre compte. Puis me vient une idée. Je teste alors ma date de naissance. Le coffre s'ouvre. Bingo. Je prends un peu d'argent qui se trouve dans le coffre, puis le referme et replace la photo à sa place.

Ensuite, j'ouvre la fenêtre et saute dehors en remerciant le ciel d'avoir une maison plein pied.

Je me dirige vers l'école. Heureusement la porte reste toujours ouverte, personne ne craint les voleurs et puis de toute façon il n'y a pas grand-chose à voler ici. Mais je ne me gène pas pour me servir dans les cartes qui sont rangées dans la réserve. J'en prend plusieurs, priant pour que je sois capable d'en lire au moins une.

Je vais ensuite à la bibliothèque, elle aussi ouverte. Je vole quelques ouvrages utiles à la survie en mer comme sur terre. Je prend également un livre d'astronomie pour mieux m'orienter grâce aux étoiles ainsi qu'un livre de météorologie. Je les avaient tous repérés auparavant pour ne pas avoir à les chercher au moment du départ. Par chance se sont des ouvrages très complets. Le village est peut-être fermé au monde mais il faut bien avouer qu'ils sont bien renseignés, je me demande comment il font d'ailleurs.

Après avoir fini tous ces petits cambriolages, je vais dans le pré où se trouve le cheval du premier voyageur que j'ai vu en dix ans d'existence ici. Je suis vraiment navré pour lui mais il va devoir rentrer chez lui à pied.

J'arrive avec beaucoup de peine à sceller ma monture, car je suis un peu petite par rapport à elle. Finalement, j'y arrive et grimpe sur le dos du cheval. Je le lance directement au galop, consciente que ça risque de réveiller les villageois, mais bon tant pis, je suis un peu pressé et puis je me fiche bien de leur sommeil, ils auront qu'à faire la sieste, ils ont que ça à faire de toute façon, ils sont tous retraités.

Je me retourne une dernière fois vers le lieu qui m'a vu naître une deuxième fois et repense à ce bout de papier sur mon lit. La seule chose que j'ai laissé à mes parents, une lettre.

Cher papa, chère maman,

Je suis désolée de partir comme une voleuse de la maison alors que je suis encore si jeune, mais je n'ai pas le choix. Je dois accomplir une tâche qui me tient à cœur. Je dois sauver ces personnes qui comptent pour moi, même si je ne les ai jamais rencontrées. Ils apporteront à ce monde beaucoup de joie, mais si je les laisse souffrir le monde n'en sera que plus triste et moi aussi. Je ne veux pas les voir anéantis par la tristesse ou la culpabilité, rien que de savoir que ça pourrait arriver me fait me sentir mal. Je sais que vous avez du mal à comprendre et que ce que je suis en train de vous dire n'a aucun sens. Mais maman, je suis ton conseil. J'ai choisi de changer cette histoire. Je refuse de rester les bras croisés alors que je connais une partie du futur.

Je n'oublierai jamais tout ce que vous avez fait pour moi. Merci pour tout l'amour que vous me portez.

Je vous aime,

Sophia.

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J'adore cette fille elle pas froid aux yeux.

Vous avez aimer ?

Le prochain chapitre vendredi. Bonne semaine à tout le monde.

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