Chapitre 16

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SHELBY


Je ressasse sans cesse le marché que j'ai proposé hier soir à Ash. Et je regrette amèrement. Si jamais ça foire, j'ai promis de le laisser tranquille, mais c'est une promesse que je ne suis pas sure de tenir. Non, rectification, c'est une promesse que je ne pourrais PAS tenir ! Dans quoi je me suis encore fourrée ? Avec un peu de chance, il a oublié cette conversation et ce deal stupide...

En ce dimanche après-midi, on a décidé avec les filles de se faire une virée au parc national de Saguaro. Une bonne randonnée nous fera le plus grand bien. Surtout à certaine, qui ont trop bu hier soir. De plus, les touristes ont déserté les lieux depuis que ce mois de décembre a débuté, ce qui rend l'endroit encore plus agréable.

Le sentier que l'on empreinte est entouré de Saguaro, d'où son nom, mais également d'autre cactus en tout genre. La vue est vaste et on peux voir les montagnes qui bordent Tucson au loin. C'est vraiment magnifique. Je ne changerai de région pour rien au monde. Le climat est idéal, mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne fait pas chaud toute l'année. A cette époque, le thermomètre avoisine les dix-sept degrés.

Lexie a pris son carnet de dessin et ses crayons. Elle ne peut s'empêcher de dessiner un cactus à chaque fois qu'on vient. Selon elle, aucun ne se ressemble, ils sont tous uniques. Je ne m'y connais pas en la matière donc je me contente d'écouter.

D'ailleurs, ça me fait penser à cette exposition que Lexie devait aller voir cette semaine.

- C'était comment cette exposition sur machin truc ? demandé-je.

- Cool.

Cool ? Après tout le discours qu'elle m'a fait sur son idole, dont j'ai totalement oublié le nom d'ailleurs, c'est tout ce qu'elle trouve à dire ?

- Ça s'est de l'explication ! dit Colleen.

- C'était intéressant, j'ai adoré... C'est juste qu'Ethan était un peu absent. Il a reçu un appel pile au moment où on est rentré et m'a complètement oublié.

- Et tu lui as dit que ce n'était pas poli, j'imagine ? interviens Josie.

- Non.. J'ai fait l'expo seule. En fait, je me rends compte, qu'à part l'art, on n'a pas grand chose en commun.

Elle s'arrête sur le sentier et s'accroupit pour prendre son matériel de dessin. Je suis assez étonnée car elle ne m'en a jamais parlé. Selon moi, tout se passait bien entre eux. Aucun nuage à l'horizon. Ils s'entendent tellement bien. Il faut dire que je n'ai pas été une très bonne amie ces temps-ci...

- Ça ne fais pas si longtemps que vous sortez ensemble, laissez-vous du temps, l'a rassuré-je, tu devrais lui en parler, lui dire ce que tu ressens.

- Je t'assure que je ne me trompe pas. A chaque fois qu'on se voit, on parle de tout ce qui touche à l'art. Alors vous savez que j'adore parler dessin pendant des heures, mais pas que. Et j'ai bien essayé de détourner le sujet, et même en parlant de son grand-oncle qui habite à l'autre bout du monde, ça nous ramène à ça.

- Si tu veux un conseil d'une célibataire endurcie, quitte-le, être seule, c'est l'éclate,

conseille Colleen.

- Colleen ! crié-je en cœur avec Josie.

La délicatesse et elle, ça fait deux. « C'est justement parce que tu es une célibataire endurcie, qu'il ne faut pas écouter tes conseils », j'ai envie de lui dire.

- Elle a raison, répond Lexie en commençant à dessiner, je vais le quitter. C'est vrai quoi, ça ne mènera nul part, je le sais. Et je ne me trompe jamais.

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