Remember us

Chapitre 20

SHELBY

Le parc de Glaston n'est pas très grand, mais le paysage est remarquable. Ses petites allées orangées sont bordées de cactus et de palmier majestueux. Il n'y a pas de coin d'herbe, ici comme dans tous l'Arizona, le sol y est désertique. Il y a quelques bancs, mais ils sont vite pris d'assaut. Quand nous étions au lycée, on avait pour habitude d'étendre une grande couverture près du point d'eau qui borde le parc.

C'est ici que je me retrouve aujourd'hui, avec Ashton. Je voulais profiter du fait d'être tous les deux dans l'endroit où nous avions grandi pour passer du temps ensemble. Le début de mois a été très chargé, entre les cours et la reprise des entraînements pour lui, on n'a pas eu l'occasion de se voir beaucoup.

Il y a un grand soleil et la température est plutôt douce. J'ai installé une couverture, comme autrefois, près de l'eau. Ash n'a pas tardé à me rejoindre avec du soda et un paquet de bonbons en main. Des Twizzlers à la fraise.

- Mes préférés, je m'enthousiasme.

- Un truc que je n'ai pas oublié, tu vois. T'as toujours été fan de ses trucs-là, commente-t-il l'air dégoûté.

Il a toujours détesté ces bonbons disant qu'ils avaient un goût de médicaments. Certes, le goût de fraise est chimique, mais j'en ai toujours raffolé. Déjà petite, je faisais une crise dans le magasin pour que mes parents m'en achètent. Avec le temps, j'ai diminué ma consommation comprenant que le sucre n'était pas forcément bon pour mes fesses.

J'ouvre le paquet et en mets aussitôt un dans ma bouche.

- Tu te souviens quand on passait tous nos étés ici ?

- Oui, le dernier dont je me rappelle, c'est avant ma dernière année. On venait avec Josh, Tyler, Lexie et il y avait cette fille aussi...

- Barbara.

- Voilà, Barbara. Je crois qu'elle craquait sur Josh.

- C'était la bonne époque quand on y repense. Aucune responsabilité, insouciant, notre seul problème, c'était de savoir comment on allait réussir à faire le mur.

- Oh oui et avec ma mère sur le dos, j'étais toujours le dernier à arriver.

On attendait bien souvent pas loin d'une heure avant qu'il ne nous rejoigne. Judith l'avait déjà surpris en train de partir en douce donc, elle attendait d'être sûre qu'il soit bien endormi pour en faire de même. C'est une mère très protectrice. J'aurais aimé en avoir autant...

- J'imagine que ta mère te manque beaucoup.

- Oui, finis-je par dire, prise au dépourvu. Tous les jours. J'aurais aimé qu'elle soit là pour chaque moment important de ma vie, la remise des diplômes au lycée, mon bal de promo... Ou quand on a eu l'accident... Elle était toujours de bon conseil.

- Foutu cancer !

- Comme tu dis ouais... Heureusement que je t'avais toi, t'as toujours eu les mots justes.

- Tu était très bien entouré, ton frère, ton père, ma mère aussi.

- Mon père essayait de garder la tête froide pour ses enfants, mais dès qu'il était seul je l'entendais pleurer. Et Ty, il passait encore plus de temps enfermé dans sa chambre. T'as mère... ben c'est ta mère quoi ! Toujours aux petits soins, parfois trop.

J'ai beau adoré Judith, à cette période de ma vie, elle a été d'une grande aide, mais un peu trop collante. J'avais beau n'avoir que onze ans, j'avais besoin d'espace et d'air.

- Elle te considère comme sa fille, au point que des fois elle oublie qu'elle a un fils aussi.

- T'exagères là !