Chapitre Vingt-deux

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Cette histoire possédant neuf personnages principaux, je conçois qu'il peut être parfois compliqué de s'y retrouver. C'est pourquoi vous trouverez, à chaque début de chapitre, un bref rappel des personnages principaux qui apparaissent dans ce chapitre.

Izaya : Princesse de Saïr / humaine / 19 ans / pronom elle

Arendiel : Valet d'Izaya / demi-elfe / 18 ans / pronom il

Auryan : Ex libraire / humaine / 24 ans / pronoms elle / iel / il et accords féminins 

Auryan 

Auryan replia maladroitement la lettre. Ses doigts tremblaient tandis qu'elle la posa sur son bureau avant de soupirer. Elle regarda par sa fenêtre. Au loin, elle pouvait apercevoir la tour de l'Académie, là où les intrigues et mystères abordés par Izaya s'emmêlaient. La lettre était d'elle, et son contenu n'était pas réellement rassurant. Izaya semblait avoir fait beaucoup de progrès, mais...

Quelque chose se tramait. « Je n'en suis pas certaine, avait écrit la princesse, mais des murmures circulent à propos de quelque chose d'inquiétant. Et pour que les mages soient inquiets, Auryan, c'est que c'est une menace à prendre au sérieux. » Izaya l'avait ensuite prévenue qu'elle la tiendrait au courant. Mais la nervosité agitait tant les entrailles d'Auryan qu'elle ne tenait plus en place. Elle fit les cent pas dans sa chambre, foulant de ses pieds nus le parquet soigneusement lustré.

Elle replaça les couvertures aux quatre coins de son lit et tapota son oreiller, avant d'ajuster les draps. Elle agita ensuite ses doigts contre le rebord de fenêtre et observa les quelques grains de poussière virevoltant dans les faibles rayons de lumière. Le soleil ne s'était pas encore tout à fait levé, baignant la capitale dans de jolis tons orangés. C'est un décor qui, a priori, n'annonçait même pas l'ombre de quoique ce soit de menaçant. De quoi pouvait-il s'agir, enfin ? La paix régnait sur Yrmid depuis des millénaires et les Divinités veillaient à ce qu'elle soit maintenue. Aucune tension ne pourrait faire éclater de troisième Grande Guerre, alors quoi ? Qu'est-ce qui pouvait provoquer ces rumeurs angoissantes ? Auryan n'allait certainement pas attendre la prochaine lettre pour le découvrir. Mais plus elle réfléchissait, moins elle semblait près du but.

Elle n'avait même pas remarqué qu'Arendiel était entré dans la pièce, l'avait saluée, et avait déplié la lettre pour la lire à son tour. Ce n'est que lorsqu'il la lui présenta sous son nez qu'elle lui accorda son attention.

— Cette menace dont elle parle, tu sais de quoi il pourrait s'agir ?

— Non, Arendiel, j'y réfléchis depuis tout à l'heure mais rien ne vient. Rien n'a été une menace pour Yrmid depuis... Je ne pourrais même pas te le dire ! Depuis bien longtemps !

— Allons, tout de suite les grands mots. Il ne s'agit peut-être pas de quelque chose qui menace tout Yrmid, comme tu le dis. C'est peut-être plus spécifique. Si ça inquiète les mages, c'est que c'est sûrement un problème qui concerne uniquement les mages, déduisit le demi-elfe en prenant place dans le fauteuil devant le bureau.

Il bailla en plaçant sa main devant sa bouche et reposa la lettre sur la table, puis s'appuya sur l'accoudoir comme si de rien n'était. A ce moment-là, tout chez lui agaça Auryan. Sa capacité à paraître si calme, alors qu'elle ne tenait plus en place, ne faisait qu'attiser son agitation.

— Sortons, proposa-t-elle.

— Pour ?

— En apprendre plus sur ces rumeurs, précisa-t-elle tout en enfilant ses bottes prestement.

Elle avait quelqu'un en tête. Quelqu'un qui serait susceptible d'en savoir plus. Mais elle aimerait trouver quelqu'un d'autre, si cela lui était possible.

Chroniques des Neufs - T1 MorsiriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant