Chroniques des Neufs - T1 Morsiria

Chapitre Quatre

Cette histoire possédant neuf personnages principaux, je conçois qu'il peut être parfois compliqué de s'y retrouver. C'est pourquoi vous trouverez, à chaque début de chapitre, un bref rappel des personnages principaux qui apparaissent dans ce chapitre.

Izaya : Princesse de Saïr / humaine / 19 ans / pronom elle

Arendiel : Valet d'Izaya / demi-elfe / 18 ans / pronom il

Cassandra : Chevalière royale pour l'armée de Saïr / humaine / 21 ans / pronom elle

Izaya

Il avait fallu environ deux heures à Cassandra pour rejoindre Izaya et Arendiel au bord de la forêt. Izaya voyait à la tête de son valet qu'il était extrêmement difficile pour lui de se retenir de se plaindre, ce qui fit intérieurement sourire la princesse.

Cassandra leur tendit des habits simples, usés, ternes : tout ce qu'ils n'avaient pas l'habitude de porter. Ce n'est pas comme s'ils avaient le choix. Izaya eut une grimace de dégoût en constatant que les vêtements qu'elle devrait porter n'avait rien de féminin. Elle n'objecta pas et se retourna pour se changer le plus vite possible. Les vêtements étaient au moins à sa taille, c'était là le seul point positif. Rapidement, elle enfila des braies, une chemise, par-dessus laquelle elle s'habilla d'une tunique qu'elle serra à la taille à l'aide d'un simple cordon. Enfin, elle attacha sa pélerine et enfila ses propres bottes qui étaient suffisamment classiques pour rester discrètes. Lorsqu'elle eut terminé, elle rangea ses anciens vêtements dans son sac et stoppa son geste lorsqu'elle vit ses mains.

Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il s'était passé auparavant. Elle ne se souvenait que des émotions ressenties : une peur effroyable, mais surtout une colère immense. La peur de mourir, alors qu'elle venait tout juste de quitter le castel — ce dont elle avait rêvé pendant des années — l'avait rendue furieuse. Et ses réflexes avaient fait le reste. Il y avait eu une lumière aveuglante, qui semblait avoir brûlé le visage de son agresseur. Elle avait blessé quelqu'un.

Elle aurait pu tuer quelqu'un.

Les réflexions d'Arendiel la sortirent de ses pensées négatives.

— Je ne ressemble à rien ! C'est beaucoup trop grand ! Comment je suis supposé mettre ma silhouette en valeur ainsi ? râla-t-il.

— Je suis vraiment désolée, c'est tout ce que j'ai trouvé... s'excusa aussitôt Cassandra.

— Ne le soyez pas, expliqua Izaya, il faut bien qu'il s'habitue aux situations inconfortables maintenant que nous sommes des fugitifs. Tu t'en remettras, Aren, termina-t-elle avec un sourire pour le concerné.

Il leva les yeux au ciel et grommela quelque chose d'incompréhensible. Il couvrit le dessus de sa tête avec sa capuche et remit son sac en place. Il s'apprêta à monter à cheval mais Cassandra l'avertit.

— Attendez, il ne faut pas que l'on me voie rentrer en ville accompagnée. On me posera des questions auxquelles je ne pourrai pas répondre. J'aimerais partir devant, avant que mon absence ne soit remarquée. Vous pourriez partir un peu après moi, mais à pied. Il y a plusieurs auberges, vous pourrez y séjourner. Ça ne vous dérange pas ? Euh... Il vous faut de l'argent ?

— J'espère que tout se passera bien, répondit Izaya. Et merci, mais nous avons ce qu'il faut. Nous reverrons-nous, Cassandra ?

— Je ne peux pas vous l'assurer, hésita-t-elle. Si jamais vous avez besoin de moi, vous pouvez m'écrire. J'habite à la caserne, précisa-t-elle.

— Au revoir, dans ce cas. Merci pour tout, répondit Izaya.

Cassandra leur dit au revoir à son tour et s'en alla. Izaya et Arendiel l'observèrent s'éloigner et se mirent eux-mêmes en route, à pied ; cela ne semblait pas réjouir Arendiel.