Chroniques des Neufs - T1 Morsiria

Chapitre Vingt-cinq

Je prends une pause dans la publication de Chroniques des Neufs. Ne vous en faites pas, je reviendrai vite avec le chapitre 26 mercredi 12 mai, soit dans un mois. En revanche, je vous laisse avec un croquis réalisé rapidement illustrant une scène de ce chapitre, que vous trouverez à la fin. Bonne lecture ! 

- Trigger Warning : tentative de suicide -

Cette histoire possédant neuf personnages principaux, je conçois qu'il peut être parfois compliqué de s'y retrouver. C'est pourquoi vous trouverez, à chaque début de chapitre, un bref rappel des personnages principaux qui apparaissent dans ce chapitre.

Arendiel : Valet d'Izaya / demi-elfe / 18 ans / pronom il

Cassandra : Chevalière royale pour l'armée de Saïr / humaine / 21 ans / pronom elle

Beollán : Scripteur / humain / 19 ans / pronom il

Auryan : Ex libraire / humaine / 24 ans / pronoms elle / iel / il et accords féminins 

Arendiel

C'était une de ces rares après-midi durant lesquelles Arendiel pouvait profiter de la chambre pour lui tout seul. Cassandra n'était pas encore rentrée de mission, et Auryan était partie se promener en ville.

Beollán occupait la chambre voisine, mais il était assez occupé, ces derniers jours. Arendiel ne voulait pas l'embêter, et, de plus, il avait l'impression de s'embarrasser à chaque fois qu'il restait seul avec lui.

Mais se prélasser ainsi lui convenait très bien. Il avait enfin un peu de temps pour prendre soin de lui sans avoir à subir les jugements extérieurs. Tout le monde semblait être d'accord pour dire qu'il en faisait toujours trop. Il ne comprenait pas. On ne pouvait jamais trop se préoccuper de son apparence, si ? C'est la première chose qu'il présentait aux autres, après tout. C'est l'apparence que l'on voit d'abord. Et c'est cela qui détermine le premier jugement que l'autre se fait de vous. Cet impitoyable jugement, qui décide de si nous sommes suffisamment intéressants, si faire notre connaissance en vaut la peine. C'est elle qui inspire la confiance, la méfiance, l'attirance, le dégoût. Tellement de choses se jouaient autour de l'apparence : et Arendiel voulait être le maître du jeu.

Il détacha son chignon et ses cheveux tombèrent élégamment jusqu'au bas de son dos. Il les rassembla délicatement par-dessus son épaule et les brossa soigneusement. Il ferma les yeux, apprécia ce bref moment d'intimité avec lui-même. Il était tout particulièrement fier de sa chevelure. Ses cheveux naturellement blancs ne laissaient pas les regards indifférents. Il les attachait souvent pour des raisons pratiques, mais il avait bien conscience que tout le potentiel de son charme se libérait seulement une fois qu'ils tombaient librement en cascade dans son dos. Quelques fois, il les coiffait, tressant quelques mèches, y glissant des fleurs. Mais ça, c'était pour les grandes occasions.

Il soupira en pensant à son ancienne garde-robe. Même sa tenue de valet, qu'il avait toujours trouvé trop fade, lui manquait. Il avait l'impression de porter des haillons et ça l'insupportait. Ce genre de choses, plutôt que de le mettre en valeur, cachait son éclat. Comment briller si notre lumière ne parvient pas aux yeux des autres ?

Heureusement, son visage, lui, n'était jamais caché. C'est bien tout ce qui lui restait. Il savait que son regard fascinait, captivait, et apparemment, il n'avait besoin d'aucun bel accoutrement pour continuer de jouer de ses charmes. Il suffisait de repenser à Stedd, de l'autre soir. Il serra la mâchoire et brossa ses cheveux avec plus d'attention.