Chroniques des Neufs - T1 Morsiria

Chapitre Deux

Cette histoire possédant neuf personnages principaux, je conçois qu'il peut être parfois compliqué de s'y retrouver. C'est pourquoi vous trouverez, à chaque début de chapitre, un bref rappel des personnages principaux qui apparaissent dans ce chapitre.

Izaya : Princesse de Saïr / humaine / 19 ans / pronom elle

Arendiel : Valet d'Izaya / demi-elfe / 18 ans / pronom il

Cassandra : Chevalière royale pour l'armée de Saïr / humaine / 21 ans / pronom elle

Cassandra

La journée avait de toute façon mal commencé pour Cassandra. Elle avait trébuché sur une racine lors de sa course matinale et s'était foulé la cheville. Ensuite, lors de son entraînement habituel, elle avait réalisé que son épée avait disparu. Son épée. Après une courte enquête, elle finit par la retrouver entre les mains d'une nouvelle recrue. Ne laissant rien paraître de son agacement, elle lui avait gentiment expliqué que les armes d'entraînement étaient disposées à gauche, et non à droite de l'entrée de la réserve. Puis on lui avait assigné une mission de dernière minute, pour laquelle elle eut à peine le temps de se préparer. Les éclaireurs avaient été envoyés pour une affaire urgente, et Cassandra devait donc accomplir le travail qu'ils étaient supposés faire.

Un camp de pillards avait apparemment été monté dans la forêt à l'ouest du château. Cassandra devait simplement le trouver, noter sa taille, le nombre potentiel de bandits s'y trouvant, puis revenir.

L'effectif de l'armée avait été tellement réduit que le commandant n'avait trouvé personne de plus habilité que Cassandra pour effectuer ce genre de mission demandant une assez grande discrétion. Ce qu'elle avait l'habitude de faire, c'était de taper et cogner tout ce qui bouge, aussi était-elle vraiment déçue du travail dont on l'avait chargée.

Mais les ordres sont des ordres, et ça ne servait à rien de les discuter : Cassandra l'avait assimilé dès son premier jour dans l'armée. En début d'après-midi, elle sella sa jument Prima, enfila son armure, attacha son bouclier et son fourreau puis partit en direction des bois. Les indications étaient assez floues, et après deux heures de voyage, elle réalisa qu'elle était perdue.

Elle s'apprêtait à faire demi-tour, espérant retrouver le château, lorsqu'elle entendit, au loin, une douce mélodie. Elle ne fut pas chantonnée longtemps, mais ça lui avait suffi pour savoir quelle direction prendre.

Après une ou deux minutes de trot, la chevalière arriva dans une immense clairière. Cette clairière n'aurait pas été si particulière sans la présence, en son centre, d'un castel dont Cassandra ignorait jusqu'à présent l'existence. Surprise de sa découverte, elle hésita quelques minutes avant de franchir la lisière du bois.

A qui était ce castel ? Pourquoi n'était-il pas dessiné sur les cartes de la région, surtout s'il était toujours habité ? Elle était certaine qu'il était habité : elle sentait d'ici les odeurs de cuisine et le chant n'avait pas pu venir de nulle part.

Il ne lui arrivait jamais ce genre de choses : ses missions étaient d'ordinaire toujours prévisibles, et ses journées, marquées d'une implacable routine, ne lui laissaient jamais de quoi s'étonner. Elle fut emprise d'une rare curiosité et fit claquer sa langue contre son palais pour faire avancer sa monture, se laissant guider par une volonté incertaine. Elle s'approcha d'une tour circulaire et en pierre immense, qui semblait être l'unique du castel. Il y avait quelques meurtrières alignées de bas en haut, rien d'inhabituel. Mais Cassandra fronça les sourcils en remarquant, tout en haut, une fenêtre ouverte.

Elle allait se diriger vers les portes d'entrée, mais elle vit deux visages sortir de la fenêtre et regarder dans sa direction. Elle agita ses bras dans une vaine tentative de communication.