Chapitre 1 : Première rencontre.

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Une musique calme retentit et résonne, après un grognement, je commence à grommeler. Ma main se dirige d'elle-même vers l'origine de cette musique qui agresse mes oreilles et qui me sort de mon sommeil qui est rarement aussi paisible. Plusieurs tentatives plus tard, je parviens enfin à mettre un terme à ce son atroce, mes yeux papillonnent alors pour se faire aux lueurs du jour qui passe à travers le rideau noir opaque qui n'est pas complètement fermé. Malgré la fenêtre verrouillée, je perçois le bruit de la ville, des klaxons et des cris de personnes insatisfaites de la circulation. Encore une semaine qui démarre dans la joie et la bonne humeur. Je tente de me redresser mais un poids au niveau de ma taille m'en empêche. C'est alors qu'un soupir se fait entendre, bien trop grave pour qu'il vienne de moi, je tourne la tête pour voir qui se trouve à côté de moi. C'est un homme allongé sur le ventre, un homme aux cheveux ébènes qui dort sans se soucier de rien. D'abord en colère, je me rappelle finalement que cet homme fut ma conquête de la veille, surtout en voyant que je suis aussi nue que lui, encore un coup d'un soir. Qui ne m'a pas suffi d'ailleurs, comme à chaque fois. Pourtant l'alcool était censé m'apporté son soutien. J'arrive tout de même à m'extraire de cette étreinte non désirée pour sortir de mon lit. Espérant qu'il ne se réveillera pas le temps que je retrouve ma politesse et que je trouve comment le mettre dehors. Mes suppliques intérieures n'ont malheureusement pas été prises en compte, puisqu'il commence à bouger dans le lit. Je passe ma main dans mes cheveux ébouriffés par les ébats de la nuit. Une voix ensommeillée s'adresse à moi, tandis que je marche jusqu'au placard mural que j'ai fait incruster en bois.

- Bonjour, tu te lèves déjà ? Il est encore tôt.

Le ton de sa voix trahi sa fatigue, il tente de faire bonne impression. Je cherche une façon élégante de lui dire que je ne désire plus sa présence ici, que son rôle est achevé.

- Je vais être en retard au travail. Merci pour cette soirée mais je vais devoir te demander de partir maintenant.

Il se redresse vu le léger grincement que fait le lit. Je choisis dans l'armoire une jupe noire, un chemisier blanc ainsi que les sous-vêtements que je compte porter aujourd'hui.

- Tu es sérieuse ? T'as eu ce que tu voulais et tu me fous à la porte ?

Mince, je m'aperçois que j'ai encore été violente dans mes propos, comme toujours. Je frappe intérieurement pour mon manque de délicatesse.

- Non, bien sûr que non. Écoute, ne complique pas les choses s'il te plait.

- N'en dis pas plus, j'ai compris. J'étais au bar, t'avais besoin de tirer un coup, j'étais une bonne cible, tu t'es défoulée et voilà.

Si je doutais qu'il soit complètement réveillé, à présent je n'en doute plus. Voyant que je ne nie pas les faits, il s'impatiente et commence à être agacé.

- C'est bon, je me casse.

Il se lève à la hâte, récupérant ses vêtements sur le chemin de la porte de la chambre et s'habillant de manière pressée. Je soupire aux vues du tournants que prennent les évènements.

- Je ne pensais pas que tu étais comme ça. Tu as l'air parfaite mais en vérité tu ne l'es pas. Pas la peine que je t'appelle je suppose, tu trouveras forcément un autre pigeon.

- Rends moi service et sors d'ici, je ne voulais pas que cela tourne de cette façon, ok ?

Une fois habillée, il ouvre la porte de la chambre et sans prendre la peine de me saluer, il s'en va, il part en claquant ma porte d'entrée. Évidemment, la majorité des hommes acceptent mes conditions, pas d'attachement, pas de mots doux, juste du physique et ils partent le lendemain matin. Bien sûr, cela ne convient pas à tout le monde. Je vais dans la salle de bain qui se trouve à gauche de mon placard. Comme je le disais, encore une bonne journée qui s'annonce dans cette grande ville qu'est New York. Mon reflet dans le miroir me rappelle la joie que j'éprouve après chaque matin aux côtés d'un homme nouveau. Du haut de mes vingt-deux ans, je n'ai eu pour ainsi dire que deux relations sérieuses qui ont été plutôt médiocres. Je ne suis pas contre une relation sérieuse, malheureusement aucun de mes « prétendants » m'a semblé être idéal. Les plaisirs d'un soir sont alors devenus mon vice, malgré le peu de moral que cela procure, il n'en demeure pas moins que j'apprécie ce qu'ils m'apportent, c'est-à-dire l'oubli. Je me brosse les dents, puis j'entre dans la douche, lorsque j'allume l'eau, celle-ci est d'abord glacée et m'arrache un petit cri, heureusement ceci ne dure pas, les jets se réchauffent au fur et à mesure. Qu'est ce qui m'attends en ce jour béni ? Voici la question que je pose chaque jour. Eh bien chaque jour j'obtiens la même réponse, un jour sans tracas, ennuyant et je termine ma soirée au bar habituel, en fonction de mon humeur je ramène quelqu'un. Je regarde l'horloge posée sur le meuble. Oh non, il est 8h30, je vais vraiment être en retard au travail. Je termine ma douche rapidement, la serviette enroulée sur mon corps, je me maquille et me brosse les cheveux avant de passer dans ma cuisine pour allumer la machine à café afin de lancer un latte dans mon mug. J'ouvre les rideaux du salon, je trouve alors des verres de cristal posés sur la petite table en marbre en face du canapé d'angle panoramique noir et blanc. J'ai décoré cet appartement de façon moderne, le résultat peut paraître triste vu qu'il n'y a que ces deux couleurs mais je m'y sens bien. Je ramasse les verres, en plus de leurs dessous pour les mettre dans levier de la cuisine. Je me souviens de l'heure que j'ai lu dans la salle de bain, je m'empresse de retourner dans ma chambre pour m'habiller. Je vais jusqu'au second placard de ma chambre, placé près de la porte, celui-ci aussi est mural et en bois. Sauf qu'il contient ma collection de chaussures. J'opte pour une paire de talons aiguilles à lanières fines noires. Mon téléphone en main, je prends mon sac à main, ensuite je retourne à la cuisine, j'avale mon latte d'un trait à contre cœur comme l'heure ne me permet pas de le savourer comme il se doit. Je me dépêche de prendre mes clés et je sors de mon appartement à toute vitesse, en fermant bien la porte à clé. Au lieu de prendre l'ascenseur, je déboule les escaliers, en outre les trois étages, l'entrée de l'immeuble déserte, c'est ainsi chaque matin. J'aperçois d'ici ma voiture garée dans l'allée, sans doute parce que je ne n'avais aucune envie de la mettre au parking hier soir. Néanmoins il aurait bien fallu, une Maserati Granturismo, blanche en plus, ça se soigne. J'entre et la démarre, non sans soupirer d'épuisement en sachant qu'une longue journée m'attend à nouveau. Heureusement je vis dans un quartier tranquille et assez aisé, le seul bémol est que nous sommes non loin du centre-ville, où tout le monde se plaint sans cesse car le feu vert ne dure pas longtemps et qu'ils sont pressés. Cependant, c'est proche de mon travail alors je ne m'apitoie pas sur mon sort. Malgré le nombre de personnes sur la route, j'atteins le centre commercial, étrangement je suis à l'heure, c'est l'ouverture et il y a déjà pas mal de voitures garées dans le parking. Je me gare, récupère mes affaires en descendant de la voiture. Je marche lentement jusqu'au hall, puisque je réponds à des messages qui m'ont été adressés la veille. Me voici à l'entrée du magasin où je travaille. Je suis vendeuse polyvalente dans un magasin de vêtements de luxe, c'est très bien payé et j'ai l'occasion de rencontrer des personnes très célèbres surtout des hommes qui sont devenus des clients réguliers. J'aime ce boulot, parfois je me dis qu'avec tout ce que j'ai fait dans ma vie je pourrais trouver mieux mais bon cette situation me va parfaitement. En entrant je vois ma patronne, en train de ranger les rayons et de sortir les nouveautés féminines. Elle se nomme Caroline Fisher, c'est une femme très gentille, on s'entend très bien. Je tente de faire mon plus beau sourire, malgré mon visage qui doit exprimer sans peine mon épuisement. Elle n'hésite pas à m'accueillir en souriant également.

Soumets toi à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant