Cela fait à présent presque deux semaines qu'Hélène travaille au cabinet, en peu de temps elle s'est parfaitement adaptée au rythme et à mon caractère. Depuis ce que j'ai surpris de son moment privé, une idée m'est venue et je l'ai mise en pratique. Réprimer au maximum mon autorité. Le but est qu'elle revienne d'elle-même de sorte que je sois dur avec elle. Ainsi je découvrirai si elle est bien comme je le pense. Seulement, jusqu'à présent, cela n'a pas été concluant. Elle n'a pas eu un seul défaut, elle n'a rien cédé. Si ça se trouve je voyais ce que je voulais voir et cela signifie qu'elle a une emprise sur moi, ceci je ne le permettrai pas. Jamais plus. C'est dit, c'est ainsi et il n'en sera pas autrement. Quitte à ne jamais la posséder. En ce mardi matin, il est 9h15, elle m'a apporté un café et a bien attendu que je l'autorise à sortir. Tout le travail que je lui ai donné a été fait sans aucune faute. Elle a même convenu une nouvelle façon d'organiser mon emploi du temps. Il est certain qu'elle travaille de nuit et qu'elle s'applique énormément. Elle est si sérieuse, je me surpris à l'observer discrètement dans l'embrasure de la porte qui demeure ouverte la plupart du temps. Je la regarde déjeuner à son bureau, quand je n'ai pas de déjeuner d'affaire, alors que ses deux collègues lui proposent de manger en extérieur. Parfois, je la vois travailler, étudier les dossiers avec attention, le regard fixe, les jambes croisées, un air soucieux sur le visage et lorsque qu'elle finit par se lever pour ranger les dossiers classés dans la réserve qui est à l'étage en dessous, je la regarde se lever et s'éloigner. Chacun de ses gestes attirent mon attention, j'en viens à me demander si je n'ai pas perdu la raison. Me dire qu'il y a une chance pour que je ne puisse l'avoir m'est difficile à imaginer, cependant ce qui m'aide à conserver un certain espoir c'est cette lueur de désir que je lis dans ses yeux dès que nos regards se croisent. Encore un peu de patience, j'aurais bientôt mes réponses.
* * *
Je suis littéralement épuisée, bosser pour Monsieur Harris est assez éprouvant. Mais depuis quelques jours, il ne se plaint plus. Au début j'en étais étonnée puis, après mûre réflexion, j'en ai conclu qu'il n'était peut-être pas si sévère que cela. Il semble plutôt satisfait de mon travail. Je devrais en être heureuse. Alors pourquoi je me sens aussi insatisfaite ? Pendant que je continue à taper sur le clavier de l'ordi, Ali et DJ sont encore à mon bureau, assis, en train de bavarder, ce qui ne semble plus déranger monsieur Harris.
- Et tu as vu Charlie le mécanicien ?
- Oui et bien ?
- Apparemment il se tape la secrétaire du rez-de-chaussée ?
- Oh le pauvre. À ce qu'on dit, elle flashe sur J.H.
Ça explique un peu sont regard noir dès que j'arrive le matin. Je décide de participer à la discussion.
- Si elle est autant sous le charme, pourquoi ne l'invite-t-elle pas à sortir ?
Ils me fixent alors du regard, puis ils se lancent un coup d'œil rapide et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'ils se mettent à exploser de rire. DJ manque de tomber à la renverse sous l'intensité de son fou rire.
- Ah Hélène, on voit bien que tu n'es pas ici depuis longtemps. C'est à mourir de rire.
- Puis-je savoir ce qu'il y avait de drôle dans ce que j'ai dit ?
Ali essuie les larmes qui coulent au coin de ses yeux, elle se calme un peu et me lance un regard compatissant.
- Non ce n'est pas ça Hélène. Je t'explique, J.H est assez particulier, il ne sort pas avec n'importe qui. Tout ce qu'il veut, il le prend, quant à ce qu'il ne veut pas, il ne le regarde pas.
C'est ce que j'ai cru comprendre, effectivement.
- Et on peut te dire que la fille en bas ne l'intéresse pas du tout. En plus c'est une vraie vipère.
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Soumets toi à moi
Non-FictionHélène Tyler, un jeune femme qui vit dans un univers monotone et calme. John Harris, un avocat considéré comme un jeune prodige . Leur routes finiront par se croiser, ils seront alors embarqués dans une liaison passionnée et torride. Il lui fera déc...