Chapitre 10: Un ami jaloux et malin, le choix d'Hélène.

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Ma lecture terminée, je regarde l'heure, il ne devrait pas tarder. Je me regarde dans le miroir, encore une fois. J'espère que mon choix lui plaira. Mon choix c'est porté sur une robe couleur champagne à strass, dos nue, sans manches, avec une bretelle sur une épaule. Elle traine un peu au sol et elle est fendue jusqu'au haut de ma cuisse. Des chaussures ouvertes, vernis et doré, une petite montre fine en or et en diamant, un bracelet en graine de café, or et or blanc. Des boucles d'oreilles orientales, en or également, je n'ajoute pas de collier aujourd'hui. C'est suffisant selon moi. Pour le maquillage, je fais le contour de mes yeux avec de l'eyeliner noir pour accentuer la couleur de mes pupilles et je mets un peu de gloss nude sur mes lèvres, simple mais efficace. Je passe ma main dans mes cheveux que j'ai lissé et j'ai fait en sorte de leur donner un peu de volume. J'ai l'impression d'en faire trop. Je n'aime pas me faire remarquer. Seulement là c'est un ordre de mon maître. Et d'après le contrat si je suis sage, je pourrais être récompenser. Je donnerai tellement pour voir la satisfaction dans son regard qui semble souvent sévère. D'ailleurs, ce contrat, je ne sais pas encore ce qu'il représente. Mais je peux dire qu'il est assez détaillé sur ce qui m'attend. Je ne le saurais que lorsque les choses sérieuses commenceront, car je sais bien que ce n'est que le début. Je veux en voir plus, sentir plus, découvrir quel plaisir peut me donner la douleur. C'est comme si en suivant le dérapage que John a créé sur mon chemin, j'étais tombée devant une porte fermée à double tour. Elle n'attend plus qu'on l'ouvre. Mais dans le fond, quand j'y réfléchis bien, ne suis-je pas en train de faire une erreur ? Je ne le connais pas, il est peut-être dangereux. Et j'y pense seulement maintenant, alors que j'ai promis le silence total en signant le contrat. Pourtant, il y a quelque chose chez lui, qui me pousse à continuer, plus, toujours plus, jusqu'à plus soif. Non pas que j'ai quelque chose à perdre de toute façon. Il faut profiter de ce que je peux avoir. Ma réflexion est interrompue par la sonnerie de mon téléphone. C'est un message de John qui dit : « Descends, la voiture t'attend ». Je range mon téléphone dans ma pochette, je prends mes clés et je sors après avoir enfilé un manteau léger. En arrivant en bas de l'immeuble, je vois une limousine garée devant, avec un homme vêtu de noir. Il m'attend on dirait. Une limousine. John veut vraiment qu'on me remarque. L'homme m'ouvre la portière, je marche jusqu'à lui.

Mademoiselle Tyler, monsieur Harris vous attend au point de rendez-vous. Entrez. Monsieur déteste attendre.

Il a l'air heureux dis donc. On commence par dire « bonsoir » normalement.

̶- J'avais cru comprendre. Mais puis-je savoir qui vous êtes ?

- Kevin, je suis le chauffeur personnel de monsieur Harris. Je vous prie de monter s'il vous plait monsieur Harris m'a dit de faire vite.

Je lève les mains en signe d'abandon. Il n'est pas du genre coopératif apparemment.

- D'accord je monte, pas besoin de stresser. Un conseil vous devriez vous détendre de temps en temps, vous vivrez plus longtemps

Je monte dans la voiture. Il referme la portière derrière moi, il va à la place de conducteur et il démarre sans plus attendre. Une vitre de séparation m'empêche de voir le chauffeur. Pas très bavard non plus. C'est la première fois que je suis dans une limousine. C'est si grand. Voir trop grand. J'aurais apprécié que John soit là. Seulement étant assez connu, il doit avoir beaucoup de personnes à saluer. Je ne peux pas lui en vouloir. En revanche, je dois admettre que je trépigne d'impatience à l'idée de le voir avec son sourire, d'entendre sa voix si sexy. Je serre mes cuisses en mordant ma lèvre inférieure. Mon téléphone sonne à nouveau, encore Jake, je l'éteins. Il est tenace, mais je n'ai pas envie de lui parler pour l'instant. Comment je vais faire avec lui ? Je lui ai pratiquement dit que lui et moi c'était possible, alors que maintenant je sais pertinemment que ça ne l'est pas. En plus d'après le contrat, j'ai juré fidélité à John. Cela étant dit, il n'est précisé nulle part que cette fidélité sera réciproque. Il aura même le droit de me prêter à ses amis. Cette partie du contrat me déplait, je ne le cache pas, je devrai lui en parler, quand nous serons seuls. Le ralentissement de la voiture me sort de mes pensées. Il semblerait que nous sommes arrivés. La personne qui a organisé ce gala aime faire les choses en grand. Nous sommes dans un domaine immense, un grand jardin qui mène à une villa somptueuse. Entourée de lumière, on dirait que c'est un très vieux terrain qui vient d'être rénové. On se croirait au temps des bals. Tapis rouge, majordome, plus des photographes pour la presse, un voiturier, toutes ces personnes viennent d'un autre monde que le mien. Je n'ai rien à voir avec eux, ce sont tous des fils ou filles à papa, hypocrites, qui peuvent vous anéantir à coup de chèque de plusieurs millions de dollars. Le chauffeur vient m'ouvrir la portière, un homme me tend la main pour m'aider à descendre. Il y a du monde, mais vraiment beaucoup de monde. Je les remercie, Kevin ne perd pas plus de temps et il repart avec la voiture. Je me retrouve seule devant cette bande de vautours, en m'approchant de l'entrée, je jette un œil autour de moi. Malgré tout, c'est un terrain splendide. Le propriétaire doit en être fier. Un vigile m'arrête en plein milieu, d'un signe de la main, ce qui me vaut les regards remplis de jugement des personnes qui papotent non loin de moi. Vous attendez que ça hein ? Un faux pas de ma part pour avoir des ragots et de quoi rire devant les journalistes qui scrutent vos moindres faits et gestes. Ils préfèrent humilier plutôt que d'être humiliés.

Soumets toi à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant