Chapitre 20

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/!\ Attention /!\ Ce chapitre contient un passage susceptible de heurter la sensibilité de certains lecteurs  /!\

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Je revenais du travail, libre pour un long week-end de 3 jours. Les jours fériés ont du bon parfois. Simon allait passer la soirée avec ses amis, voire même la nuit. Je ne savais pas vraiment ce qu'il faisait de ses week-ends, je ne m'en mêlais pas. Tant qu'il revenait entier et en bonne santé, il pouvait faire ce qu'il voulait.
Je suis son frère après tout, pas son père. Mon rôle est de veiller sur lui, pas d'essayer de le contrôler. Je lui ai appris ce qu'il y avait à savoir sur les contacts humains, dans tous les sens du terme, pour éviter quelques problèmes. Mon frère n'est pas idiot, j'avais confiance en lui. Il pouvait être parfois un peu naïf, mais pas bête.

- Te voilà enfin, je vais être en retard.
- Désolé, j'avais des choses à finir au boulot, et une petite course à faire.
- Je m'en vais alors, j'ai besoin de respirer.
- Ça ne va pas petit frère ?
- Je viens de finir mon projet, celui sur lequel Li m'aidait. Il m'a foutu un coup au moral.
- Pourquoi ?
- Il m'avait déjà raconté des trucs moches, ses fameux contacts qui ont accepté de parler aussi. Mais ce qu'il m'a raconté aujourd'hui...
- Tu me fais peur là.
- J'ai tout imprimé, c'est dans le tiroir de ta bibliothèque. Mais... je ne te conseille pas de le lire.
- Et lui, il est où ?
- Sous la douche. Je crois que l'ambiance était trop pesante pour lui.
- Ok. Sois prudent ce soir, et reviens en taxi si tu bois.
- Comme d'habitude, je sais. Je ne vais pas rentrer avant demain de toute façon. Ne t'inquiète pas pour moi.

Il a attrapé sa veste et ouvert la porte. Je ne le voyais pas souvent dans cet état. Visiblement, je n'allais pas aimer ce que j'allais apprendre.
J'avais prévu de passer une soirée calme avec mon trésor, j'ai vite compris que ça ne serait pas le cas.
J'ai regardé mon frère sortir de l'immeuble avant d'ouvrir le tiroir de la bibliothèque. J'ai regardé le tas de feuilles un moment, me demandant si je voulais vraiment le savoir. Je ne le voulais pas, mais j'en ressentais le besoin.
Je me suis assis sur mon fauteuil en cuir blanc et j'ai commencé à lire. Mon frère n'avait pas mis de nom, il avait juste noté les premières lettres. Il y avait le S, le V, et le L.
J'ai reconnu quelques histoires que Li m'avait déjà racontées mais, plus je les lisais, plus je me sentais mal. Il disait tout ce qu'il avait vécu, tout ce qu'il avait ressenti. Je n'imaginais pas qu'il irait si loin, qu'il se livrerait totalement.
Les mots qui ont suivi ont été les pires de ma vie.

ʺÇa ne faisait que quelques jours que je me prostituais. Je ne connaissais rien des risques, j'étais naïf, presque inconscient. Je voyais bien que ce mec là était bizarre, il me faisait peur, mais je l'ai suivi. Il était plutôt calme, jusqu'à ce qu'il me frappe d'un coup de coude en plein visage. C'était un homme grand, et plutôt musclé. Son coup m'a presque assommé.
Il m'a soulevé pour m'emmener dans un vieux bâtiment dont je me souviendrais toujours.
Je me suis retrouvé dans une pièce sans fenêtre, avec 3 hommes, dont celui que j'avais suivi. Pendant des heures, ils se sont amusés avec moi. Ils me baisaient à tour de rôle, sans préparation ni protection, forçant quand ça coinçait et me frappant quand je tentais de me débattre. Ils me forçaient à les sucer en précisant de faire attention à mes dents, si je voulais les garder. J'avais tellement mal, et tellement peur. Je n'arrêtais pas de pleurer et de les supplier, mais ça les excitait encore plus.
À ce moment là, je ne m'en rendais pas compte, je l'ai compris bien trop tard.
Le premier a joui dans ma bouche et m'a forcé à avaler, le deux autres se sont dits que c'était mieux dans mon cul de pute.
Quand ils m'ont enfin lâché, je pensais que c'était fini, mais non.
Ils sont partis, me laissant enfermé dans cette pièce, recroquevillé dans mon propre sang, complètement nu. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, ni de combien de temps j'avais passé là-bas. Ils sont juste revenus, un long moment plus tard. Ils ont recommencé.
Je n'en pouvais plus, j'avais mal, j'étais épuisé, dévasté. Je ne réagissais plus sous leurs coups de bassin, ni leurs coups de poing. Le plus grand me menaçait, il voulait que je hurle, que je pleure, mais plus rien ne sortait.
Je me rappelle avoir dit faiblement qu'il n'avait qu'à me tuer. Il s'est énervé et m'a frappé pendant que son pote me prenait et que l'autre riait.
Je me suis laissé tomber, mais ça ne les a pas arrêté. Ils ont continué à me baiser jusqu'à en avoir pour leur compte et ont fini par me lâcher.
Ils ont voulu me laisser un souvenir de plus en me pissant dessus avant de partir.
J'ignore encore comment j'ai fait pour me relever et me traîner jusque chez mon père, mais je l'ai fait. J'ai fait la route à pieds. Personne ne m'aurait aidé, couvert de sang, vêtements déchirés que j'avais eu du mal à remettre.
J'avais en fait passé 16 heures dans cet enfer et, pour couronner le tout, mon père m'a frappé en me voyant rentrer sans argent.
J'ai utilisé le peu d'énergie qu'il me restait pour me faire couler un bain chaud et je me suis débrouillé tout seul pour nettoyer mes blessures. Je ne sais pas combien de temps il m'a fallu pour arrêter de pleurer.
Pour la première fois j'ai eu envie de mourir.
Je me disais qu'il valait mieux être mort.ʺ

Tout est écritOù les histoires vivent. Découvrez maintenant