Chapitre XI

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                   PDV ALEX

              
              Je regarde une énième fois les dossiers que j'ai à present entre mes mains pour être sûr que je n'hallucine pas... c'est bien réel. Bon sang, la compagnie est vraiment sur le point de perdre 10% de ses actions. Je souffle fortement, «comme un buffle» m'aurait certainement fait remarquer mon frère s'il était présent. Je frotte énergiquement de façon circulaire mon index et mon majeur sur ma tempe gauche dans le but de calmer ma migraine naissante. Il va falloir que je règle ce petit problème.

         «Ce petit! Mais c'est un énorme problème que tu as là.» Me criais-je interieurement.

           Un putain d'énorme problème, moi qui croyait faire mes preuves et prouver à mon paternel que je suis digne de prendre sa place à la tête de Grégoire Company, son bijou. Mon père y a consacré tout son temps et son amour.

             Cette entreprise est le produit d'un travail acharné avec minutie. Il a travaillé dur pour faire de cette compagnie, ce qu'elle est aujourd'hui. C'était son rêve et il avait fini par le concrétiser. Il voulait offrir une vie meilleure à sa famille, remplit d'amour, de serénité...une vie qu'il n'avait pas eu la chance d'avoir quand il était enfant. Il n'avait pas eu une fameuse enfance et adolescence comme la mienne. Entre son père qui s'était évaporé dans la nature quand il avait dix ans, comme quoi mon père était devenu un fardeau pour lui. Il était incapable de payer les factures qui entassaient, le loyer, la scolarité de son fils et ses dettes dans presque toutes les casinos de la petite ville où ils vivaient. Il était donc parti, laissant derrière lui un fils mal en point, une femme anéantie et désemparée qui a due lutter fort pour sortir du fond du gouffre avec ces nombreuses dettes et obligations qu'il avait laissées derrière lui, ça n'avait pas été un jeu d'enfant.
             Mon père était donc devenu un homme avant d'atteindre l'âge majeur. Travaillant pour aider sa mère à reduire les dettes abusives laissées par son connard de père. Tous les efforts qu'ils fournissaient n'étaient en aucun cas suffisants, ils s'étaient retrouvés de très tôt à la rue, seulement cinq mois après le départ de ce trou duc. Cinq mois de galères, d'insomnie incessante, de misères, ils n'ont pas pu survivre plus longtemps.

            Ensuite, il y eut Marc«le sauveur» selon les dires de sa mère. Il s'était retrouvé sur leur chemin quand tout allait au plus mal, alors qu'ils arpentaient les rues à la recherche d'un toit, la vie avait décidée de le mettre sur leur route pour un bien et pour un mal -un connard de sauveur de haute catégorie-. Au début, il était un homme bien, aimable ou plûtot c'était juste une première impression. Il avait pris sous ses ailes mon père et sa mère, il les avait hébergés pendant longtemps. Et durant tout ce temps, Elodie -ma grand-mère- s"était entichée de lui, confondant amour et reconnaissance. C'était en aucun cas mal sain, car il était pour elle un bouffé d'air frais, la permettant de respirer normalement à nouveau. Cependant, tous ces sentiments l'a rendue aveugle à tel point elle ne pouvait voir le vrai visage de l'homme qu'elle chérissait. Derrière ce visage d'homme attentioné, prévenant et enamouré d'elle, se cachait un enflure qui battait son fils tout en lui disant des acerbités les unes plus mordantes que les autres. Comme quoi, il était un faix pour tout le monde, un porteur de problème, qu'il lui devait tout et qu'il serait un connard tout comme son géniteur. Mais mon père a su passer outre ses commentaires incisifs... Il a dû lutter fort pour prouver à son beau père mais particulièrement à lui même qu'il n'était pas comme son père et ne serait jamais comme lui. Mon père est un homme fort, brave et impétieux. Il est mon modèle, mon idole et j'essayerais par tous les moyens de le rendre fier de moi.

                           ***
          La matinée est passée d'une lenteur exécrable. Après tous ces rencontres avec des clients exigeants à en casser les couilles, vivement que je rentre chez moi me reposer avant ce dîner redoutable. Ma nuit dernière a été mouvementé à cause d'une certaine femme aux yeux bruns, aux lèvres pulpeuses que j'ai bien envie d'écraser contre les miennes. C'est quoi ces pensées débiles? Je délire complétement.

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