Chapitre XIX

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                  PDV ALEX

-Vas-y ma belle! On se verra plus tard. J'ai un tas de travail à finir sinon le méchant loup me privera de sortie pour toujours. Avait dit Justin d'un ton moqueur.

Je savais que le brunet ne me lâcherait plus jamais avec ce surnom à présent mais ça ne me dérangeait pas pour autant. Ce qui me dérangeait par contre, c'était le geste qui suivit ces mots. Mon sourire s'effaça immédiatement au moment où je le vis embrasser la joue de ma prude et s'en aller sans même jeter un regard vers moi, comme si j'avais jamais été là.

«Comment osait-il embrasser ma petite prude? Devant moi en plus... Il a eu raison de se barrer aussi vite, sinon c'est mon poing qu'il aurait pris en pleine gueule.» Fulmunai-je interieurement.

Je m'en foutais royalement qu'il était mon ainé de plus de 4ans. Ami ou pas, frère ou pas, on ne touchait pas à ce qui m'appartenait sans ma permission. Et la petite infirmière était mienne, ma petite prude à moi. J'avais toujours été autant possessive avec mes jouets et les partager avec qui que ce soit n'avait jamais été mon délire, je vous avais déjà dit que j'étais un gosse capricieux et égoiste.
Ouais! Ce n'était pas bien et correcte de la considérer comme une chose, mais j'en avais rien à secouer de ce qui était bien ou pas, correcte ou pas quand il s'agissait de ces êtres insignifiantes. C'était pourtant bien clair et précis que je n'avais aucune estime pour ces petites natures. Et la petite prude n'était point une exeption, je n'avais nullement l'idée de me la faire bien qu'elle n'était en aucun cas hideuse, mais elle était tout juste un bon divertissement pour le moment. Je savais surtout que d'ici peu, je m'en lasserais alors, Justin pourrait se la faire, comme, quand et où il le souhaiterait. Mais pour l'instant, c'était carrément inconcevable car elle n'était rien qu'à moi et j'avais bien l'intention de le faire comprendre au brunet. Quitte à me faire passer pour le chien du jardinier, en l'empêchant de manger ce dont je ne voulais pas.

Je déposai furieusement mon regard sur la jeune femme en face de moi qui ne semblait pas du tout troubler suite au excès de tendresse du brunet, à croire qu'elle en avait l'habitude. J'ai senti la colère s'accaparer de tout mon corps au simple fait de penser que ce n'était sûrement pas la première fois qu'il l'embrassait ainsi. J'avais la rage et envie de tout péter, il fallait à tout prix que je me calme si je ne voulais pas tout casser autour de moi.

«Fait chier! Pourquoi j'avais autant la rage contre ce con de Justin pour une simple bise de rien du tout?»

J'en savais fichtrement rien, et ceci m'énervait encore plus. Au moment où ses yeux bruns froncés rentraient en contact avec les miens, j'ai pus lire tout le trouble et l'étonnement qui dansaient dans ses pupilles. Je voyais qu'elle était tout sauf ravie de s'y rendre à la plage en ma compagnie, ce qui me mettait plus en rogne. Elle se prenait pour qui celle là, il y avait tant de femmes qui rêveraient d'être à sa place pourtant elle ne réalisait pas la chance qu'elle avait. Elle était prête à supplier Justin de l'y emmener alors qu'elle était prête à refuser que je l'y conduise moi même. Ce qu'elle m'énervait cette chieuse de prude... Dans un excès de colère, je lui lança d'un ton abject et beaucoup plus amer que je ne le pensais.

-Suivez-moi!

Plus le temps de faire marche-arrière, j'avais déjà pris la direction de la porte toujours aussi furieux. Je devais montrer à cette petite prude que moi aussi, je pouvais faire chier les autres.

«Ça je crois qu'elle le savait déjà.»

Mais, je devais tout de même saisir cette occasion pour la montrer que quand je me mettais à faire chier le monde, je n'y allais jamais de main morte. Arrivé sur le perron, je me tournai pour la faire comprendre que j'étais prêt à venir la prendre par le peau du cul si elle ne se décidait pas à me suivre. Mais, elle était déja derrière moi, ses cheveux noirs coupés en carré plongeant, encadraient son beau visage angélique et innocent qui pourrait endormir n'importe quel crétin. Elle avait une démarche incertaine et semblait peu enthousiaste à l'idée de me suivre. Je plongeai alors mes prunelles dans les siennes, laissant traverser toute cette colère qui m'animait interieurement. Espérant juste qu'elle puisse lire mon petit message caché dans ce regard de mort. Ce qui en était sûrement le cas, car je la vis déglutir et avaler difficilement sa salive, mais elle ne fuyait pas mon regard pour autant. La bête avait pris du poil à ce que je vois, elle aimait si souvent fuir mon regard. Elle passa machinalement le bout de sa langue rosée sur ses lèvres ce qui me poussait instinctivement à dériver mes yeux sur ses lèvres, j'avais à présent envie de poser mes lèvres à l'endroit où elle venait de passer sa langue.

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