Chapitre XXI

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                        BÉCA

La voix de John Legend s'éleva sur la première note de sa musique "All of me". Et là où j'étais allongée dans le doux lit, entre le sommeil et le reveil, je ne pouvais rompre ce sourire qui naîssait sur mes lèvres. C'était ma musique préférée, je n'étais pas mélomane pour savoir s'il y avait plus belle que celle ci. Mais une chose était sûre la première fois que j'avais entendu ce morceau, j'étais tombée sous son charme et je l'étais toujours. Bien que j'aurais aimé l'entendre jusqu'à la fin, c'était cependant impossible. Il fallait avouer que primo, c'était la sonnerie de mon téléphone ce qui voulait dire que quelqu'un tentait de me joindre et deuxio, j'étais sûre et certaine qu'il était déjà l'heure de quitter ce lit aussi confortable et douillet fût-il. Alors, pas le temps de revâsser sur mon morceau favori et la voix envoûtante de John Legend car certainement, la personne qui tentait de me joindre s'impatientait. Je saisis alors l'objet pertubateur posé sur la table de chevet, toujours les yeux clos et répondis d'une voix enrouée sans pour autant prendre la peine de vérifier qui était mon interlocuteur, ce que j'aurais sûrement dû faire avant.

-Quand étais-tu censée nous dire que tu n'étais pas en ville jeune fille?

«Oh Merde!»

La voix monotone et en colère de ma mère me poussa instinctivement à ouvrir les yeux et me redresser rapidement sur le lit. Si j'avais du mal à émerger de mon sommeil avant, maintenant ce n'était plus le cas. Je suis à présent parfaitement réveillée et prête à aller me réfugier en Alaska.

-Maman! Réussis-je à dire.

-Non! Je crois que c'est le pape á l'appareil.

Je roulais des yeux face à son sarcasme et remarquais que ma mère était malheureusement d'humeur et très en colère. C'était un mélange assez déroutant qui peut vous foutre une peur bleue si vous connaissiez Adaline, ma chère mère. Et quand vous êtes coupable comme moi je le suis certainement, mieux vaut vous faire tout petit et vous cachez dans un trou ou même fuir aux îles Turcs pour ne pas avoir à faire à elle. Je ne les avais malencontreusement pas mis au courant que j'allais remplacer Céline et je m'en rendais compte que maintenant. Quelle fille indigne je fais! Ma famille a toujours su m'aimer, me protéger et me soutenir mais pour leur remercier d'avoir pris soin et de tenir à moi, je suis partie loin d'eux, même si c'était temporaire je devais néanmoins les prévenir. C'était horrible de ma part!

-Je suis désolée maman, c'est arrivée tellement vite que je n'ai pas eu le temps de vous prévenir. Je sais que c'est pas la peine de me chercher des excuses, c'est mal de ma part mais pardonnes moi. Je suis vraiment désolée, ne m'en veux surtout pas maman. Tu sais que je t'aime, hein tu le sais bien maman chérie...

Je pourrais parier n'importe quoi qu'elle était entrain de rouler des yeux avec un air sadique sur le visage face à ma déclaration d'amour et le fait que je me confondais en excuses devait l'exaspérer encore plus. Ma mère était une femme très autoritaire et pragmatique, elle ne se laissait pas avoir facilement. Elle s'était sans aucune doute rendue compte que j'essayais de l'amadouer afin qu'elle puisse passer l'éponge sur mon erreur. Et ma meilleure stratégie était les sentiments, ça marchait surement avec mon père mais rarement avec elle. Je devais cependant m'y faire après tout ce temps. Pff! Mais ne disait-on pas: «Qui ne tente rien n'a rien!» Au moins j'avais essayer.

-Je t'en prie Béca, arrêtes avec tes "je t'aime" et tes excuses. Ce n'est surtout pas à moi que tu dois les dire mais à ton père et ton frère qui sont vraiment déçus de ton comportement. Moi, j'ai toujours sû que tu étais une ingrate, tu faisais toujours passer tes amis avant la famille.

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