Chapitre VIII

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                    PDV BÉCA

             Enfin, mais c'est quoi son problème, toujours remettre le couteau dans la plaie pour agrémeter ma gêne et mon embarras. Pourquoi s'amuse t-il à faire ses remarques importunes?  J'ai bien compris que j'avais commis une grosse bourde en le prenant pour le chauffeur, mais à ce que je vois, il n'y pas mort d'homme. Ça devient presqu' accablant de supporter ses commentaires superflus mais pourtant plausible, ce qui causent pour une énième fois mon agacement. Le fait qu'il trouvait toujours à redire et qu'il interprétait à sa façon mes moindres propos, m'exaspèrent.

          Cela ne lui a pas suffi de m'intimider dans la voiture avec toute cette assurance qu'il dégageait, il a fallu aussi qu'il soit séduisant, avec ce corps si parfait, ce visage si beau et ce charme à couper le souffle. Bon sang, depuis quand je m'attardais sur le charme d'un homme? Il est sans aucune doute bel homme, mais j'ai connu des hommes dans les années antérieures. Ils étaient assez canon, c'est tout et rien d'autre. Je ne passais jamais un quart d'heure à rêvasser sur leur charme ou leur physique. Pourtant, avec Alex c'est différent... Un aussi bel Apollon dans toute sa splendeur, un dieu grec irrésistible... Je le connais que depuis quelques heures que déja je le trouve irrésistible. Irrésistible mon cul, je vais bien devoir jouer à la carte d'indifférence pour calmer ses ardeurs de prédateur imbattable.  Bien que cela semble quasiment impossible d'être indifférent face à sa gueule d'Ange. Impossible mais pas sorcier... Putain, mais comment fait-il pour être aussi beau et con à la fois? Son caractère de merde, oh pardon... Mais c'est vrai pour qui il se prend déjà: celui pour qui toutes les femmes en pincent et impossible de lui résister. Son arrogance m'importune, s'il y a bien une femme qui peut lui résister c'est bien moi. Je veux bien montrer à cet homme narcissique que le monde ne tourne pas autour de sa petite personne. Je veux aussi lui montrer qu'il y a au moins une femme qui n'a rien à secouer qu'il soit aussi séduisant.

         Enfin bref, il n'est pas mon type d'homme de toute façon, mis à part sa beauté, il n'a rien d'autre pour me charmer. «Depuis quand t'as un type d'homme toi?» me hurle la petite voix dans ma tête. Ah la ferme mini-moi, t'es censée être de mon côté et m'appuyée.

       Évidemment que j'ai un type d'homme, je n'ai certes jamais été en couple de toute ma vie, mais j'ai eu le béguin pour certains. C'était pas grand chose ça c'est sûre, c'était pas comme celui de mes progéniteurs. Eux, ils vivaient le grand amour. Ils s'aimaient à leur façon, un peu étrange mais ils s'aimaient quand même. Mon frère et moi, nous avons été aimés, chéris et protégés par nos parents. Il y avait une grande complicité entre nous, ils nous ont appris à nous aimer, nous respecter mutuellement et s'entraider, car il n'y pas mieux que la famille.

           Ils peuvent être fiers de nous car mon frère et moi sommes toujours comme les doitgs de la main, bien qu'il soit marié avec cette femme plutôt affriolante. Mon frère a 27 ans, il a une taille assez imposante, il est ingénieur tout comme mon père. Il n'a pas été brusqué par mon père pour suivre ses traces, c'est ce qu'il a toujours voulu être. Il est heureux et vit avec sa fabuleuse femme Sonia, qui attend un petit garçon dont je serai la marraine. Je n'étais pas tout à fait emballée à l'idée d'être la marraine parce que c'était un garçon mais j'ai pas pu dire non à la jolie Sonia de coeur de mon frérot. Et maintenant je suis toute exictée de le voir ce petit, il serait  tout adorable et si fragile mon filleul. Je serai toujours là pour lui, tout comme mon frère l'avait été pour moi. Je sais que je peux compter sur Stephane où qu'il soit, c'est une garantie.

         Un silence régnait dans l'espace, il n'était ni génant, ni rassurant. Il était juste nécessaire pour retrouver notre calme à tous les deux. Il avait cessé de rire et je le remerciais interieurement. Il ne disait rien et je pouvais sentir son regard sur moi, déchiffrant tous les traits de mon visage. Son regard était pesant comme s'il voulait sonder mon âme. Je cherchais quelque chose à dire pour mettre fin à ce supplice qui pourrait me rendre malade à n'importe quelle minute s'il n'arrêtait pas de me fixer de la sorte. J'étais jamais douée pour débuter une conversation, surtout quand je ne connais pas assez la personne. Avec mes amis, c'était différent bien que je n'en ai pas beaucoup mais le peu que j'ai, je les affectionne énormément. Je suis une fille assez timide et renfermée comme pourrait dire si bien Céline «petite coincée». Je l'assume, je peux souvent agir comme une coincée mais parfois, je me laisse aller avec quelques bonnes verres d'alcool pour me décoincer un peu. Mais là, il s'agit d'Alex... Je le connais à peine et le peu de temps que j'ai passé en sa compagnie est déjà trop. Je souhaite tout juste regagner ma chambre pour fuir tous ces mauvais ondes qu'il dégage. Je gigote sur ma chaise que je sens devenir inconfortable à force de n'avoir pas bouger depuis un moment qui semble parraitre une éternité. Je tourne ma tête vers cet homme au regard percant, je plonge mes iris dans les siens avant de dire.

– Je crois qu'il est temps pour moi de rentrer Mr. Alex.

– Je vous en pris miss Béca, appelez-moi Alex.

                J'acquiesce par un hochement de tête, même si j'en doute fort de pouvoir l'appeler comme il me le demande. J'ai déjà commis l'erreur de le prendre pour le chauffeur, je ne commettrai pas un second.

_ Vous partez déjà?  Votre présence était si apaisante. Me dit-il.
           
                Et pourtant la votre est fichtrement agaçante. Avais-je envie de dire.

– Je suis navrée mais je suis épuisée, la journée a été longue et j'ai besoin d'une bonne nuit pour me récupérer. Dis-je avec un sourire hypocrite sur les lèvres.

      Mensonge... Je n'ai juste pas envie de vous supporter encore longtemps, vous me monter déjà à la tête.

–Bon d'accord, j'aurai tout simplement voulu vous garder plus longtemps avec moi. Je vous souhaite alors une bonne nuit miss Béca.

          Que la votre soit catastrophique monsieur Alex. Aurai-je voulu répondre. Mais, sans que je m'attendai à cela, il se lèva et prit ma main dans la sienne, m'arrachant un hoquet de surprise. Il se pencha et déposa ses lèvres délicatement sur mes joues froides avant de disparaitre tel un voleur. Le contact de ses lèvres pulpeuses sur mes joues a eu l'effet de provoquer un long frisson dans tout mon corps.

             

              C'était quoi ça?

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