Profileuse [Esprits Criminels]

Chapitre 11

Hotch était toujours dans son bureau. Il repassait en boucle le dossier d'Alicia, tourmenté par l'intérêt que continuait de lui porter son supérieur. Erin Strauss l'avait contacté par deux fois depuis leur conversation pendant l'entretien de Reid, toujours pour lui demander où en était l'enquête et si elle pouvait aider. Alicia avait été admise de force dans son unité, sur la décision de Strauss elle-même. Et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle s'inquiétait autant pour un de ses agents, elle qui avait toujours cherché à dissoudre son équipe. Il fut interrompu dans sa recherche par quelqu'un qui toquait à sa porte. Il releva la tête et vit Garcia sur le pas de sa porte qui tenait dans ses mains un sac en plastique blanc et des gobelets.

- Entre je t'en prie, je pensais que tu étais déjà rentrée chez toi...

- C'est ce que je voulais faire après avoir renvoyé Castiel et Debrah chez eux... mais je me rend compte que je peux pas quitter cet endroit tant qu'on aura pas retrouvé Alicia et comme j'ai vu que vous alliez certainement passer la nuit ici je vous ai commandé à manger pour...

Elle s'interrompit, glacée par le regard sombre de son supérieur :

- E-excusez moi je ne voulais pas être impolie et vous déranger, je vais- je vais laisser ça de côté et vous laisser tranquille-

- Garcia attends, demanda Hotch d'une voix étonnamment douce.

Elle se retourna :

- Oui ?

- En fait... je meurs de faim donc...

Le visage de Garcia s'éclaira et elle s'avança en lui tendant le sac :

- Thaï ça vous va ?

- J'adore, répondit-il en souriant. Merci beaucoup Pénélope.

Il s'éloigna de son bureau et s'assit sur le siège qui était devant la table basse juste à côté. Il fit signe à Garcia de s'asseoir en face de lui sur la banquette :

- Tu en as pris pour toi j'espère, ça me chagrinerai de manger seul.

- Oh, oui, j'accepte de manger avec vous avec plaisir, répondit l'informaticienne, ravie de ce petit moment qu'elle pouvait partager avec son supérieur et qui faisait office de bulle de confort dans cette tourmente de stress qu'elle subissait depuis plus de 2 jours maintenant.

**

- Que veux-tu que je te dise exactement Spencer, tu étais là chaque fois que j'ai vu Alicia... souffla Diana.

Cela faisait maintenant quasiment une heure qu'il essayait de voir ce que Sharon avait bien pu vouloir lui dire par « demande à la tienne », mais rien n'y faisait, Diana ne parvenait pas à se souvenir de quoi que ce soit d'inhabituel.

- Quand j'ai parlé à Sharon je... je me suis un peu emporté et je lui ai demandé pourquoi elle avait donné naissance à Alicia et ses autres enfants si c'était pour se conduire de la sorte avec elle. Je... dis-moi, est-ce que tu es allée parler à Sharon à l'époque ?

Diana chercha aussi loin qu'elle put dans sa mémoire. Et soudain, dans la nuée sombre de ses souvenirs, emmêlée et fuyante, elle retrouva quelque chose.

- Oui... oui je suis allée voir Sharon Davis... une femme terrifiante mais... mais je voulais voir si je pouvais faire quelque chose. Alors je suis allée la voir pour lui parler, comme n'importe quel voisin pourrait le faire. Elle était très froide et renfermée, elle a refusé de me laisser entrer dans sa maison, on est restée sur le palier pendant tout le temps de la discussion. Et quand j'ai embrayé sur sa famille, en demandant comment s'appelaient ses enfants que j'avais vus et entendus, elle m'a dit de plutôt m'occuper du mien. Et ensuite... oui c'est ça, ensuite j'ai essayé de lui parler des bruits qu'on pouvait entendre la nuit, ces bruits de coups, et ces larmes. Je lui ai demandé si elle les avait entendus aussi et si elle savait quel voisin pouvait être aussi violent. Et là, là elle m'a craché dessus et m'a dit que je ferais mieux de me demander comment je pouvais me regarder dans une glace, à élever une enfant alors que j'étais folle. Et ensuite elle m'a fermé la porte au nez en me menaçant et me déconseillant de ne plus jamais revenir me mêler de ses affaires.