36- All the night

22 5 0
                                    

Le bus qui s'arrête me tire de ma rêverie, je marmonne un "vous aussi" quand le chauffeur me souhaite une bonne journée et puis je remonte le volume de ma musique sur mon téléphone. J'ai beau écouter mes chansons préférées rien ne me remonte le moral, et cela s'empire lorsque j'aperçois le lycée au bout de la rue. J'ai passé le Week-end dans mon lit, j'ai dis a Marie que j'étais malade, ce qui n'était d'ailleurs pas entièrement un mensonge, mais n'étant pas dupe elle a essayer de me remonter le moral comme elle le pouvait, sans me poser aucunes questions.
On a passé la majorité du Week end a regarder des films ensembles, sauf lorsqu'elle s'isolait pour téléphoner. J'ai passé le reste du temps a essayer de découvrir à qui elle téléphonais, en vain. Cela m'a empêcher de trop penser ce dont je lui en suis reconnaissante, mais les nuits ne m'ont pas épargné. J'ai quand même passé beaucoup de temps a penser au désastre du vendredi, mes barrières se sont effondrées et ca m'a fait du mal. Hier j'allais beaucoup mieux, « parfois il faut accepter de tomber pour mieux continuer » je me répète en boucle.
Mais en voyant le lycée toutes mes certitudes s'effondrent. Il va falloir que je le revoit alors que j'ai passé les deux derniers jours a me convaincre que tout espoir était inutile, mais surtout je vais devoir remettre mon masque. Le même masque qui s'est brisé vendredi, cependant je n'ai pas le choix car je n'ai aucune envie que tout le monde sache que la distance qu'a prise thomas m'affecte, et encore moins lui.

Alors je rassemble mon courage et me rapproche du lycée avec le sourire. Je suis heureuse d'apercevoir Lou, mais mon sourire disparaît vite lorsqu'elle me demande:
- oula ça va eliana ?
Mon visage a déjà eu de plus belles couleurs et de moins imposantes cernes, mais bon sang dès le matin elle choisit la franchise.
Mais je la rassure et change de sujet, en lui racontant ma rencontre avec le père de Thomas, en omettant évidemment l'épisode qui a suivit.
- et il s'est ramené chez lui avec elle alors que t'étais la ? crie-t-elle scandalisée.

- chut ! ton but c'est de mettre tout le lycée au courant ?
Sans tenir compte de ma remarque elle s'élance dans un monologue ou elle expose comment je devrais je cite "lui prendre les deux épaules et lui donner un coup de genoux dans les parties intimes".

Je rigole mais la coupe quand même :
- on était pas ensemble Lou, il ne me doit rien.

- écoute eliana, vous étiez pas en couple mais il se passait un truc, tout le monde l'a vu. Cela me fait taire, j'ai fini par me demander si je n'avais pas inventer toute cette histoire, mais à entendre Lou c'était bien réel.
La sonnerie me coupe dans ma réflexion et on se dirige toutes les deux vers nos classes respectives.
———————————————————————————

Les cinq heures de cours ont été épuisantes, le manque de sommeil s'est clairement fait ressentir. Mais la dernière heure a été de la torture, malgré le fait que j'ai essayé d'éviter tout le monde durant la matinée le cours de littérature, je n'ai pas eu un autre choix que d' être assise entre Lilia, Thomas et Matt.
De plus Mr. Bayer commença son cours en évoquant les lettres ce qui me rappela douloureusement la scène de vendredi. Et puis pour enfoncer le clou il débuta un nouveau chapitre : l'amour et la trahison.
J'ai du me retenir de rire au vu de l'ironie de la situation, car c'est évidement le seul cours ou je suis placée face à Thomas. Pour illustrer son cours le prof utilisa le recueil poèmes de Emily Brönté.
On était censée le lire durant les vacances, mais tout le monde ne l'a apparement pas fait car lorsque le prof interrogea Matt un silence de plomb s'abattu. Et même mes chuchotements destinés à lui souffler la réponse ne furent capable de le tirer de cette situation.
Bayer posa les yeux sur moi et malgré mes prieres il me demanda:
-mademoiselle Parker, comme vous essayez de souffler la réponse à votre voisin j'en déduis que vous l'avez lu n'est ce pas?
- oui monsieur.
- dans ce cas dites moi, quel poème avez vous preferé ?

J'ai beau eu chercher je me suis retrouvée incapable de trouver le nom du poeme, mais les vers me revinrent a force de les avoir lus et relus, alors je les récita :

- dans la nuit des donjons je ne puis pas chanter, dans l'etau de la peine il est dur de sourire, quel oiseau prendrait son essor l'aile brisé ? quel ceur ensanglanté pourrait se réjouir ?

Thomas releva la tete et me regarda étonné comme le reste de la table.

- tu l'as vraiment appris par coeur ? me chuchota lilia

- non, je l'ai retenu a force de lire, c'est tout.
Elle me jeta un regard impressionné et je croisa celui de Thomas, un peu trop longtemps à mon goût.
La douleur dans ma poitrine réapparaît. Alors je me dépêcha de sortir dès que j'entendis la sonnerie, je fit même le tour du lycée pour rejoindre la cantine par le chemin le moins fréquenté.
Néanmoins lorsque qu'a cet instant je passe les portes de la cantine, je me retrouve bloquée quand je croise, malgré moi, le regard de Lilia. Elle m fait un signe de les mains indiquant que je dois les rejoindre. Alors j'esquisse un grand sourire et m'assis à leur table.
J'ai beau avoir rempli mon plateau, mon ventre est noué et je n'ai aucune envie de manger, je fais mine d'avaler quelque bouchée et le repousse. Matt me regarde alors intéressé :
- tu manges pas eliana ?
- non j'ai pas faim. Je répond sur un air faussement désinvolte.
Un sourire étire ses lèvres alors je prend les devants habituée a son petit jeu.
- et oui tu peux tout manger tiens.

Je remarque le regard de Thomas sur moi mais je ne réagis pas, je n'ai pas la force de jouer à son jeu. Mais je reste ébahie pendant quelques secondes, tout comme le reste de la table, quand il prend la parole pour me demander :
- ca va eliana ?
Un rire que je ne parviens pas à arrêter franchis mes lèvres.

Quelle ironie, il ose me demander cela après les 3 dernières semaines ? J'ai enduré les semaines où il m'a ignoré, puis celle où il a débarqué avec une nouvelle fille pour un « ça va » ?

Je lève les yeux vers lui, et je répond sur un ton trahissant mon énervement:
- ca va thomas, merci de t'en inquiéter.
Mon coeur recommence a battre plus vite, et ma colère est entrain de reprendre le dessus donc j'attrape mon plateau, et je me lève.
J'adresse un sourire, que je ne suis même pas sure d'arriver à esquisser correctement, aux autres et je sors calmement, enfin d'apparence, de la cantine.
Je m'empresse de fermer la porte derrière moi et de m'adosser contre elle, je me retrouve assise sur le sol froid des toilettes pour la seconde fois en 6 mois.
Le fait que j'ai passé un week end atroce a cause de lui et que cela ai entraîné mon moral instable est un fait, mais qu'il se permette de faire semblant de s'inquiéter pour moi après tout ça c'est beaucoup trop pour aujourd'hui. Je regarde mon emploie du temps et vérifiant qu'il ne me reste bien que deux heures de sport je décide de rentrer.

All the night Où les histoires vivent. Découvrez maintenant