All the night

16- All the night

Le chalet est vraiment grand, avec plusieurs chambres et un grand étage où se trouvent les pièces de vie.
Matt et les autres sont déjà arrivés depuis un petit moment.

- Vous en avez mis du temps! Dit Matt
- c'est Thomas qui conduit lentement aussi.
- et Eliana qui se fait accoster à tout bout de champs.

Je rigole même si ils nous regardent tous intrigués. Lilia aborde un sourire en coin, et continue
- alors on s'organise comment?

- il y a 4 chambres et on est 6.
- je peux me mettre avec Thomas. Dit Leila en l'attrapant par le bras.

Tout le monde se tait et je me retiens de rire face à ce silence.
- je propose plutôt;
moi et Eliana et Matt et Thomas. Dis Lilia
- ça me va. Je dis en même temps que Matt.

Leila est vexée donc elle attrape sa valise et pars dans sa chambre.
On s'installe avec Lilia dans une belle chambre avec deux lits séparés, ce qui est mieux comme ça elle ne pourra pas voir que je ne dors quasiment pas.
Elle a une quantité d'affaires impressionnante.
- il te reste encore des vêtements chez toi?
- bah oui pourquoi, tu veux que je t'en prête?

Je rigole étonnée, je suis devenue amis avec des gens qui ne me ressemble pas, mais aussi vraiment généreux.
Je redescend dans la pièce qui est vide car tout le monde range ses affaires.
Je décide leur de faire à manger, je suis entrain de faire chauffer la crème lorsque j'entends des pas.

- tu sais cuisiner toi ? Me demande Thomas pour se moquer.
- je suis pas la meilleure cuisinière, mais à un moment où ma mère ne rentrait plus j'ai bien dû me débrouiller pour au moins savoir faire des pâtes.

Il hausse les sourcils,
- on verra bien. Mais il faudrait que tu rajoute un jaune d'œuf par dessus.
- bah viens m'aider au lieu de rester là à me regarder.

Et étonnamment, il remonte les manches de son pull et on commence à s'affairer tous les deux autour du plan de travail. Nous mettons la touche final, le parmesan, ses mains se posent sur les miennes et nos regards se croisent. Mon corps frémis entièrement et pour cacher ma réaction je me détourne, ses yeux se troublent mais nous continuons comme si rien ne s'était passer.
Notre bulle éclate quand les autres arrivent pour manger.

- alors c'est toi qui a fait à manger, Eliana? Demande Alexandre.
Je rigole
-oui mais j'ai été aidée par le chef à côté de moi.
Thomas gonfle le torse, et les regarde.
- le chef cuisinier, vous avez entendu ?

Tout le monde s'attable et la conversation porte sur les activités de demain.
- on va skier tôt alors autant ne pas se coucher tard ce soir.
- Eliana tu ne ski pas non ?
- non, mais j'irai faire les courses pour le soir.
Ils acquiescent tous et attaquent le plat, on reçoit beaucoup de compliments.
A la fin du repas, tout le monde se lève et commence à partir dans leurs chambres respectives.
Je reste un peu dans le salon et je nettoie toute la cuisine, il est encore tôt je sais que je ne pourrai jamais dormir. Je monte donc chercher mon carnet de dessin et m'installe sur le canapé.
Une heure plus tard je termine mon dessin, et je décide de sortir dehors, la lune éclaire le ciel accompagnée de ses fidèles étoiles. Je sursaute quand dans le noir une silhouette bouge près de moi, absorbée à contempler le ciel je n'avais même par remarqué Thomas dans la pénombre.

- ce n'est que moi. Il dit ça presque en chuchotant de peur de casser le silence qu'impose la nuit.

- tu ne dors pas encore ?
- toi non plus.
Je secoue la tête.
- mauvaise nuit ?
- mauvaise vie.
Je reste d'abord silencieuse mais sa phrase me percute beaucoup plus que je ne le voudrai. Puis je répond simplement.
- je n'ai rien entendu d'aussi vrai depuis très longtemps.

Et depuis la première fois que nous sommes sur cette terrasse nos regards se détachent des étoiles et se rencontrent. Cette attirance renaît entre nous, comme sur la dernière fois à cette fête ou encore dans la voiture ce matin. Les étoiles s'estompent, et je suis attirée par ses yeux foncés, il se rapproche à une lenteur folle de moi. Et tout les deux dans le même mouvement nous franchissons l'espace qui sépare nos lèvres. C'est la première fois que j'embrasse quelqu'un depuis Lui. Et c'est également la première fois que je me sens légère comme libérée de ce poids qui pèse depuis longtemps sur mes épaules et qui s'accentue de jour en jour.
Nos lèvres se touchent enfin, le baiser est doux et presque réparateur. Je passe une main sur son visage éclairé par les étoiles qui reflètent encore mieux sa beauté. Puis nous nous séparons dans un souffle, nos yeux ne se lâchent pas pendant un long instant ou l'on a tout oublié, le passé comme le présent. Il relève les yeux vers le ciel et moi aussi, nous le contemplons côte à côte et réfléchissons à ce qui vient d'arriver.

- je ne sais rien de toi.
- je ne sais rien de toi non plus.
C'est la pure vérité nous nous connaissons que très peu, même si j'ai l'impression que c'est depuis longtemps.

- je ne peux pas.
Je ne sais pas de quoi il parle, mais j'ai l'impression que moi non plus je ne peux pas, pas après Lui. Mais ce baiser m'a fait sentir vraiment vivante pour la première fois depuis longtemps et ça me perturbe.

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(pdv thomas)

- je ne peux pas. Je lui dit très bas.
Elle ne répond pas, et ne répondra jamais.

Pour la première fois depuis trop longtemps, je n'ai plus penser a rien et j'ai laissé s'écarter le noir un petit peu autour de moi.
Mais je ne veux pas que le noir s'attaque à elle par la suite, ce soir elle ne portait pas son masque qu'elle porte d'habitude, et je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi beau. Elle était pure mais brisée, par la vie et par lui.
- je vais aller me coucher. Annonce t elle sans même bouger.

Une question franchit ses lèvres avant de s'être levée.
- thomas ?
Mon cœur bondit quand elle prononce mon nom.
Mes yeux sont absorbés par les siens, incroyablement clairs ce soir.

-oui?
- pourquoi tu t'es éloigné l'autre soir ?

Elle pense à cette soirée où l'on était également sur une terrasse, chez Matt. J'hésite à lui dire la vérité, mais les circonstances me forcent à être franche.

- tu avais bu, El.
- tu sais pourquoi j'avais bu, je te l'ai dit non?
Je secoue la tête, bien sûr que je sais. A cause de nous, et ce qui c'était passer peu avant. Et elle devine malgré moi que je connais aussi bien qu'elle la réponse. Ses souvenirs doivent être confus à cause de l'alcool qu'elle avait ingéré ce soir la.

- je vais aller me coucher.
Je hoche la tête, mais elle s'arrête près de la porte me regarde encore, et elle passe la main sur ma joue puis disparaît.
Je reste encore sur la terrasse, qui est heureusement chauffée puis je retourne dans ma chambre toujours autant perdu que l'heure précédente. En passant devant la porte de la chambre des deux filles, j'aperçois le rayon lumineux du téléphone de Eliana.
Elle ne dort plus, comme moi depuis longtemps.
« Si seulement c'était si simple de dormir » m'a t'elle dit ce matin dans la voiture.
Je vais donc me coucher et Matt ne se réveille même plus habitué par mes routines nocturnes.