All the night

40- All the night

- pourquoi tu m'as fait ça ? qu'est ce que j'ai fais ?

Elle me regarde, les yeux brillants essayant de le cacher en prenant une position de confiance, les bras croisés et les sourcils froncés.

"qu'est ce que j'ai fais". Mon dieu. C'est à cet instant que me rends compte combien j'ai merdé. Je me retrouve assailli par un flot de sentiments que j'essaie d'ignorer depuis très longtemps. Des sentiments que j'ai passé ses trois dernières semaines à essayer d'effacer, et qui ont refait surface a chaque moment ou elle m'a regardé dans les yeux. Mais par dessus tout je ressens de la culpabilité.

En voyant que je ne répond pas elle s'éloigne d'un pas. Si je la laissais partir tout serait plus simple pour elle, c'est ce que je me suis repeté en boucle ces trois dernieres semaines pour me rassurer, que je n'étais pas simplement égoïste.

"qu'est ce que j'ai fais" Je ne compte pas la laisser partir une énième fois.

- franchement, j'en sais rien je crois que j'ai pris peur. Je raconte notre conversation avec Matt, qui m'a dit innocemment un soir: je suis content pour toi et el, vous pensez à vous mettre vraiment ensemble ? Ca m'a totalement fait flippé, j'avais pas vraiment réalisé jusqu'à ce moment la ce qu'on étais entrain de devenir.

Elle s'est arreté de reculer, alors je continue:

-j'étais entrain de tomber el.

Je vois que ses yeux se plissent à l'entente de son surnom, et je realise que le dire m'avait manqué.

- Donc j'ai paniqué et j'ai fui. J'ai eu peur pour moi, une chute ça blesse forcement. Mais j'ai aussi eu peur pour toi, je voulais pas te faire encore plus souffrir.
- j'ai commencé a avoir des émotions, j'ai ressentis des trucs je pourrais pas te dire ce que c'est. J'ai jamais été aimé, moi meme je me deteste parce que c'était ce que ma propre mere pensait de moi.   Je croix que j'ai jamais connu que le froid et la haine, envers moi meme, envers mon père, et elle.
- Et puis tu débarques avec toute cette lumiere, foutant en l'air chacune de mes putains de convictions forgées en 11 ans.

-Je me suis dit que ce serait mieux pour toi parce que je n'ai jamais connu que le froid et que j'avais peur que tu perde ta lumiere a cause de moi.

J'ai peur de la regarder, alors je fixe l'horizon en attendant avec une appréhension monstre le moment ou elle va enfin ouvrir la bouche.
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pov eliana

Sa voix se brise sur les dernieres phrases, j'ai tellement de choses à dire, à crier. Mais j'ai peur qu'il se referme au moment meme ou je parlerai alors que c'est la premiere fois qu'il s'ouvre.

Malgré tout, ma seule envie à ce moment precis c'est de le prendre dans mes bras, lui dire que tout ira bien comme il me l'a déjà dit dans le passe. Mais tout mon corps hurle le contraire, j'ai tellement accumulé de ressentiments que les mots n'arrivent meme pas a sortir.

Puis je fini par parler, alors qu'il ne me regarde toujours pas. Malgré des discours entiers que j'aurai à crier, je prononce les seuls mots que j'ai en tete a cet instant:

- et victoria ?

Il se tourne vers moi, les yeux illuminés, ne s'attendant surement pas à cette réaction:

- je ne lui dois rien, on est pas ensemble.

Je fais un pas en arrière, meurtrie physiquement par cette phrase. Cette phrase que j'ai prononcé tant de fois pour me convaincre que la peine qu'il m'avait infligé était normale. Mais je m'y refuse ce soir, alors je commence a parler, pour de bon cette fois.

- et donc dans ton histoire, je suis quoi ? Un simple dommage? Il va falloir que tu arrêtes de te cacher derrière ton passé thomas. Parce que j'ai commencé a briser une par une toutes les promesses que je m'étais faites il y a deux ans. Faut que tu comprennes que t'es pas tout seul et que tu m'as entrainé avec toi.  Tu m'as lâché maintenant, après avoir détruit chaque morceaux de la carapace que j'ai pris deux putains d'années a construire.

- J'ai pas arrêté de dire que tu me devais rien, mais si , parce que je t'ai donné quelque chose qui me terrifiais depuis mes 16 ans, ma confiance. Et puis en deux jours t'as pris la décision de ne plus m'approcher sans aucune explications. Tu ne t'es pas dit que ca me toucherais ?

Et en voyant qu'il fixe le ciel sans que ses lèvres ne bougent, dans une tentative de s'expliquer ou de s'excuser, je m'en vais. J'ai passé trop d'années à attendre et prendre sur moi, je ne passerai pas un jour de plus. Je débarque dans le salon en trombe, où tout le monde me regarde arrivé comme une furieuse. Quand je sens une main sur mon épaule, je ne prend pas la peine de me retourner car je reconnais ce toucher, particulier, et je lance

- tu sais quoi va te faire foutre thomas Peterson.

J'essaie de rejoindre l'entrée mais Mat me rattrape
- c'est pas le moment Matt.

Malgré cela il se plante devant moi, et tente de me retenir:
- el, écoute..

- va te faire foutre aussi putain. Je le coupe furieusement. J'ai perdu assez de temps comme
cela ce soir.

Voyant que sous le coup de mes paroles il recule, j'ouvre la porte et je m'en vais ne prenant même pas la peine de récupérer mes affaires.