Le 6 novembre 2020

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Laure arriva devant l'hôpital, l'un des plus réputés de la région parisienne.

Bizarrement, celui-ci ne ressemblait pas du tout ce à quoi elle s'imaginait. Une fois passée la sécurité, elle dut traverser une longue allée où de part et d'autre n'étaient que verdure et arbustes. Tout au bout se trouvait le bâtiment en question. Une ancienne bâtisse imposante, mais charismatique et emplie d'histoire. C'était comme si elle traversait une allée verdoyante aux couleurs orangées d'automne afin d'atteindre un somptueux et majestueux château.

À peine s'était-elle approchée des portes, que celles-ci s'ouvrirent automatiquement. Laure aperçut un accueil quelques mètres plus loin, elle décida donc de s'y renseigner. Elle demanda le service des soins intensifs.

L'accueillante secrétaire lui dicta le chemin à suivre. Elle traversa ensuite un grand hall où trônait un magnifique piano noir laqué. Un jeune garçon en blouse blanche, s'y était installé, songeant probablement à son choix de composition.

Elle n'eut le temps d'entendre que quelques notes avant de s'engouffrer dans l'ascenseur. Laure parvint au troisième étage. La porte s'ouvrit, elle inspira et expira profondément puis s'orienta vers la première personne qu'elle vit devant elle, derrière le comptoir.

- Bonjour Monsieur.

- Bonjour Madame, puis-je vous renseigner ?

- Oui, s'il vous plaît. Je recherche la chambre de Mademoiselle Delamaison Julie.

- Excusez-moi, je ne vous ai pas bien entendu.

L'émotion et l'effet étouffant du masque n'arrangèrent en rien les affaires de Laure.

- Je recherche la chambre de Mademoiselle Delamaison Julie, répéta-t-elle.

- Ah oui ! J'ai été prévenu de votre visite. Veuillez me suivre, s'il vous plaît.

Le jeune homme se dirigea vers une porte non loin, il la déverrouilla d'un coup de badge. Laure le suivit en respectant la distance réglementaire. Il pria à celle-ci d'entrer dans la salle qu'elle considéra comme un vestiaire. L'agent lui expliqua qu'elle devait se changer, retirer l'ensemble de ses vêtements, gardant uniquement ses sous-vêtements et revêtir à la place le pyjama hospitalier tendu par ce dernier. Mais aussi, qu'elle devait changer son masque, porter une charlotte et des surchaussures mit à disposition.

Les patients hospitalisés du service étaient toujours sous surveillance et plus ou moins encore contaminants. Dans le but de ne prendre aucun risque, les précautions étaient de rigueur. 

Avant de se retirer et de laisser Laure se changer, il lui précisa qu'il y avait des casiers si elle le souhaitait. Elle le remercia et obéit aux ordres. Puis, elle ressortit vêtue d'un pyjama tout en vert et réussit à faire rentrer toute sa chevelure brune dans la charlotte. Elle se crut dans la peau des soignants, une sensation qui lui parut bien étrange.

Le jeune homme l'avait attendu patiemment à l'extérieur.

- Je vais vous laisser y aller seule maintenant. Les infirmières ont été averties de votre arrivée. Elles se trouvent dans le poste de soins, situé à votre droite, une fois quelques chambres passées.

- D'accord, merci.

Il enclencha alors l'ouverture des doubles portes battantes.


Laure avança à tâtons, une ambiance particulière y régna à la fois pesante, mais rassurante. Elle observa autour d'elle, une série de chambres à droite et à gauche se succédèrent, devinables plus ou moins dû aux vitres opaques. À travers lesquelles, elle pouvait percevoir les diverses machines à l'intérieur de chacune d'entre elles. Laure se demanda quelle était celle de Julie.

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