chapitre 18 : réflexions

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Elanor retourna en fin de matinée dans sa chambre et s’accouda sur le balcon, écoutant le chant des oiseaux qui piaillaient joyeusement dans les arbres. La brise lui caressa les cheveux, et souleva quelques mèches brunes de sa nuque.

Cela faisait plusieurs jours qu’elle avait été enlevée, et elle commençait à s’inquiéter un peu pour Maggi. A l’heure qu’il était, sa mère adoptive devait la croire morte.

Elanor se demanda quand elle pourrait rentrer. Mais elle se douta que tout dépendrait du seigneur Elrond, et qu’il n’allait pas la laisser partir comme ça. Elle se rappela la lueur de surprise dans son regard lorsqu’il avait vu son épée.

Elle ne le remercierait jamais assez de l’avoir guérie. Elanor se dit qu’elle devait lui rendre la pareille, car il lui avait sauvé la vie. Mais elle était pauvre, et n’avait rien à lui donner. Hormis cette épée.

Elle serait peut-être un moyen de payer sa dette.

Pourtant, Elanor y tenait beaucoup. Et ça lui arrachait le cœur de devoir s’en séparer, même si c’était pour la donner à Elrond. Après tout, c’était la seule chose qui restait de sa mère.

Elanor se sentait lasse, et fatiguée. Si Elrond acceptait, elle n’aurait plus qu’à retourner les mains vides chez Maggi, sans rien d’autre pour se consoler hormis sa peine et ses remords.

Elanor soupira.

Que faire ?

Regardant en bas, en direction des jardins, elle eut soudain une étrange vision qui la tira de ses pensées.

Un petit enfant, aux cheveux blancs comme neige était assis de dos sur un banc en pierre à quelques mètres. Il semblait occuper à fumer de l’herbe à pipe et à écrire sur un gros manuscrit, balançant joyeusement ses énormes pieds de temps à autre.

Elanor l’observa pendant quelques secondes, les yeux plissées avant de se dire qu’un enfant avec des cheveux blancs, qui lisait et fumait était vraiment bizarre. C’est alors qu’elle se souvint de Bree, et du pays étrange qui s’étendait plus au Nord, peuplé disait-on de créatures à l’apparence d’hommes, mais aux grands pieds et à la taille encore plus petite que les nains. Elle comprit qu’il s’agissait d’un semi-homme, et sa curiosité fut piquée au vif.

Elle songea à descendre pour le rejoindre lorsqu’un serviteur d’Elrond toqua à sa porte et se planta devant elle. Surprise elle se retourna.

- Le seigneur Elrond souhaiterait s’entretenir avec vous, lui dit l’elfe avec une voix frêle.

Ah. Enfin.

Elanor acquiesça et le suivit.

L'envoyée des Valar - livre I (LOTR /Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant