chapitre 49 : le départ

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Le dernier jour passa, et arriva enfin le matin du départ. Les elfes lui avaient préparé des affaires de voyage dont quelques vêtements, un savon et une réserve de nourriture.

Arwen lui avait également donnée une mixture un peu étrange, une sorte de pâte grise contenue dans un pot en métal. Elle devait en consommer une fois par mois lors de ses menstruations. Elanor en fut un peu soulagée, car ça pouvait couper ses règles, et c'était un problème en moins qui disparaissait.

Elle revêtit pour le voyage une tunique sombre, ainsi qu'un pantalon serré et des bottes souples en cuir. Elle mit dans son sac des vêtements de rechange, choisissant les plus confortables. Elle décida de bannir les robes et autres froufrous que les femmes elfes ou humaines portaient. Elle trouva dans l'armoire un manteau et le mit sur le dos.

Puis elle sortit et ferma la porte, quittant pour la dernière fois ses appartements, le cœur un peu lourd.

Elrond l'accueillit en bas des marches du parvis, et la serra dans ses bras. Glorfindel était avec lui, et Elanor vit qu'il tenait une magnifique ceinture dorée.

- Voici un cadeau pour toi Elanor, avant ton départ, dit Elrond.

Il prit la ceinture des mains de Glorfindel, et la lui attacha à la place de sons ancienne ceinture en cuir beaucoup moins étincelante. Elanor se laissa faire, et lorsqu'il eut finit de glisser Niphredil à la garde de la ceinture, elle sentit ses yeux la picoter.

- No galu govad gen(puisse la chance t'accompagner), dit Elrond.

Elanor se précipita dans ses bras, et le serra de toutes ses forces.

- Hannon le(Merci), murmura-t-elle. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.

Elrond lui caressa les cheveux doucement, et se détacha d'elle.

- Tu es des nôtres. Ne l'oublie pas.

Glorfindel s'approcha, et la prit également dans ses bras, ce qui surprit un peu Elanor. Les elfes n'avaient pas pour coutume d'être familier et démonstratifs avec les femmes. Mais Glorfindel était un elfe à part, et il ne ressemblait à aucun autre en bien des points. Et Elanor comprit qu'il n'y avait rien, si ce n'était de l'affection et de l'amitié entre eux.

- Un long voyage t'attend, dit Glorfindel en la regardant dans les yeux. Pour achever cette quête, il te faudra traverser de nombreuses épreuves. Peu d'hommes peuvent comprendre ce que tu vas vivre, aussi ne perds pas espoir.

Elanor hocha la tête. Les paroles de Glorfindel étaient empruntes d'une force indescriptible, et il lui sembla que ce qu'il venait de dire résumerait ce qu'elle vivrait dans les prochaines semaines.

Un peu tremblante, Elanor recula et Elrond lui serra l'épaule.

- Méfies-toi de l'anneau. N'écoutes pas ce qu'il te dit, car il essayera de te corrompre. Cela pourrait causer la perte de tous, tu as compris ?

- Oui.

Elanor eut l'impression de prendre un seau d'eau froide sur la tête.

- Mára mesta(Au revoir), dit Elrond.

Les deux elfes la quittèrent, et Elanor s'éloigna en direction de la compagnie qui patientait.

Alors que son regard dérivait vers les coursives du palais, elle crut voir Aragorn et Arwen à l'ombre du couloir, discuter avec animation.

Tandis qu'Elanor les regardaient, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Arwen semblait triste et Aragorn plutôt maussade. Il tendit la main pour lui rendre quelque chose, mais Arwen refusa et lui murmura quelques mots, de toute évidence avec fermeté.

Aragorn s'inclina devant l'elfe, et Arwen le regarda rejoindre la compagnie, le visage plein de tristesse. Elanor détourna les yeux au moment où Aragorn vint en sa direction, ne voulant pas lui laisser croire qu'elle les espionnait.

Elle en avait cependant assez vu pour comprendre qui était le mystérieux inconnu qu'Arwen voyait en secret, et pour reconnaître la lueur dans les yeux de sa cousine.

Aragorn et Arwen ?

Ensemble ?

Voilà qui était dur à croire. Mais pourtant, ça semblait vrai. Aragorn rejoignit les hobbits, le visage sombre.

Il avait eu la même expression lorsqu'Elanor avait discuté avec lui pendant la fête, il y a un mois.

Elle comprit soudain la raison de sa contrariété, car elle s'était interrogée sur l'amour impossible entre un elfe et un humain, et c'est ce qui avait causé sa froideur.

Elanor aurait dû le voir plus tôt. Elle eut soudain de la peine pour lui, et s'en voulut de l'avoir mis mal à l'aise la dernière fois.

Son regard tomba sur le reste de la compagnie qui attendait. Legolas lui fit un petit sourire, Boromir et Gimli étaient tous les deux dans leurs coins et les hobbits discutaient comme à leur habitude avec excitation en compagnie de Gandalf.

Bilbon, tremblant de froid dans sa veste légère de velours rouge, papotait avec Frodon lorsqu'Elrond fit signe à tout le monde de se rassembler.

- Je vous souhaite bon voyage, mes amis. Mais avant que vous partiez, je n'aurais que quelques mots. Le Porteur de l'anneau est celui sur lequel vous devez veiller, par conséquent, vous ne pouvez prendre ou donner l'anneau aux serviteurs de Sauron. Il en est de votre responsabilité de protéger Frodon. Ceux qui le veulent pourront se retirer, et revenir, car ce n'est pas une obligation de rester, et vous connaissez encore mal la force de votre coeur. Mais sachez que plus le chemin avancera, et plus il sera difficile de partir.

Elanor vit qu'Elrond la regardait du coin de l'œil, mais cela ne dura que quelques secondes.

- Que la chance guide vos pas sur cette route sinueuse. Ne vous retournez pas, et filez droit vers le Mordor.

Il se tut et leur souhaita bonne route. Arwen et quelques elfes se joignirent aux salutations, et le petit groupe composé de quatre hobbits, deux hommes, un nain, un elfe, un magicien et une femme, se mit en route.

- Bo... bonne chance ! cria Bilbo, bégayant de froid.

- Au revoir Bilbo ! lui répondit Frodon, en le saluant avec de grands gestes.

Elanor salua Arwen, Bilbo et le reste des elfes de la main. Les hobbits se mirent à saluer à grands cris ceux qu'ils abandonnaient, et enfin ils franchirent la barrière de Fondcombe.

Elanor regarda la cité s'éloigner derrière elle, les maisons brillant dans le fond de la vallée comme des gouttes d'eaux d'argent. Un sentiment de mélancolie commença à naître dans son cœur.

- Nous voilà bien loin de chez nous, pas vrai monsieur Frodon ? déclara Sam, qui guidait son poney Bill sur le chemin.

Frodon acquiesça, et le reste de la communauté tomba dans le silence. Tous auraient aimé rester à Fondcombe un peu plus longtemps. Ils empruntèrent un chemin escarpé à travers la montagne, puis descendirent doucement un chemin en pente.

Au milieu de la matinée, ils arrivèrent enfin au fleuve, puis ils prirent la route en direction du Sud.

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L'envoyée des Valar - livre I (LOTR /Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant