chapitre 42 : l'anneau de pouvoir

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Elle le regarda cette fois avec ébahissement. Un prince ? Elanor ne l'aurait jamais supposé. N'était-il pas un simple messager ? Elle se sentit tout à coup bête, et stupide. Comment n'avait-elle pas pu le voir ?

Elrond présenta enfin un des seuls hommes présent, Boromir fils de l'intendant du Gondor qu'Elanor n'avait jusque-là pas remarqué. C'était un homme de haute taille, au visage beau et noble, aux cheveux bruns et aux yeux gris, qui avait un regard fier et grave, et qui surplombait toute l'assemblée. Il portait un manteau et des bottes de belles factures, mais défraichies par le temps ; comme usées lors d'un long voyage à cheval, ce qui semblait être le cas. Il avait un col brodé d'argent, et sur ses genoux reposait un cor.

Un étrange sentiment de chaleur et de familiarité traversa Elanor, tandis qu'elle observait l'homme, ayant l'impression tout à coup de se retrouver à l'auberge du cheval blanc entourée des gens de son espèce.

Elrond commença enfin à parler de choses sérieuses, et les discussions dérivèrent sur les récents évènements qui s'étaient passés dans le Sud. Boromir annonça que les troupes d'orques s'étaient multipliées, et que du Mordor jaillissaient des légions que le Gondor avait de plus en mal à tenir à distance.

Elanor avait déjà entendu cette rumeur, et Boromir corroborait ce qui avait été dit par les gens en Eriador. C'était d'autant plus préoccupant, car Elanor n'avait jamais su si cette rumeur disait vraie, hormis quand elle avait été enlevée dans la forêt. Là, elle avait su, que c'était plus que des simples bruits de couloir.

Gloin prit ensuite la parole, révélant l'inquiétude des nains en ce qui concernait la Moria et l'alliance que Sauron leur avait offerte, mais qu'ils avaient décliné.

- Un cavalier noir s'est présenté à nos portes, dit Gloin. C'était un messager de Sauron, apportant avec lui des anneaux de pouvoirs comme au temps de jadis. Mais nous avons refusé son offre.

Elrond et Gandalf échangèrent un regard préoccupé.

- Un nazgul, commenta Gandalf.

- Vous avez bien fait de venir, déclara Elrond. Car le sort de l'anneau unique doit être débattu. C'est pourquoi vous êtes rassemblés en ce jour, étrangers venus de terres lointaines. L'histoire de l'anneau vous sera raconté, du début jusqu'à maintenant, afin que tous puissent comprendre de quoi il en ressort.

Elrond raconta alors comment le maître anneau fut forgé pour gouverner tous les autres. Chacun resta pendu à ses lèvres, découvrant certains passages de l'histoire qu'ils avaient oubliés ou n'avaient encore entendu. Elanor découvrait entièrement l'histoire de l'anneau, dont elle n'avait jamais entendu parler. Cette découverte lui fit l'effet d'un frisson glacial.

Elrond raconta les anciennes batailles, la chute des rois de Numénors, jusqu'au dernier combat devant les portes noires, où les hommes elfes et nains s'allièrent contre Sauron.

- Je me rappelle bien la splendeur de leur bannière, dit-il avec émotion. Elle me rappelait la gloire des jours Ancien et les armées de Beleriand, où tant de grands princes et capitaines étaient rassemblés.

- Vous vous en rappelez ? s'exclama tout haut Frodon, avec étonnement. Mais... ça s'est passé il y a une éternité.

- 3000 ans exactement. En effet, mais ma mémoire porte jusqu'aux jours ancien, dit Elrond. Eärendil était mon père, qui naquit à Gondolin avant sa chute ; et ma mère était Elwing, fille de Dior, lui-même fils de Luthien de Doriath. J'ai vu trois âges dans l'Ouest du monde, et maintes défaites, et maintes victoires sans lendemain. Je fus le héraut de Gil-Galad, et j'ai marché avec la grande armée jusqu'aux portes noires.

L'assemblée, et les elfes l'écoutèrent avec une admiration non dissimulée.

Elrond raconta alors la suite et le destin funeste d'Isildur qui choisit de garder l'anneau pour lui.

- Sauron fut diminué par sa défaite, mais pas détruit. L'alliance entre les hommes, les elfes et les nains fut la dernière. Beaucoup de lignées de rois furent détruites à cette époque, et la lignée des hommes de Numéror se perdit. Leur nombre diminua peu à peu, et leurs cités disparurent, poussant les derniers d'entre eux à errer dans les terres du Nord. L'anneau fut perdu, mais à présent il a été retrouvé. Frodon, montrez-leur l'anneau.

Frodon se leva alors, et posa quelque chose sur le socle de pierre au centre.

L'envoyée des Valar - livre I (LOTR /Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant