Black, Blanc, Beur,
Je te hais
Parce que, la nuit venue,
J'ai peur.
Peur car tu n'es pas moi,
Peur car je ne sais pas :
Ami ou ennemi ?
La nuit, tout est hostile.
Toi l'édenté, l'aviné,
Le crasseux qui picole,
Le maraudeur des rues,
Le marginal qui cuve,
Toi dont le gosier gueule
Et le regard se vide,
Je te hais.
Parce que tu es moi
Et que je ne veux pas,
Pas de ce destin-là.
Toi, le fâcheux qui milite,
Le facho, le gauchiste,
Je te hais.
Parce que tu n'es pas moi,
Et que, quand je te vois,
je ne sais plus très bien
Quel est le bon chemin.
Perdu hors du troupeau,
J'ai peur.
Parce qu'il n'y a plus que moi,
Et qu'il faut assumer.
Je n'aime que la haine,
La haine qui rassure,
La haine qui grandit,
La haine qui unit,
La haine qui rend fort :
Le pied sur un plus faible,
On sent moins son tyran.
Je n'aime que la haine,
Où je noie mes défaites.
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L'actu croquée par les vers !
PoesíaLes médias noient l'info, les politiques cachent les faits : moi je les ronge comme un ver jusqu'à laisser apparaître le squelette net et précis du sens et de nos responsabilités. Du moins j'essaie. Critiques bienvenues, débats vitaux !