Si Prométhée de son Caucase
Tendait le cou vers nos contrées,
Que verrait-il des héritiers
Pour qui son foie toujours s'embrase ?Il nous verrait avec son feu
Créer les armes qui nous tuent
Brûler les forêts pour un peu
Plus d'argent et moins de vertus.Il nous verrait, humanité,
Divisée jusqu'à en crever,
Il nous verrait, en bout de course,
Préférer à la vie la bourse.Aussi dans sa ruse infinie,
Zeus un jour prit la décision :
Il détacha l'être maudit,
Le fit venir de sa prison.Il lui montra ses protégés,
Pour qui il les avait défiés,
Et Prométhée pleura beaucoup
D'avoir autant souffert pour nous.Il vit sept milliards de brebis
Souffrant d'un mal pourtant choisi,
Toutes les espèces éteintes,
La planète presque défunte.Alors ce ne fut plus son foie
Qui le rongeait à petits feux :
Ce fut l'esprit glacé d'effroi
Qu'il demanda la fin du jeu.Il admit qu'il avait eu tort
De croire cette humanité digne,
Qu'il aurait mieux valu qu'il signe
Leur trépas plutôt que l'essor.Et quand Zeus lui donna le choix
De retourner à son supplice
Ou bien de nous renier sa foi,
Il voulut rendre la justice.Alors il descendit sur Terre
Qu'il secoua de son pas lourd,
Il frappa de ses mains les mers
Pour qu'une vague heurte nos jours.Et tandis que les catastrophes
Frappaient l'humanité vaine
Le Titan pleurait cette reine
Qui avait trahi son étoffe.
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L'actu croquée par les vers !
PoesiaLes médias noient l'info, les politiques cachent les faits : moi je les ronge comme un ver jusqu'à laisser apparaître le squelette net et précis du sens et de nos responsabilités. Du moins j'essaie. Critiques bienvenues, débats vitaux !