Lamia : La Nuit Du Désespoir. {TERMINÉE}

Chapitre 32 - Tara ♔ : Envie meurtrière.

« L'éclat du rire est la dernière ressource de la rage et du désespoir. »  

— J'ai été transformé par ma mère, réalise-t-il soudainement avec effroi.

Il ouvre les yeux une fois sa vision terminée. Transformé par sa mère ? Mais comment est-c possible ? Pas plus tard qu'il y a quelques semaines, il me disait qu'une femme transformé en vampire donnait naissance à un dhampire alors que c'est lui-même un vampire.

— Je ne comprends pas. Tu es un dhampire ?

— Non, prononce-t-il sèchement en levant les yeux vers moi. Tout me revient en tête maintenant... Elle a accouché de moi avant sa transformation. Elle n'a pas survécue à son accouchement et est morte avec du sang vampirique dans les veines...

Il se lève, le regard dans le vide. C'est comme si je pouvais sentir la boule se logeant dans sa gorge, la rage refaire surface de son corps.

— J'ai envie de la tuer. Je vais la retrouver et la tuer. Et je vais retrouver son putain de vampire et le buter aussi !

Il ne prête aucune attention à moi avant de grimper deux par deux les escaliers et de prendre ses jambes à son cou. Prise de court, je mets un temps à réaliser ce qu'il vient de se produire. Je l'ai tanné pour qu'il récupère ses souvenirs et voilà où ça nous mène. Je monte à mon tour les marches tout en me tenant fermement à la rambarde. Finalement, je l'entends gueuler dans le bar du sous-sol, corrompu par la colère.

— Lâchez-moi tous autant que vous êtes, pigé ? hurle-t-il au travers du pub vampirique.

En arrivant derrière le comptoir, Edgar lutte pour le retenir, mais c'est sans compter sur le buté qu'est Dorian. Retenu par les bras, il réussit à se dégager et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il tente de mettre un crochet du droit à l'ex-militaire. Il l'esquive de peu, surpris par la faute qu'il vient de commettre. Pourtant, je tressaille à peine derrière le muret. Des dizaines de vampires sont là, à les regarder essayer de se frapper l'un l'autre durant des secondes qui semblent durer des heures.

— Putain, Dorian, détends-toi !

Son hurlement si fort calme les ardeurs de chaque présences du sous-sol. Beaucoup de clients retournent vaquer à leurs occupations. Le corps de Dorian devient mou, sans vie. Ils sont maintenant seuls devant l'escalier en colimaçon, sous la lumière lila de la pièce.

— Je vais tuer ma mère, susurre-t-il, les dents serrées. Et si elle est déjà morte, je la brûlerai tellement fort que même les enfers ne rivaliseront pas.

— Qu'est-ce que tu as vu ? lui demande alors Edgar.

Les pupilles de Dorian se dirigent vers moi. Est-ce qu'il m'en veut ?

Il fait non de la tête avant de se tourner vers Edgar.

— Ma mère fréquentait un vampire durant mon enfance. Parce que mon père est mort, je ne l'ai jamais vu. Elle buvait de son sang durant sa grossesse. Elle était enceinte de moi, et elle buvait le sang de ce putain de vampire à la con ! grogne-t-il violemment. J'ai vécu toute ma vie avec elle. Et j'avais droit aussi à son sang, en bon gosse humain que j'étais.

Il a du mal à prononcer cette seconde phrase, rongée par ce désir de vengeance incontrôlé. Il reprend finalement après avoir ravalé son envie de tout fracasser à l'intérieur du CBC.

— Elle m'a fait tout oublier avant de mourir, et elle a disparue de ma vie comme si de rien n'était. Comme si elle n'avait jamais existé. Comment suis-je censé vivre avec ça sur la conscience ?

J'assiste à tout ça, impuissante, les mains appuyées sur le bord du comptoir. Ses poings sont serrés, les bras le long de son corps. Il ne m'en veut pas mais je m'en veux à moi-même. J'ai l'impression d'avoir fait une erreur de l'avoir poussé à récupérer ses bribes de souvenirs. Il cligne des yeux une fois, et se rend compte d'un détail.